Arts rupestres

L’étude de l’art préhistorique, un long débat animé et passionné

par Marc Azéma

La grotte Chauvet-Pont d’Arc et La Baume-Latrone. Les plus anciens récits graphiques

par Marc Azéma

Chauvet-Pont d’Arc et La Baume-Latrone, deux grottes voisines du midi de la France, nous renvoient aux origines de l’art… et de la narration graphique. Le lion des cavernes occupe une place de choix dans ces récits imaginés par les artistes de l’Aurignacien.

L’art fragmenté aurignacien des abris-sous-roche de Dordogne

par Raphaëlle Bourrillon

L'art aurignacien est aujourd’hui bien connu autant pour les sculptures animalières du Jura souabe que pour les incroyables peintures et gravures de la grotte Chauvet-Pont d’Arc, mais c’est là oublier le patrimoine aurignacien de la vallée de la Vézère en Dordogne, également très ancien.

La grotte Margot, chambre obscure, boîte à images

par Romain Pigeaud, Hervé Paitier

Dans l’Imaginarium du Docteur Parnassus de Terry Gilliam, les héros se perdent dans une caverne fantastique, où les rêves et les peurs prennent vie, sortent de la pierre et les entraînent pour un voyage qui sera pour certains sans retour. Ici, le spectateur n’est pas passif devant l’animation : il est dans l’animation. Et si la grotte ornée était une gigantesque salle de projection? Promenons-nous dans la grotte Margot (Mayenne).

Du vivant à sa représentation. Les animaux gravés de la grotte de la Mairie à Teyjat

par Patrick Paillet, Elena Man-Estier

Aux confins du Périgord, de la Charente et du Limousin, la grotte de la Mairie à Teyjat (Dordogne) offre un ensemble de gravures pariétales exceptionnelles. Une cinquantaine d’animaux et d’innombrables tracés difficiles à lire sont gravés sur un dôme de stalagmite ancienne.

Les femmes dansantes. Un thème majeur à la fin de l’époque glaciaire

par Gerhard Bosinski

Les représentations schématiques de femmes ou de jeunes filles sans tête et souvent aussi sans pieds sont un sujet récurrent et caractéristique de l’art rupestre européen entre 13000 et 11000 ans avant notre ère. Toujours en mouvement, elles sont un hymne à la vie et à la sexualité.

Animation et narration graphique: nouveau regard sur l’art préhistorique

par Marc Azéma

À quoi servaient les images conçues par les hommes de la préhistoire? Nos recherches sur l’animation de ces représentations nous ont conduit à proposer une nouvelle méthode d’analyse confirmant leur fonction première: narrer. La mise en évidence de mécanismes de narration graphique peut aider à terme à aborder le contenu précis du message millénaire qu’elles véhiculent…

Narration et chamanisme paléolithique

par Jean Clottes

Toutes les cultures, quelles que soient leur interprétation de l’univers et/ou leur religion, élaborent des mythes, c’est-à-dire des histoires qui fondent leur conception du monde, naturel et surnaturel. Elles expliquent sa création et son devenir. Elles définissent, à travers le récit, la place qu’y tiennent les humains et les dieux (ou les puissances de l’au-delà) et leurs relations réciproques. Ces mythes sont narratifs par nature. Leur universalité, sous des formes extrêmement diverses en fonction des temps, des lieux et des peuples, est le sûr garant de leur existence au Paléolithique.

L’expression narrative dans les arts rupestres: approches théoriques

par Marc Azéma, Carole Fritz, Tilman Lenssen-Erz, Georges Sauvet, Michel Barbaza, Esther Lopez-Montalvo, Gilles Tosello

Les créations artistiques préhistoriques qui nous sont parvenues (art mobilier, art rupestre) constituent une source d’information inestimable sur les cultures de ces sociétés. L’art rupestre est l’une des constantes des sociétés sans écriture, mais nous sommes incapables d’interpréter ces messages totalement étrangers à notre propre culture (E. Panofsky). Les arts post-glaciaires tels que l’art du Levant espagnol ou l’art du nord de l’Afrique nous semblent plus faciles à aborder, car l’homme y est omniprésent et participe à des actions que nous pouvons identifier (chasse, guerre, etc.). Dans l’art paléolithique, l’homme est très rarement représenté et pourtant la dynamique des représentations animales plaide en faveur de compositions narratives. C’est pourquoi, dans le cadre de notre projet, nous accordons un intérêt particulier à l’expression narrative dans les arts rupestres.

La construction narrative dans l’art du Levant espagnol: une image du passé

La forte composante naturaliste et narrative de l’art du Levant, situé le long de la façade méditerranéenne ibérique, fait de cet art rupestre un outil de grande valeur pour tenter de comprendre la dynamique sociale et territoriale des groupes humains de la préhistoire.

“Pierres à histoires”

par Carole Fritz, Gilles Tosello

L’art des objets du Paléolithique recèle une riche iconographie qui possède une dimension narrative, illustrée dans les thèmes représentés, dans leur traitement graphique, mais aussi et de façon très originale, dans des éléments de contexte archéologique qui permettent de restituer des fragments de la vie symbolique de l’objet.

La narration dans les arts rupestres du nord de l’Afrique

par Michel Barbaza

L’art rupestre saharien, volontiers narratif, laisse percevoir une grande diversité de formes et d’expressions selon les périodes et les contextes de la préhistoire récente et de la protohistoire. L’abondance d’acteurs, humains et animaux, permet de faire ressortir, au-delà des évidences, quelques uns des procédés mis en oeuvre pour assurer la continuité narrative des représentations.

Touaregs d’aujourd’hui et d’avant-hier

par Yanik Le Guillou

En 2006 et 2007, à l’initiative de Jean Clottes, j’ai organisé, avec Sidi Mohamed Iliès, et grâce au soutien de l’ambassade de France à Niamey, un stage de sensibilisation à l’art rupestre saharien. Le stage s’est déroulé sur le site d’Ekarkawi qui s’étend sur 5 ha, le long d’un kori 1, à 50 km d’Arlit, dans le nord du Niger, là où, désormais, même les touaregs qui nous ont accueillis hésitent à se rendre.

La peinture rupestre de Chaman blanc. Un récit cosmogonique au Texas

par Carolyn Boyd, Kim Cox

La région du Bas-Pecos au Texas recèle une centaine d’abris rocheux portant des peintures murales datant d’environ 4000 ans. Les premières interprétations anthropologiques qui en ont été données avançaient que leur imagerie évoquait des rituels liés à la chasse, et des expériences de visions chamaniques. D’autres ont soutenu que la signification de cet art avait disparu avec le peuple qui lui avait donné naissance. Cependant, sa signification, loin de s’être perdue, se trouve être bien plus complexe que ne le laissaient attendre les explications antérieures. Vingt ans de documentation méticuleuse et d’analyses ethnographiques de la fresque du Chaman blanc ont livré la clef permettant de décoder ces anciens textes écrits en images.

La vie des chasseurs de baleine coréens gravée sur la pierre, 7000 ans avant notre ère

par Sangmog Lee

Dans la région d’Ulsan en Corée du Sud, une petite vallée ravinée par la rivière Taehwa coule depuis le sud et rejoint la mer de l’Est. À cause d’une forme rocheuse évocatrice, on l’appelle Bangudae, vallée de la Tortue. En 1971, des gravures datées de 7000 ans avant notre ère y ont été découvertes sur une falaise, sous un plafond qui les a protégées des intempéries. Il s’agit des plus anciennes représentations de chasse à la baleine. Elles sont la photographie d’une époque reculée, comme si on y était…