L’atelier rouge de Matisse reconstitué

Si les intentions de cette 60e édition restent louables et indispensables – représenter enfin les invisibles de l’art contemporain, des Premières Nations aux artistes queers –, la biennale d’Adriano Pedrosa laisse hélas un goût d’inachevé.

Fruit d’un colossal travail de recherche et de recensement dans les collections françaises, une triple exposition réhabilite la peinture germanique du Moyen Âge à la Renaissance, longtemps négligée, en tout cas méconnue, mettant fin à des années d’invisibilité.

«Je veux mettre en lumière les pratiques de Monsieur Tout-le-Monde.» En archéologue visuel du XXe siècle, Thomas Mailaender, collectionneur et archiviste acharné, a récolté des milliers d’images anonymes et souvent insolites, en révélant l’absurdité ou la poésie accidentelle dans un travail de réappropriation artistique ultra ludique, exposé à la MEP.

Alors que les partis populistes et d’extrême droite caracolent en tête des sondages partout en Europe, de légitimes inquiétudes se focalisent sur le sort de la culture. Le retour d’expérience des pays touchés par cette poussée de fièvre ne plaide en effet pas en faveur de la diversité artistique et de la liberté de création. Dernier inventaire avant le scrutin du 9 juin

Pendant trois ans, un gigantesque catamaran sillonnera la Méditerranée et proposera, à chacune de ses escales, une programmation culturelle gratuite et entièrement dédiée à la Grande Bleue, son histoire, son imaginaire, ses enjeux… Première étape française, Marseille. Du 6 au 18 juin, le Vieux-Port accueille ce musée flottant hors normes et, à quai, son festival Art Explora. Décryptage d’un projet qui ambitionne d’aller à la rencontre de nouveaux publics en passant par la mer.

«Démocratiser la beauté commence par construire un bel objet»

Avec l’Atelier rouge, toile sidérante de 1911, le peintre se réinvente en un geste foudroyant. La fondation Louis Vuitton, qui a exceptionnellement réuni la majorité des œuvres figurant sur le tableau, retrace l’histoire de ce coup d’éclat qui fit basculer la peinture dans la modernité et déboussola Matisse lui-même.

Travestissement, performances extrêmes, autofiction… Faire de soi la matière même de sa création ouvre aux artistes un terrain de jeu sans limites, de Cindy Sherman à Marina Abramović en passant par Pierrick Sorin, à qui Nantes consacre une rétrospective. Tour d’horizon de ces pratiques à la première personne.

Au premier rang de ces metteurs en scène du moi, on trouve le vidéaste nantais Pierrick Sorin. Cet adepte de l’autofilmage multiplie les facéties et les avatars dans des dispositifs sophistiqués où il apparaît sous forme d’hologramme. Le musée d’Arts de Nantes lui consacre une rétrospective qui dit toute la poésie de l’illusion.

À Toulouse, pour «faire parler la ferme», une cinquantaine d’artistes se font les témoins des bouleversements du monde agricole, entre récits intimes et histoire collective.