Tout sur la mort

Que les enfants s’épanouissent !

Un ouvrage à grand succès part en guerre contre l’obsession de la réussite qui prive d’enfance les petits Chinois.

Le Vade-mecum des pessimistes

par Elke Schmitter

Dans son dernier essai, le philosophe Peter Sloterdijk s’en prend en vrac à Madame de Pompadour, Staline et Jésus. Leur faute ? Avoir rompu avec la tradition.

Prostitution d’élite

par Olivier Postel-Vinay

Dans le Paris du XVIIIe siècle, les rapports entre souteneurs fortunés et « demoiselles de haut trottoir » étaient étroitement codifiés. Et surveillés par le pouvoir royal.

L’elixir de vie d’Icare

par Dan Buettner

Il était une fois une île de la mer Égée dont les habitants vivaient si vieux qu’ils semblaient en oublier de mourir… L’histoire de la longévité sur Icarie a des accents de conte de fées, mais c’est une réalité. Après enquête, des chercheurs intrigués concluent à l’efficacité d’un cocktail composé de frugalité, de sieste, de convivialité, d’esprit communautaire et d’absence de stress. Ici, comme à Okinawa, dans la péninsule de Nicoya ou en Sardaigne, l’espérance de vie est affaire d’écosystème.

L’éternité sur Facebook

par Renan Dissenha Fagundes

La vie éternelle existe, le Web 2.0 l’a inventée. Les réseaux sociaux abritent aujourd’hui un immense cimetière virtuel, car les proches d’un défunt transforment souvent son compte en mémorial, où les amis postent des messages d’anniversaire et autres hommages. Qu’on juge la pratique malsaine ou consolatrice, il faut s’y faire : la camarde a ses entrées sur le Web. L’internaute doit apprendre à gérer son héritage immatériel, ces messages, photos et vidéos stockés dans le cyberespace.

A la recherche de la potion magique

par Bee Wilson

C’est plus fort que nous ! Même si tout adulte digne de ce nom sait qu’il va vieillir puis mourir, nous continuons de croire que la science nous délivrera de la première, voire de la seconde malédiction. Les 1 400 essais cliniques en cours et les élixirs de jouvence vendus à prix d’or alimentent ce rêve vieux comme le monde : la découverte de l’immortalité serait imminente.

“Est-il temps de renoncer à la mort?”

Elias Canetti n’a jamais écrit le grand « livre contre la mort » qu’il envisageait. Mais, dans les notes qu’il rédigeait presque chaque jour, beaucoup avaient trait à la mort et à la guerre obsessionnelle qu’il lui avait déclarée. Son éditeur allemand les a rassemblées dans un ouvrage lumineux. Les deux tiers sont totalement inédites. Extraits choisis.

Le deuil nous va plutôt bien

par Marcela Buscato

La plupart d’entre nous parvenons à surmonter rapidement la perte d’un être cher, contrairement à ce que prétend une légende tenace sur les inévitables « phases » du deuil. Mieux, la tristesse aide à supporter le traumatisme, en nous empêchant de céder à des élans d’audace nuisibles dans les premiers temps du deuil. Il reste que 15 % des personnes éprouvées ont de graves difficultés face à la perte d’un être cher. Des facteurs génétiques sont peut-être en cause.

L’art perdu de la bonne mort

par Robert Darnton

Les attitudes des Occidentaux devant la mort ont profondément changé depuis le haut Moyen Âge. Longtemps, le trépas fut une affaire collective, intégrée à l’étoffe du quotidien. Puis il devint une question personnelle tendue vers la perspective du Jugement dernier. Le XVIIIe siècle a balayé cette conception. Encore ritualisée au siècle suivant, dans le cadre familial, la mort a fini par être évincée de la vie au XXe siècle, abandonnée qu’elle est désormais au personnel hospitalier.

Encore une bouchée, monsieur le bourreau !

par Brent Cunningham

Toutes les civilisations ou presque offrent au condamné à mort un dernier repas, qu’il prend seul ou accompagné de sa famille, de ses amis, voire de ses bourreaux. La tradition s’est perpétuée aux États-Unis, où le menu commandé par la victime fait l’objet d’une publicité considérable, alors que l’exécution elle-même a lieu depuis longtemps à l’abri des regards. Le sens de ce rite nous éclaire sur le pacte qui unit sous tous les cieux les vivants et les morts.

Le grand show de la morgue de Paris

par Francisco Gonzalez Crussi

Entre 1864 et 1907, à Paris, la morgue était ouverte au public. Une foule compacte – jusqu’à 40 000 personnes en une journée – venait là se divertir au spectacle des cadavres. Des bandes de gosses aux vieux rentiers, des mégères aux dames de la bonne société, tous les visiteurs étaient à la fois émoustillés et sidérés par la vue des dépouilles. Ce voyeurisme macabre nous laisse aujourd’hui incrédules. Mais était-il autre chose que l’expression du désir, toujours présent, de percer le mystère de la mort ?

Le dernier bain de Lénine

par James Meek

Deux ans après la découverte de Toutankhamon, le corps de Lénine était plongé dans un bain savamment dosé de glycérine, d’acétate de potassium, d’eau, de chlore et de quinine. C’était en 1924. Staline et sa cour pétrifiaient alors la révolution en rompant avec la pensée rationnelle pour verser dans le culte des idoles. Un culte que l’URSS allait exporter dans l’ensemble du monde communiste, l’art tragi-comique de l’embaumement compris.

Cadavres exquis

par Steven Shapin

Les amateurs de cadavres, ce sont les vers et les pompes funèbres. Et les médias, qui en raffolent. Pour l’entourage, le corps mort est un objet encombrant, dont il faut se débarrasser, de préférence assez vite. Il a un coût, mais aussi un prix, source d’abus. Il a des droits, le plus souvent liés aux souhaits exprimés par l’âme qui l’occupait. Dans le monde moderne, il a tendance à être occulté, voire nié, réduit en cendres.

L’homme qui voulait mourir sur le bûcher

par Venkata Vemuri

Faut-il autoriser la crémation en plein air en Angleterre, comme l’exige la tradition funéraire hindoue et sikhe ? La loi l’interdit depuis 1902, mais le gouvernement a toujours composé, au gré des enjeux politiques du moment. La récente demande d’un Indien de Newcastle révèle que le débat porte aujourd’hui moins sur la religion que sur la définition du multiculturalisme et des droits de l’homme, le respect de l’environnement et des règles d’hygiène. Il divise la communauté hindoue elle-même.

Le dernier diplôme

par Kathryn Schulz

Plus de huit mille causes de mort peuvent servir à remplir un certificat de décès. Mais la moitié des trépas peuvent être imputés à des facteurs ignorés de ces documents souvent rédigés à la va-vite par des internes mal formés. C’est pourtant sur cette base bien fragile que sont établies les statistiques et alloués les crédits de recherche. Dans le monde développé du moins. Dans les pays pauvres, on meurt sans cet ultime passeport.

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