Corinne Vionnet

Née à Carthage en 1980, vivant aujourd’hui à Paris, Farah Khelil entremêle formalisation du savoir et écriture. À Drawing Now, la galerie Lilia Ben Salah lui consacre un solo show. Présentée dans le secteur « Insight » dédié aux artistes à découvrir, Farah Khelil fait partie des cinq artistes nommés au 14e prix Drawing Now.

Le photographe Baptiste Rabichon à Drawing Now ? Dans le secteur « Process » dédié aux « expérimentations des voies nouvelles du dessin contemporain », la galerie Binome présente sa série Vues d’artiste conjointement aux travaux entre dessin et photographie de Corinne Mercadier et AurelK.

Et encore une ! Paris attire les galeries du monde entier et, à son tour, la galerie berlinoise Bastian ouvre, ce printemps, un lieu (150 m2) dans le quartier du Marais, à côté du musée Picasso. À Berlin, la galerie représente Joseph Beuys, Cy Twombly, Andy Warhol, Anselm Kiefer, Damien Hirst et une vingtaine d’autres artistes, parmi lesquels Ulrich Erben et Paul Wallach. À l’exception de Sonia Delaunay et d’Emma Stibbon, surtout des hommes. Son installation à Paris lui fait prendre un tournant résolument féminin en intégrant d’un coup sept artistes, toutes des femmes. Pour l’ouverture, elles ont réalisé une exposition de groupe, The Seven Magnificent : Valérie Favre, Xenia Hausner, Ingeborg Lüscher, Simone Haack, Lilian Tomasko, Cristina Lucas, Sandra Vásquez de la Horra.

Une fois n’est pas coutume, Albert Serra, cinéaste catalan, a délaissé la fiction pour filmer le matador péruvien Andrés Roca Rey dans ses corps-à-corps avec les taureaux. Histoire de corps, selon l’artiste et aficionado Christian Milovanoff, Tardes de soledad (Après-midi de solitude) a reçu la Coquille d’or qui, au festival de Saint-Sébastien, distingue le meilleur film. Il sort en France le 26 mars 2025.

Images collectives

Insuffisamment valorisée sur les salons parisiens de cette fin mars consacrés au dessin ou à l’estampe, l’estampe contemporaine n’est pas moins plébiscitée par les artistes qui en apprécient les possibilités de diffusion. Tour d’horizon de son actualité, depuis sa présence renouvelée dans les écoles d’art jusqu’aux collections institutionnelles, en passant par la micro-édition alternative.

On n’en finit pas d’apprendre à nager dans la vague de « peinture figurative » qui déferle sur la France. Après Julie Chaizemartin qui, dans notre numéro d’octobre 2024, proposait quelques critères pour y voir clair, Amélie Adamo pose ici la question : peut-on peindre sur le motif sans nostalgie, ni appliquer des recettes de 1870 ? La réponse est oui. Vérification de visu dans l’exposition Luxe, calme et volupté, à Cannes (voir le compte rendu dans ce numéro) dont elle partage le commissariat avec Hanna Baudet, et tout au long du parcours conçu avec Numa Hambursin pour Art Paris, Immortelle : un regard sur la peinture figurative en France, qui se tient au Grand Palais, du 3 au 6 avril 2025.

Présentée à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, jusqu’au 1er juin prochain, l’exposition collective Âmes vertes. Quand l’art affronte l’anthropocène (Fondation groupe EDF en coproduction avec la Friche) réunit des artistes et des architectes que mobilisent engagement écologique et problématiques environnementales. Son commissaire, Paul Ardenne, connu pour ses travaux dans ce domaine (son essai Un art écologique, 2018, La Muette/BDL, est traduit en plusieurs langues) et pour son adhésion sincère mais prudente, voire critique, au combat « vert », publie simultanément chez le même éditeur un roman, Redux. L’hypothèse gautronienne : « enquête » sur une communauté qui aspirerait à l’absolu de la vie naturelle. « Où atterrir ? », aurait-dit un Bruno Latour.