Musique automatiste? Pierre Mercure

Cinquante ans et une Semaine

par Claudine Caron, Jonathan Goldman

Introduction - Dans le volume 17, no 2, sur l’avant-garde musicale en Amérique latine, Jonathan Goldman proposait un rapprochement entre le compositeur mexicain Manuel Enríquez — avec qui Ricardo dal Farra avait réalisé un entretien publié dans le même numéro — et le compositeur québécois Pierre Mercure (1927-1966), notant qu’Enríquez, qui «était un compositeur instrumental dans l’âme, mais qui s’est livré néanmoins admirablement à l’aventure électroacoustique 1», faisait penser à Mercure, de qui il était l’aîné d’un an seulement 2. Ainsi a-t-il fallu attendre quatre ans pour que Circuit s’attarde à l’œuvre de Pierre Mercure, figure de proue de l’avant-garde musicale dans le Québec de l’après-guerre

La musique de Pierre Mercure : À l’affiche de spectacles de danse

par Claudine Caron

Le catalogue des œuvres de Pierre Mercure reste des plus énigmatiques; manuscrits introuvables et bandes magnétiques perdues seraient en cause. Tourné vers les spectacles de danse lors desquels ses œuvres ont été diffusées — entre 1948 et 1964, Pierre Mercure compose onze musique de danse —, cet article propose d’en retracer l’histoire à partir des photographies, des programmes de spectacles et des articles de presse.

Livret et partition pour un opéra fantôme

par Gilles Lapointe

Le débat entre Claude Gauvreau et Pierre Mercure autour du Vampire et la nymphomane - «Refus d’un cantonnement dans la seule bourgade plastique», écrivait Borduas dans Refus global. En 1948, la quête de l’abstraction s’imposait en effet comme la voie à suivre pour marquer la rupture avec la tradition artistique. Depuis les années 1980, une grande attention critique a été accordée à la dimension multidisciplinaire des activités du groupe automatiste. Auteur du livret de l’opéra Le Vampire et la nymphomane — une œuvre faisant appel à l’étroite collaboration de Pierre Mercure —, le poète Claude Gauvreau aura été celui qui aura défendu avec le plus d’ardeur la place de la musique au sein du groupe montréalais.

Rethinking Automatist Interdisciplinarity

par Allana C Lindgren

The Relationship between Dance and Music in the Early Choreographic Works of Jeanne Renaud and Françoise Sullivan, 1948-1950 - This article considers the role of music within the context of the Montréal automatists by addressing the choreographic works created by Jeanne Renaud and Françoise Sullivan during the late 1940s and early 1950s.

Pierre Mercure, Gilles Tremblay et quelques autres compositeurs canadiens

par Jean Boivin

Aux Ferienkurse à Darmstadt dans les années 1950 et 1960 - Dans les années 1950 et 1960, décennies cruciales dans l’histoire de la musique contemporaine, plusieurs compositeurs canadiens ont participé aux célèbres cours d’été de musique contemporaine à Darmstadt en Allemagne (les Internationale Ferienkurse für Neue Musik), dont Barbara Pentland, Gilles Tremblay, Norma Beecroft, Bruce Mather et Pierre Mercure. Les conférences, concerts, discussions et rencontres informelles auront un impact significatif sur leurs carrières et parcours respectifs.

La construction du champ identitaire de la musique actuelle en Amérique du Nord

par Sophie Stévance

Enquête sur la filiation avec la Semaine internationale de musique actuelle - En quoi le courant de la musique actuelle, tel que connu depuis 1979 avec la fondation des Productions SuperMémé, puis des Productions SuperMusique, est-il affilié à la Semaine internationale de musique actuelle (SIMA) organisée par Pierre Mercure, à Montréal, en 1961? L’article tente d’y répondre en questionnant les fondements de l’expression «musique actuelle» pour faire ressortir les éléments historiques qui tracent puis jalonnent ses significations depuis ses premières utilisations.

Table ronde de 1961 - Autour d’Incandescence de Pierre Mercure

par Mario Gauthier

Conçue et mise sur pied par le compositeur Pierre Mercure (1927-1966) du 3 au 8 août 1961, la Semaine internationale de musique actuelle de Montréal (SIMA) secoua auditeurs et critiques de son temps. Dans un contexte où la musique d’avant-garde avait alors à peine droit de cité, ce festival donna à voir et à entendre des œuvres dont l’impact et l’influence se font encore sentir de nos jours.

Aborder la modernité : Triptyque et Lignes et points de Pierre Mercure

par Brian Cherney

Les deux œuvres pour orchestre Triptyque (1959) et Lignes et points (1964) illustrent les diverses façons qu’avait Pierre Mercure d’aborder l’héritage du modernisme musical. Un des traits fondamentaux de la musique d’allégeance moderniste — et une préoccupation qui relie les compositeurs des premières décennies du XXe siècle (Bartók, Stravinsky, Berg, Hindemith, Honnegger, etc.) avec ceux qui relèvent de l’avant-garde musicale de l’après-guerre — se trouve dans un souci de symétrie.