Happy 10th birthday

Hans J. Wegner

par Hugo Gaspard

La recherche de l’absolu. À l’occasion de l’exposition Wegner, la bonne chaise au Design Muséum de Copenhague qui célèbre le 100e anniversaire de la naissance de Hans J. Wegner, coup de rétro sur l’œuvre du père fondateur du design danois.

Piero Lissoni

par Delphine Després

La simplicité idéale. L’italien Piero Lissoni évolue avec une grande maîtrise d’un univers à l’autre, de l’architecture au design en passant par les arts graphiques et l’aménagement intérieur. Des projets pluriels, des créations singulières, mais un trait intemporel. Minimal. Toujours élégant. Entrevue avec un maestro.

Patricia Urquiola

par Delphine Després · visuels: Courtesy of Studio Urquiola

Simplement géniale. Designer, architecte d’intérieur, directrice artistique… Patricia Urquiola occupe la scène internationale du design depuis plus de dix ans, et collectionne prix et succès. Prolixe, insatiable, dynamique, la créatrice nous conte ses expériences, ses réflexions du moment… Avec spontanéité et enthousiasme !

Lucile Koldova

par Hugo Gaspard

L’éloge de la transparence. l’instar du verre, limpide et précis dont elle a fait sa matière de prédilection, la jeune designer d’origine tchèque Lucie Koldova a développé un style personnel aussi minimal que sensuel.

Christian Grande

par Amaury Cousserans · visuels: Christian Grande Studio

Sacrifice à la quiétude. Concepteur de yachts à l’esprit ultra créatif, Christian Grande fait l’unanimité depuis 1992, multipliant les awards ; il nous présente une gamme de yachts aux silhouettes épurées et aux lignes légères.

Jacques-Antoine Granjon

par Jacques-Antoine Granjon · visuels: Courtesy of Vente-privée.com

L’amour de l’art. Rendez-vous est pris à la plaine saint-Denis, au siège de vente-privée.com, impressionnante ville rose dans la ville rouge, toute entière dédiée au géant français du e-commerce. Après une visite des différents bâtiments, le constat est imparable et sans appel : Ici, l’art est vraiment partout, des sculptures en cintres de David Mach aux grands tirages d’Erwin Olaf, Rankin ou David Lachapelle. Impossible de lister toutes les oeuvres dispatchés dans les couloirs, les open-spaces, les salles de réunion, sans parler des réserves. Impressionnant. Au rez-de-chaussée du bâtiment administratif, un grand espace d’exposition sert même de lobby pour accueillir les visiteurs. Là, un César, un ours en plumes de Paola Pivi – rose évidemment, la couleur fétiche de la marque. Dans la montée d’escalier, une photo d’icône chrétienne immergée dans l’urine d’Andres Serrano et l’intégralité de la série des Cry Babies de Jill Greenberg sur un mur à l’étage. Plus loin, sous le Rothko, une table unique de Ron Arad avec fossiles et circuits électroniques prisonniers dans le béton. Devant le bureau du roi de la vente en ligne, le caddy de Sylvie Fleury (2000) se pose symboliquement comme le témoin de la fi n de l’âge d’or de la distribution classique. C’est là que l’endosquelette de Terminator à l’échelle une et un grizzly brandissant deux tronçonneuses à disques nous invitent gentiment à déposer les armes. Animés de la même foi que Daniel dans la fosse, on entre prudemment, mais en guise de lions, on ne tombe que sur une vieille peluche et un tigre naturalisé de Pascal Bernier. Sous ses allures de Samson, c’est un Jacques-Antoine Granjon décontracté et prévenant qui nous accueille pour un petit tour du propriétaire « Mon tigre est abimé » regrette-t-il. « Il a une sorte de maladie, il va falloir que je le fasse soigner… ». On comprend dès lors pourquoi l’homme entretient une relation très affective avec ses œuvres dont regorge son bureau, mi-capharnaüm, mi-cabinet de curiosités. Derrière le grand bureau dont on distingue à peine le plateau, le fauteuil en cuir jaune, usé par les ans est celui qu’il a acheté il y a presque trente ans avec son associé et qu’il n’a jamais changé. JAG, comme on l’appelle, a le goût pour les symboles. Et le sens de la formule. « L’art, c’est la comédie humaine ».À ce petit jeu, on l’imagine bien plus Frenhofer que Rastignac. Sans cérémonial, on se pose autour de la table de son ami Pucci de Rossi, récemment disparu, sur le canapé même où est né le concept de vente-privée.com. Tel un sémaphore, le portrait de Ruppert Everett, immortalisé par Pierre & Gilles rappelle quant à lui L’importance d’être constant chère à Oscar Wilde, un principe de vie érigé ici en sacerdoce. On parle d’emblée du statut de l’artiste et de la fonction sociale de l’art. Rothko disait que l’artiste avait pour mission de réparer le monde. Notre hôte évoque plus volontiers Riboud. Affable et disert, le nouveau président du Palais de Tokyo nous prévient modestement qu’il n’a pas le talent de son ami Jean de Loisy, dont il admet pouvoir boire les paroles pendant des heures. « Je vais juste essayer de vous parler des artistes que j’aime… ». Pour la première et unique fois, on ne le croit pas. Rencontre.