Numéro 98

Filmer la musique / filmer les musiciens Deuxième bobine : Christine Baudillon

par J-Kristoff Camps

Christine Baudillon a réalisé quatre portraits des musiciens successivement : Siegfried Kessler ("A love secret"), Joëlle Léandre ("Basse continue"), Daunik Lazro ("Horizon vertical"), et récemment Raymond Boni ("Les mains bleues"). À Montpellier, elle a monté une structure d'édition avec François Lagarde, "Hors oeil éditions", qui édite des films sur DVD dans des boîtiers carton très soignés. Chaque DVD portrait est accompagné d'un livret regroupant des photos ; cela permet d'évoquer des gens importants dans la vie du musicien(ne) qui ne sont pas présents dans le film. Elle réalise ses films dans un cadre totalement libre par rapport aux contraintes de diffusion, ce qui lui permet des durées hors normes, très loin des sempiternelles 52 minutes imposées par la télévision.

PAALabRes À propos d’Adrénaline

Cet article est le quatrième d'une série concernant le collectif lyonnais PAALabRes (Pratiques Artistiques en Actes, LABoratoire de REcherche Sur les pratiques nomades et transversales). Il s'inscrit aussi dans la continuité des deux précédents articles qui portaient sur la deuxième édition des Journées PAALabRes, organisées à la maison du Livre de l'Image et du Son (MLIS) à Villeurbanne, et dont le thème était "l'objet artistique hybride".

Robin Fox

par Kasper T. Toeplitz

Rencontrer Robin Fox, c'est changer de regard sur son travail - là où a priori, vu d'ici, depuis la France, alors que lui habite à Melbourne, en Australie, on visualise un musicien, c'est un artiste polymorphe qui apparaît. Pas tant un touche-à-tout, ni un créateur multimédia, mais plutôt quelqu'un qui s'est choisi la musique comme prisme pour sa vision de l'art, et, encore plus, du monde. Ou alors qui voit la musique en toute chose, à moins que ce ne soit une perpétuelle vision par la musique. Ou par les outils technologiques (ils le sont tous, depuis le tambour et la corde tendue) qu'il s'est choisis, l'ordianteur et l'oscilloscope. En tout cas, il développe cette belle idée selon laquelle le son n'est pas l'apanage de l'audition, que le son, ça peut également s'appréhender différemment, ça peut se voir, aussi.

Brève histoire des destructions musicales

par Matthieu Saladin

Le 20 juin 2007, je me rends à la Cité de la Musique. Ce sont les derniers jours de l'exposition "Christian Marclay : Replay". Je m'étonne et profite à la fois du peu de monde présent dans les salles pour prendre le temps de regarder les vidéos en toute tranquillité - bien que souvent mal exposées, les vidéos d'artistes ne sont-elles pas justement de ces oeuvres qui nous rappellent, voire nous dictent le temps nécessaire à leur expérience? J'entre dans une pièce noire, où est projetée "Guitar Drag", une oeuvre de 2000 que je ne connais que de nom.