Quand les artistes transforment la ville

Jean Blaise, il était une fois la ville

par Emmanuel Daydé

« On aime à croire, au Havre, qu’en 2017 ce sera ici et nulle part ailleurs qu’il faudra être », annonçait l’ancien maire du Havre Édouard Philippe. Si le soleil de l’histoire continue de se lever à l’est, il semble bien que les villes d’aujourd’hui s’inventent à l’ouest. En lâchant les artistes dans la ville, Jean Blaise avait promis à Nantes de « remettre le poireau à l’endroit » – comme disait Engels – en redonnant droit de cité à l’art. Avant de fêter la date anniversaire de la fondation du Havre par François Ier le 8 octobre 1517, il récidive et change la ville et la vie durant tout l’été au Havre. Entre la Seine et la Loire, il était une fois dans le Grand Ouest.

Laurent Dumas

par Tom Laurent · visuels: Bruno Perramant, Martin Barré, Yazid Oulab, Tobias Rehberger

L'art, pierre angulaire de la transformation urbaine.

Nantes, Le Havre, Aix-en-provence, ces musées dont le prince est tout le monde

par Emmanuel Daudé

En agrandissant leurs espaces, les musées de France récemment rénovés de Nantes, du Havre ou d’Aix-en-Provence font plus qu’agrandir leur collection ou leur public : ils agrandissent leur place au coeur de la cité, pour tenter de redevenir l’agora du siècle prophétisée par Malraux. Demain les musées ?

A la cour de François 1er

par Pascale Lismonde

Avec l’art sous François Ier au Louvre, on attend l’Italie. On découvre Anvers et les Pays-Bas. La peinture du Nord faite en France. Pas de Leonard de Vinci ni de Rosso Fiorentino, sinon de loin, mais une exposition audacieuse où la conservatrice Cécile Scailliérez dévoile « une image totalement inconnue de la France de François Ier ». Soit trente ans de recherches assidues sur les portraits et une abondante production religieuse de peintures, vitraux, enluminures, orfèvrerie ou tapisseries pour analyser le style spécifique de ces artistes du Nord installés en France, et curieux d’Italie, où plus d’un va se former : Jean Clouet le Valenciennois, les Anversois Noël Bellemare ou Joos van Cleve, le Maître d’Amiens, les Hollandais Corneille de la Haye, Grégoire Guérard ou Bartholomeus Pons. Au XVIe siècle, l’univers s’élargit, talents et connaissances s’échangent comme jamais – en trente-deux ans de règne, François Ier n’a cessé de voyager, et avec lui toute sa cour : c’est la Renaissance, le monde entre dans une ère nouvelle.

Gauguin, jeu de rôles

par Pascal Bonafoux

Le premier autoportrait de Gauguin a été peint en 1878. Le dernier en 1903. Il porte une toque dans le premier, des lunettes dans le dernier. Mais, entre l’un et l’autre, il s’est souvent représenté « en »… Qui donc a été, ou a voulu être, Paul Gauguin ? Ses autoportraits seraient-ils des confidences, des aveux, peut-être ? Cela n’exclut pas qu’il ait voulu qu’ils soient des provocations.

Méfie-toi des grecs

par Emmanuel Daydé · visuels: Vlassis Caniaris, Paul Delvaux,

En se partageant entre Athènes et Cassel, Documenta 14 a-t-elle réussi à replacer l’omphalos grec au centre du monde ? Retour sur un été grec de tous les espoirs avant un automne apollinien et dionysiaque, entre performance olympique de Jan Fabre et mystère éleusinien de Vana Xenou. Pour une renaissance de la tragédie.

Les nouveaux élans de la photographie arabe

par François Salmeron

En réunissant cinquante artistes le long d’un parcours situé entre l’IMA et la MEP, la Biennale des photographes du monde arabe contemporain s’inscrit dans la droite lignée d’une première édition lancée en 2015 avec succès. Mais plutôt que de proposer une approche globale de la photographie arabe actuelle, comme elle avait pu le faire précédemment, la Biennale se focalise aujourd’hui sur deux pays, la Tunisie et l’Algérie, mis à l’honneur à l’Institut du monde arabe et à la Cité internationale des arts.

Jérôme Zonder - Hors limites

par Philippe Piguet

Des scènes étranges, parfois insoutenables, des figures souvent inquiétantes, des corps volontiers délités : la violence est à l’oeuvre chez Jérôme Zonder comme vecteur de sélection des sujets qu’il traite et de détermination du rapport à leur matérialisation. Le corps, la question de sa représentation, la difficulté du figurable, l’expression du mémoriel l’ont entraîné au fil du temps à aborder le dessin par rapport à des questions tant de pratique que d’exposition. La violence, c’est celle de la grande et de la petite histoire, des jeux d’enfants mimant les adultes, de la Shoah, d’Hiroshima, du Rwanda, bref de tous les drames et de toutes les fêlures d’une humanité à la dérive. En quête de « la première image », comme il le dit, l’artiste fait le choix scénographique d’accaparer l’espace tous azimuts. Comme une invitation à entrer dans les entrailles mêmes du dessin et à déambuler dans les diverticules de sa pensée. Une expérience hors limites.

Hessie, la brodeuse de l’ombre

par Renaud Faroux

C’est grâce à la Donation Daniel Cordier et lors de l’accrochage elles@centrepompidou que l’historienne de l’art Sonia Recasens, qui travaille sur la temporalité, la spiritualité et la visibilité des femmes artistes, a découvert le travail de Carmen Juric, alias Hessie. Touchée par son approche originale de la matière, elle organise aux Abattoirs de Toulouse, avec Annabelle Ténèze, sa conservatrice, une étonnante rétrospective sur les deux vastes espaces du rez-de-chaussée.

Marine Joatton

par Sophie Fardella

Découverte en 2006 grâce à ses dessins lors de l’exposition collective À fleur de peau. Le dessin à l’épreuve à la galerie Éric Dupont à Paris, Marine Joatton développe un imaginaire fantastique dessiné sur des bouts de papier et s’étalant de manière frénétique sur ses carnets de dessin. Ses oeuvres récentes montrent un réel besoin de faire évoluer son geste vers des dimensions plus picturales où la couleur se révèle être le nouveau réservoir d’énergie. Au sein de son atelier parisien envahi de ses dessins, Marine Joatton revient sur sa réunion des territoires de la peinture et du dessin.

Gilgian Gelzer, le dessin couleur

par François Jeune

Gilgian Gelzer peint, photographie, mais surtout dessine. Ce « fou de dessin » contemporain vient de présenter avec Pencilmania une rétrospective de ses dessins au musée des Beaux-Arts de Soleure en Suisse, dont il est originaire. Vivant à Paris depuis maintenant quarante ans, Gelzer amène au regard une production très décantée mais d’une grande force abstraite, renouvelant la perception du dessin. Sous le titre Vers le rouge, Gelzer expose ce mois de septembre à la galerie Jean Fournier à Paris deux séquences de dessins de grand et plus petit format, présentant au contact du fond blanc du papier des lacis de lignes réalisés aux crayons de couleur dans des gammes de rouge et bleu. Un dessin qui outrepasse la peinture… un dessin couleur ?

Emma Lavigne

par Clément Thibault · visuels: Ola Maciejewska, Lygia Pape, Icaro Zorbar

Une flânerie dans un monde flottant : c’est ainsi que l’on pourrait décrire la prochaine Biennale de Lyon, sous le commissariat d’Emma Lavigne, également directrice du Centre Pompidou-Metz. Une exposition qui incarnera pleinement sa conception du commissariat, portée sur l’ouverture et traversée par les idées de porosité et de processus.

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