The ghost writer

L’Arbre et la forêt de Olivier Ducastel et Jacques Martineau

par Michel Berjon

À 77 ans, un homme révèle son secret à sa famille, sidérée. Quelle famille n’a pas ses secrets ? Grâce à ses portraits d’êtres blessés, ce drame singulier est une oeuvre profondément humaniste, complexe et d’une grande maturité.

Crazy Heart (Crazy Heart) de Scott Cooper

par Roland Hélié

Sur une trame tout à fait classique, Crazy Heart brosse le portrait de Bad Blake, figure de la musique country devenue l’ombre de lui-même. D’une tendre facture, le film n’en reste pas moins légèrement en deçà des promesses qu’il avait fait naître.

The Ghost-Writer de Roman Polanski

par Pierre-Simon Gutman

Le dernier film de Roman Polanski sort enfin. Derrière le scandale, c’est un thriller politique efficace et un réquisitoire clair contre Tony Blair, servi par un vrai savoir-faire de mise en scène, un peu gâché par une conclusion surprise malvenue.

Nine (Nine) de Rob Marshall

Tiré d’une comédie musicale adaptée du 8 1/2 de Fellini, Nine transforme une introspection en exhibition frimeuse, et le récit d’une crise créative en vaudeville jet-set. Le film a beau se parer de stars comme d’autres de diamants, il reste triste et ennuyeux.

Precious (Precious : Based on the Novel Push by Sapphire) de Lee Daniels

Precious, jeune Afro-américaine, n’a rien pour elle... si ce n’est sa valeur intrinsèque, qu’elle va petit à petit découvrir et apprendre à respecter. Un film dans la droite ligne de “Yes we can !”, dont la simplicité du message n’a d’équivalent que sa complexe portée.

La Stratégie du choc (The Shock Doctrine) de Michael Winterbottom et Mat Whitecross

À travers cette adaptation du livre de Naomi Klein, M. Winterbottom et M. Whitecross signent une charge contre l’impérialisme américain. Cette démonstration historique des dérives de l’ultralibéralisme érigé en idéologie politique est convaincante.

Achille et la tortue (Akiresu to kame) de Takeshi Kitano

par Marine Quinchon

Machisu est un jeune japonais qui consacre très jeune sa vie à l’art, sans jamais obtenir la reconnaissance attendue. Kitano achève sa trilogie autobiographique avec cette histoire plutôt classique, souvent drôle et touchante.

Les Chèvres du Pentagone (The Men Who Stare at Goats) de Grant Heslov

par Michael Ghennam

En pleine guerre d’Irak, un journaliste découvre l’incroyable histoire de soldats américains entraînés à développer des pouvoirs paranormaux. D’un sujet rocambolesque, Grant Heslov tire un film qui, loin d’être une grande farce, dégage une vraie mélancolie.

Chloe (Chloe) de Atom Egoyan

par Michael Ghennam

Afin d’avoir la preuve de l’infidélité de son mari, une bourgeoise engage une escort girl pour le séduire. Elle devra tout lui raconter. Atom Egoyan ne sort pas grandi de ce remake superflu de Nathalie..., sauvé uniquement par la grâce de ses actrices.

Eastern Plays (Eastern Plays) de Kamen Kalev

par Marguerite Debiesse

À travers le parcours de deux frères, l’un tombé dans la drogue, l’autre dans la violence, ce premier film bulgare rend compte avec talent des souffrances d’une génération de jeunes urbains. Tenue de la réalisation et sincérité du propos en font une grande réussite.

État d’élue de Luc Decaster

par Leïla Gharbi

Un documentaire fort, qui nous fait côtoyer une élue locale dans son travail quotidien sur le terrain et lors de réunions concernant l’environnement, au coeur de ses responsabilités. Un regard sensible porté sur un personnage passionnant.

Fleur du désert (Desert Flower) de Sherry Hormann

par Rocco Labbé

L’histoire vraie de Waris Dirie, nomade somalienne devenue top model et ambassadrice de l’ONU contre l’excision. Biopic désincarné, film à message tardivement assumé, Fleur du Désert échoue en raison de ses ambitions contradictoires.

