Le pouvoir syndical

Le pouvoir syndical dans la démocratie

par Olivier Fouquet

Les dirigeants syndicaux du début du siècle pensaient que la liberté syndicale ne pourrait s'exercer pleinement que lorsqu'une société nouvelle aurait succédé à la société bourgeoise et capitaliste. Même si ces illusions se sont largement dissipées, une partie des syndicats ouvriers des pays occidentaux, notamment de la France, tout en consacrant l'essentiel de leurs luttes à l'amélioration du sort des salariés, n'ont pas renoncé à leur vieux rêve d'une transformation profonde de la société. C'est dire que pour ces syndicats la tentation de jouer un rôle en politique est forte.

Typologie des rapports syndicats-partis en Europe occidentale

par Alain Bergounioux

La question des rapports entre syndicats et partis donne lieu à des controverses permanentes, en Europe occidentale, où le mouvement ouvrier a été fortement marqué par le socialisme ou le communisme. Elle reflète des conceptions différentes de la société. La plus ou moins grande distance qui existe entre les syndicats et les partis peut caractériser un régime politique.

Les relations entre les syndicats et le pouvoir en France Essai d’analyse historique (1880-1980)

par Marie-Geneviève Dezes

Atmosphère lourde de journées historiques où la presse conservatrice prévoit, redoute le renversement de l'ordre établi par les minorités agissantes d'un contre-pouvoir syndical. Veilles d'élections fiévreuses où chaque parti tente de s'assurer l'appui d'un électorat de masse que, de leur côté, les syndicats mobilisent... Échanges percutants entre porte-parole des centrales ouvrières et des groupements patronaux qui se tournent vers le Gouvernement et son administration locale pour leur demander d'imposer une rencontre, une solution, ou au contraire leur contester tout droit d'intervention... Critiques et menaces, « petites phrases », « rendez-vous sociaux » publiquement pris qui doublent les négociations techniques entre patrons et salariés d'un dialogue indirect rituel, ex cathedra, associant l'opinion à leur lutte d'influences par les réunions, la presse, les tracts et les brochures, puis la diffusion audio-visuelle, lutte dont l'enjeu est son appui et, au-delà, celui du troisième partenaire social : l’État.

Appartenance syndicale et carrière professionnelle

par Gérard Adam

A ses origines le syndicalisme s'identifie avec les ouvriers qualifiés, plus proches de l'artisanat que du salariat. Dans une « France artisanale et rurale, batelière et voiturière, jardinière et vigneronne » selon le trait de Daniel Halévy, c'est avec la minorité (les ouvriers qualifiés) d'une minorité (les ouvriers) que se constitue le mouvement syndical. L'union est alors facile entre cette élite ouvrière et les intellectuels le plus souvent des journalistes ou publicistes comme Pouget, Guesde, Pelloutier, Sorel... qui inspirent et animent le mouvement social. Ces cadres du syndicalisme connaissent dans leur vie de travail une situation ambivalente : dépendants économiquement mais professionnellement autonomes.

Le pouvoir syndical dans l’entreprise

par Jean-Maurice Verdier

Paradoxe ? Un pouvoir ? Ou simplement une présence, sans voix ou sans force, dans un univers de pouvoir absolu ? Pourtant depuis 1968, après trois quarts de siècle de quasi clandestinité juridique, droit de cité a été reconnu aux syndicats dans l'entreprise, place a été faite sur les lieux du travail aux catalyseurs de l'action collective par laquelle le scandale est arrivé pour certains, mais sûrement aussi, pour sa plus large part, le progrès social.

Le pouvoir syndical dans la fonction publique : traditions solides et changement fragile

par François Froment-Meurice

Chacun le sait : tout Français rêve d'être fonctionnaire. Nous sommes d'ailleurs en bonne voie, puisque aujourd'hui le cinquième de la population active (soit le quart des salariés) est employé dans le « secteur public » au sens large : 2 700 000 agents de l’État, 1 200 000 fonctionnaires locaux et 1 100 000 salariés des entreprises publiques, 5 000 000 au total. Rappelons qu'en 1850 U y avait environ 292 000 agents publics (dont 42 000 ministres des cultes), et 500 000 en 1900.

Les moyens du pouvoir syndical

par Nicole Catala

La montée du pouvoir syndical est sans doute l'un des phénomènes majeurs des dernières décennies dans les démocraties européennes. Partout, ou presque, le poids des syndicats dans la vie publique s'est accru parfois, il est vrai, en raison de l'instabilité politique ou de la vulnérabilité des gouvernements. Partout, ou presque, le pouvoir des syndicats dresse, comme celui des médias, des frontières au pouvoir d’État.

