Numéro 132

Le roman d‘un crime et ses racines sociales

par Claude Mesplède

Ce mois-ci, un événement majeur : la réédition de l’oeuvre du couple suédois Sjöwall et Wahlöö ; des marxistes pour qui le crime a toujours des racines sociales. Qualifier d’événement la réédition des romans de Sjöwall et Wahlöö peut sembler excessif et pourtant c’est un événement dans la mesure où les romans écrits à quatre mains par ce couple de communistes suédois ont eu des répercussions profondes, d’abord chez les polardeux suédois, mais bien au-delà dans les autres pays nordiques. Leur premier roman, Roseanna, parait en 1965. À cette époque, la reine du polar suédois se nomme Maria Lang.

Photos suédoises

par Michel Amelin

- Bon, il fallait y passer. On ne compte plus les articles sur la magie « Millénium » du suédois Stieg Larsson. Trois pavés de près de six cents pages écrits à la suite par un journaliste spécialiste du fascisme. Né en 1954, le pauvre croyait s’assurer une bonne retraite. Il avait raison sur un point : ce fut un succès mondial avec des éditions par milliers, dans toutes les langues. En France, Actes Sud, qui créa pour l’occasion sa collection « Actes Noirs », a décroché la queue du Mickey, le Mickey lui-même et toute la machinerie du manège. Les trois tomes squattent depuis les meilleures places du hit parade. Hélas, Stieg Larsson n’en profitera pas personnellement car, pour sa retraite, c’est râpé : une crise cardiaque l’a emporté brutalement en 2004 après la remise de ses trois manuscrits.

La chronique de Jean-Marc Laherrère

par Jean-Marc Lahérrère

Pas forcément des nouveautés pour cette chronique, mais deux grosses claques prises dernièrement en pleine figure. Deux gifles bien différentes, mais aussi hénaurmes et dérangeantes l’une que l’autre. L’une vient des USA, l’autre est française. - Le premier roman a été publié fin 2007, il est très injustement passé assez inaperçu. Il s’agit de « La griffe du chien » de Don Winslow (The power of the dog, 2005 - Fayard Noir 2007). Art Keller, ancien de la CIA, est entré à la DEA au retour du Vietnam, et a commencé sa carrière au Mexique. - Le second choc vient à la lecture du second roman d’Antoine Chainas, Versus (Série Noire, 2008).. Le major Paul Nazutti, de la protection des mineurs, est en guerre contre le monde entier. Les arabes, les fachos, les touristes, les toubibs, les syndicalistes, les politiques, les homos, les femmes, les gauchistes, les étrangers, les français, les parents, les pauvres, les riches, les autres flics, les juges, les avocats … la liste est sans fin.

“Brandebourg” de Henry Porter

par Christophe Dupuis

Septembre 1989, deux mois avant que le mur de Berlin ne tombe. Rudi Rosenharte est professeur d'histoire à Dresde, il y a quelques années, il faisait partie de la Stasi. Aujourd'hui il est à Trieste pour un colloque… envoyé par la Stasi qui l'a forcé (en retenant prisonnier son frère et sa famille) à reprendre le collier. Son objectif, retrouver une ancienne maîtresse… le problème : cette femme est morte et, visiblement, seule la Stasi n'est pas au courant.

“Tuer n’est pas jouer” de Sylvie Granotier

par Christophe Dupuis

"Avant d'être acteur, j'étais Michel Parfond, voyou, bâtard, mal dégrossi, tendre peut-être. Devenir Michel Leman n'a pas été une mince affaire. Son baptême a eu lieu il y a cinq ans, le 2 novembre 2002, au théâtre de l'Athénée".

“Stark” d’Edward Bunker

par Christophe Dupuis

"De tous les mecs qu'on peut un jour croiser sur sa route, Ernie Stark n'était pas, et de loin, le plus gentil. Demandez donc à ses amis. S'il en avait. Petit truand sans envergure, il ne rêvait que d'une chose : que son prochain coup soit le bon.

“Jusqu’à ce que mort s’en suive” de Roger Martin

par Alfred Eibel

Connu des amateurs pour ses ouvrages sur la ségrégation raciale aux Etats-Unis, pour ses polars sur les erreurs judiciaires, Roger Martin s‘attaque à une nouvelle affaire concernant la pendaison de Robert Bradley, soldat américain noir, à Derville, en Normandie, le 14 août 1944, sous l’accusation de viol et agression au premier degré. Et pourtant cet homme là est innocent et les militaires le savent.

“L’encombrant Mister Kitchen” de C. Higson

par Jean-Paul Guéry

Designer londonien au sommet de sa gloire, le narrateur, agressé au réveil par un acheteur de voiture d’occasion vindicatif, tue accidentellement l’énervant donneur de leçons. A partir de là, la situation ne cesse de se détériorer pour notre héros qui veut seulement se débarrasser de l’encombrant cadavre.

“Des clopes et de la binouse” de Charlie Williams

par Jean-Paul Guéry

Videur d’un pub miteux de Mangel, une ville anglaise miteuse, Royston Blake est l’archétype de la brute épaisse, limite débile, certes moins méchant qu’il n’y paraît, mais qui se croit obligé de rouler sans cesse des mécaniques pour exister.

Les découvertes de Gérard Bourgerie

par Gérard Bourgerie

- "L'épouse inconnue" de Leif Davidsen - Marcuse est un commercial danois habitué à vivre des vacances tranquilles entre deux voyages d'affaires. Il est surpris lorsqu'un matin, son épouse Nathalie, d'origine russe lui déclare:" Et si nous allions en croisière sur la Volga, en Russie cet été, mon chéri?" Marcuse ne peut refuser. C'est ainsi qu'il se retrouve avec sa femme à jouer les touristes en juillet sur le Rossya. - "Un mensonge presque parfait" de Howard Roughan - L'action commence un matin, dans le cabinet du docteur David Remler, psychiatre new yorkais, veuf depuis trois ans, lorqu'une belle jeune femme se présente en consultation. Samantha Kent, c'est son nom, déclare qu'elle veut se débarrasser d'un mari manipulateur et méprisant.