Le Guerrier silencieux Valhalla Rising (Valhalla Rising) de Nicolas Winding Refn

par Marine Quinchon

Au temps des vikings, un guerrier silencieux et un enfant suivent un clan décidé à reconstruire Jérusalem. Ce récit prometteur, à la fois contemplatif et violent, s’égare dans un symbolisme assez pauvre, et finit par perdre le spectateur en chemin...

Nord (Nord) de Rune Denstad Langlo

par Anne Berjon

En traversant la Norvège en motoneige pour rencontrer son fils, Jomar fait la connaissance d’une galerie de personnages qui l’aident à sortir de sa solitude. Road-movie enneigé, Nord séduit par son ton singulier, à la fois drôle et mélancolique.

Pièce montée de Denys Granier-Deferre

par Michael Ghennam

Tous deux issus de familles bourgeoises, Bérengère et Vincent se marient à l’église. Mais rien ne va se passer comme prévu... Ce qui devrait être un modèle de comédie populaire peine à séduire, faute de fantaisie. Reste le show des (nombreux) acteurs...

La Rafle de Roselyne Bosch

La rafle du Vel’ d’Hiv vue à travers les yeux d’un enfant juif polonais et d’une infirmière goy. Une reconstitution historique sérieuse et souvent efficace, très souvent gâchée par une inutile volonté de forcer l’émotion à n’importe quel prix.

Le Rêve italien (Il Grande sogno) de Michele Placido

par Michel Berjon

Le mouvement de 68 vu par un jeune policier rêveur, amoureux d’une contestatrice en rupture avec sa famille. Après Romanzo criminale, Michele Placido se livre davantage. Du rythme, du souffle, des portraits crédibles, mais cela reste un peu convenu.

Sans laisser de traces de Grégoire Vigneron

par Marine Quinchon

À la suite d’un accident mortel, un cadre ambitieux est pris dans une spirale qui met son équilibre social en danger. En dépit d’une mise en scène adroite, ce thriller moderne reste trop convenu et aseptisé pour laisser des traces dans l’esprit du spectateur...

Valvert de Valérie Mréjen

Installée dans un hôpital psychiatrique, dont elle a la charge de montrer l’exemplarité des méthodes thérapeutiques, Valérie Mréjen confronte sa maîtrise formelle au monde chaotique des malades. Cela donne un documentaire d’une étrangeté saisissante.

L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil

par Rocco Labbé

Vanessa Paradis et Romain Duris réunis pour une comédie romantique, voilà qui était surprenant et prometteur. Hélas, le résultat est sans magie ni intérêt. À trop s’inspirer des modèles américains sans avoir leur savoir-faire, L’Arnacoeur tombe à plat.

Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (The Bad Lieutenant : Port Of Call - New Orleans) de Werner Herzog

par Pierre-Simon Gutman

Remake du film d’Abel Ferrara par le grand cinéaste allemand Werner Herzog, ce Bad Lieutenant est un film noir à la fois sombre et délirant sur un policer dépravé, porté par un Nicolas Cage dont la grandiloquence agacera ou séduira selon les goûts.

Blanc comme neige de Christophe Blanc

par Marguerite Debiesse

Le projet sur le papier était séduisant : un film noir centré sur un personnage comblé mais inquiet dont l’univers se désagrège jusqu’au néant. Hélas, l’ambition initiale est en partie sabotée par un manque de tension et de détermination dans la réalisation.

The Good Heart (The Good Heart) de Dagur Kári

par Pierre-Simon Gutman

Premier film américain de l’auteur islandais de Nói albínói, The Good Heart est un franc mélo, centré sur la relation entre un vieux bougon et un jeune SDF naïf. Une oeuvre lacrymale, où le style de l’auteur perd une bonne partie de son charme.

Nous trois de Renaud Bertrand

par Cyrille Latour

Un enfant rêveur, sentant la solitude de sa mère, lui cherche un nouveau prince charmant... Histoire d’adultère vu par les yeux d’un enfant, Nous trois n’évite ni les facilités, ni les maladresses, mais sait aussi transmettre une touchante mélancolie.

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