Le point de vue d’un responsable d’entreprise

par Yves Sabouret

Mon approche du Pouvoir syndical n'est guère théorique. Elle est, avant tout, celle du terrain. « La réalité, écrit Garaudy, dans son Picasso, est l'unité des choses et de l'homme dans le travail. » J'ai approché cette réalité en exerçant durant treize années des responsabilités dans le domaine social.

Le pouvoir syndical en France depuis mai 1981

par Michel Noblecourt

Au niveau d'une société, le pouvoir syndical se mesure à la capacité des organisations de salariés à imprimer leur marque sur le cours de la politique économique et sociale générale. Depuis l'avènement en mai 1981 de François Mitterrand à la présidence de la République, les syndicats auraient-ils repris du poil de la bête, renforçant par là même le pouvoir syndical en influant le cours du « changement » ?

Un syndicat de métier : Le Syndicat du Livre

par Paul Guyonnet

Mars 1975 - août 1977 : le long conflit du Parisien libéré tourne définitivement une page de l'histoire du syndicalisme dans l'imprimerie française. Durant les vingt-neuf mois que dure la grève, la quasi-totalité des 4 000 travailleurs de la presse parisienne verse à raison de 10 % de son salaire quelques 6 milliards de centimes aux grévistes. La somme est à la mesure des enjeux de ce conflit opposant la toute puissante Fédération française des Travailleurs du Livre (FFTL-CGT) à un patron de choc Emliien Amaury bien décidé à inverser les rapports de force existants jusqu'alors dans ce secteur.

Le syndicalisme étudiant

par A.Blainrue

Dans un important ouvrage sur les syndicats, Hubert Landier expliquait que leur principale préoccupation consistait dans « l'art de dissimuler leurs faiblesses ». Le syndicalisme français étant surtout connu comme l'un des plus faibles du monde occidental développé, ne possédant pas de Parti social-démocrate relais.

Les élections prud’homales de décembre 1982

par Pierre Martin

Les élections pour les Conseils de Prud'hommes de décembre 1982 sont les secondes élections de ce type organisées en France. Comme celles de 1979, elles sont considérées comme un bon instrument de mesure des influences respectives des diverses organisations syndicales et patronales. Le mode de scrutin proportionnel permet à chaque organisation de mesurer son audience en faisant campagne sur ses propres thèmes, indépendamment des autres. Ces élections constituent donc un très bon « baromètre syndical ».

Science politique et philosophie politique

par Philippe Braud, Luc Ferry

Un double mouvement semble animer la réflexion politique : d'un côté, une renaissance de la philosophie politique, provoquée tant par la remise en cause des philosophies de l'histoire que par la déception qu'engendre le caractère parfois tautologique de la sociologie politique ; de l'autre, un renouveau de la critique scientifique de la philosophie, tendant à l'exclure de la science politique, dont l'unité disciplinaire est envisagée dans le cadre d'un savoir délibérément étranger aux préoccupations normatives.

Les royalistes français et le suffrage universel au XIXe siècle

par Stéphane Rials

Le régime censitaire de la Restauration et de la Monarchie de Juillet et l'antinomie apparente de la royauté vraie et du suffrage universel incitent le plus souvent les historiens et les publicistes à ne guère s'interroger, tant celles-ci semblent évidentes, sur les conceptions des royalistes en matière de suffrage. Lorsque dans un article ou une brochure elles apparaissent, au regard de ce préjugé, non conformes, l'on se borne en principe et cela dès le XIXe siècle à incriminer la démagogie d'hommes prêts à tout pour reprendre un pouvoir qui les fuit irrésistiblement.

Images syndicales

par Olivier Duhamel, Jean-Luc Parodi

Rien n'illustre mieux les problèmes généraux posés par l'analyse de l'opinion publique constitution d'un objet d'étude, conditions de l'enquête, formulation des questions, etc. , que les sondages sur les syndicats. Aussi bien faut-il s'arrêter un instant sur chacune de ces difficultés avant de faire le point, à l'aide des différentes enquêtes effectuées depuis une trentaine d'années, sur le syndicalisme français, sa représentation générale et les perceptions des principales centrales syndicales et de leurs leaders.

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Médias Laurence Parisot · chasseur de scoops · catherine nay · hervé bourges · yves calvi
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