Virer Analogue

Le passage du numérique à l’analogue et hybridations

par Patrick Poulin

Dans un enthousiasme futurologique, on a souvent envisagé comment l’informatique révolutionnait les productions artistiques, par l’utilisation directe d’outils électroniques et informatiques. Par contre, on remarque trop rarement comment des pratiques analogiques sont elles aussi fondamentalement marquées par l’informatisation du monde, sans pourtant recourir formellement à l’informatique ou même à des moyens électroniques.

L’analogique et le numérique dans la photographie actuelle : une histoire sans fin

par Alexis Desgagnés

Dans la sphère de la photographie, les lieux communs entourant la relation problématique entre l’analogique et le numérique sont désormais si puissants que l’analogie entre celle-ci et la vie houleuse d’un couple hétérosexuel a récemment été portée à l’écran. Produit par la National Film & Television School au Royaume-Uni, la série de capsules « Mr. Pixel & Mrs. Grain : A Never-Ending Story » utilise en effet les stéréotypes les plus surannés entourant les rapports entre genres afin d’illustrer de manière prétendument humoristique les bouleversements engendrés par l’introduction du numérique dans l’économie de la photographie. Or, on s’en doute, la simple mise en opposition de l’analogique et du numérique ne rend pas compte de l’étendue de ces bouleversements, l’évolution ou l’obsolescence des technologies photographiques affectant à plusieurs niveaux les fonctions sociales et esthétiques contemporaines de la photographie. Dans un contexte où la photographie artistique actuelle ne saurait être envisagée comme une sphère autonome du reste de l’économie de la photographie, tout se passe comme si la plupart des enjeux qui déterminent aujourd’hui sa production et son esthétique rendaient compte, de près ou de loin, d’un changement de statut de ce médium artistique, qui apparaît de plus en plus comme le fruit d’une hybridation – tantôt naturelle, tantôt artificielle – entre l’analogique et le numérique.

Perspective oblique : le dessin en hyperliens

par Chantal T. Paris

De dessin est actif : manifestement, à voir les vitrines qui se multiplient pour témoigner de sa vitalité, littéralement, au regard de ses figures performatives. Deux artistes montréalaises, Vida Simon et Caroline Boileau, explorent cette approche du dessin en acte dans des avenues singulières qui portent ailleurs l’expérience et la réflexion sur l’art graphique. Leur création récente, respectivement Quatorze miniatures et Incubateur à textes et à dessins, ancrée dans une matérialité, dans une corporéité certaine – le trait, le geste, le mouvement, la manipulation d’« objets » – recourt essentiellement à des procédés analogiques.

Espaces réels, mondes virtuels. Réflexions sur l’art de Cooke-Sasseville

par Anne-Marie Bouchard

Il est devenu banal de se questionner sur l’implication matérielle et physique de l’individu qui se jette tête première dans l’univers du virtuel, y développant carrière, relations sociales et amoureuses, s’y construisant une identité plus ou moins en phase avec celle qu’il objective dans son quotidien. À cette époque où le numérique colonise de manière fulgurante toutes les sphères de l’existence humaine, il est pour l’instant plus rare de se questionner sur ce que chacun rapporte de son expérience virtuelle dans le monde réel, cet apport ayant pourtant déjà considérablement modifié collectivement et individuellement notre conception du monde.

Matt Mullican : “Le monde tel que nous l’interprétons ”

par Maïté Vissault

Il n’est pas aisé d’écrire sur Matt Mullican, car son œuvre est tout aussi diserte et éloquente que la somme des écrits qui lui furent consacrés. De surcroît, si l’on considère que chez cet artiste les mots, les signes et les symboles sont de même nature, tous éléments relationnels constitutifs de ce rapport complexe que l’être entretient avec le monde perceptif, toute analyse de l’œuvre ne peut être que partielle, quoique participante.

Ceci augmentera cela (“Architecture rewired ”)

par Jean-Pierre Chupin

Ce que l’architecture doit à l’analogie

Véronique Souben : “Fictionnaliser” l’espace, entrevue

par Maïté Vissault

Beyrouth - CREA/NUMERICA

par Claudine Dussollier, Géraldine Farage

La francophonie à l’aune des arts numériques.

Montréal

par Sylvain Campeau, Christine Faucher, Lyne Crevier, Gisèle Trudel

Myriam Yates, Intrusion et transition forcée. Eugénie Cliche : Éloge du couple. Tacita Dean : Matière-temps. Denis Rousseau : De la tranche. Du mesos. Alain Paiement : Habitacles vitaux et lieux de socialité.

Laval

par Édith-Anne Pageot

Evergon : Iconographie homoérotique et enjeux politiques dans l’œuvre récente d’Evergon.

Québec

par Geneviève Loiselle

Raphaëlle de Groot : Le dos large.

Londres

par Ludovic Fouquet

Anish Kapoor; Miroslaw Balka : De la plaie au conteneur, quelques immersions partagées.