Les nationalistes sont de retour...

“Mon modèle c’est Bismarck”

"Notre parti est désormais la force motrice du pays, nous représentons véritablement la cause du peuple russe. Nous luttons simultanément pour défendre les intérêts vitaux de la Grande Russie et des humbles. Nous voulons une autre politique étrangère et nous sommes en faveur de la propriété privée. Nous nous distinguons des autres partis du gouvernement parce que nous adoptons, sans fard, une position nationale russe et que nous voulons instaurer un Etat russe puissant et riche, capable de soutenir la culture russe dans le monde."

“Créer l’Europe des ethnies”

par Roland Gaucher

Alexandre Douguine est à Moscou le directeur de la revue trimestrielle de politologie et de géopolitique Elementyi (50.000 ex.). Il est aussi l'auteur de cinq livres sur la tradition, la métaphysique, l'histoire des religions et la politologie. Deux d'entre eux ont été traduits à l'étranger: El Misterio de Eurasia en Espagne (Grupo Libro 88 Madrid 1992) et un autre en Italie; Continente Russia (Editioni all'insegno del Veltro Parma, 1991). Il est encore l'éditeur en Russie d'auteurs comme René Guénon, Julius Evola, Gustav Meyrink, etc. Ancien dissident anticommuniste, persécuté par le KGB, Douguine édite aussi la revue traditionaliste Mily Anguel et collabore régulièrement aux principaux journaux de l'opposition national-patriotique comme Dien (100.000 ex.) et Sovietskaya Rossia (500.000 ex.).

Fondements du nationalisme russe

par Robert Steuckers

La Russie, dans son histoire, a toujours été étrangère aux dynamiques européennes. Son nationalisme et son idéologie nationale sont marqués par un double jeu d'attraction et de répulsion envers l'Europe, en particulier, et l'Occident en général. Le célèbre slaviste italien Aldo Ferrari nous le rappelle : du Xe au XIIIe siècles, la Russie de Kiev est bien insérée dans le système économique médiéval. L'invasion tatare l'arrache à l'Occident, puis la Principauté de Moscou, en se réorganisant et en combattant les résidus de l'Empire tatar, se veut une nouvelle Byzance orthodoxe, différente de l'Occident romain ou protestant. La victoire de Moscou amorce l'élan de la Russie vers les immensités sibériennes. De l'avènement de Pierre le Grand au règne de Catherine Il et au XIXe siècle, s'opère un timide rapprochement avec l'Ouest. Pour bon nombre d'observateurs, la révolution communiste inaugure une nouvelle phase de fermeture autarcique, de désoccidentalisation, en dépit de l'origine ouest-européenne de son idéologie, le marxisme.

Entretien avec Drago Stipac, président du Parti paysan “Notre slogan? Oui à l’Europe des patries”

par Alain Sanders

De l'avis général, le Parti paysan, le vieux Parti paysan croate, rejailli de ses cendres, est le parti qui monte. A sa tête, l'homme qui, avec le président Franjo Tudjman, est sans doute l'homme le plus connu de Croatie : Drago Stipac. Il nous dit pourquoi, à court terme, le Parti paysan, né il y a 90 ans pour résister déjà aux prétentions serbes, devrait devenir un parti de gouvernement.

Croatie, une rencontre avec Dobroslav Paraga, leader du Parti du Droit

par Alain Sanders

Quand ils évoquent le Parti du Droit (HSP) et son tout jeune leader (il a 32 ans) , la plupart des médias ont la bave aux lèvres. Jadis, avant qu'il soit occupé par la police, le siège du Parti du Droit se trouvait dans un splendide bâtiment situé à proximité du plus bel hôtel de Zagreb, « L'Esplanade " · Les soldats du HOS, le bras armé du HSP (Parti du Droit), étaient jugés « inquiétants ,. parce que vêtus de noir. En fait, les militants du HSP, pour la plupart de très jeunes gens, unis surtout par un rejet total du communisme, sont accusés avant tout d'être des nostalgiques d'un Ante Pavelic (le chef des Oustachis) que leurs papas eux-mêmes n'ont jamais connu ...

Maris Grinblats, leader du mouvement “Pour la Patrie et la Liberté » «L’indépendance de notre pays est encore formelle ”

par Alain Sanders

Le mouvement letton "Pour la Patrie et la Liberté" mouvement anticommuniste impeccable, dispose à l'heure actuelle de 6 députés sur les 100 que compte le Parlement de Lettonie. Tous les 6 sont membres de !'Alliance du 18-Novembre, parti national-conservateur, qui regroupe les mouvements nationalistes lettons authentiquement anticommunistes. La situation en Lettonie, comme dans les autres pays Baltes, n'est pas bonne. Maris Grinblats, leader de "Pour la Patrie et la Liberté", nous explique pourquoi.

Le nouveau nationalisme hongrois: un refus tardif du Traité du Trianon !

par Robert Steuckers

Le dégel de la perestroïka a eu ses premiers effets en Hongrie. Dès 1987, le pluralisme des partis était institué. Au printemps 1990, les premières législatives libres se déroulent au pays de l'envoûtante puszta. La transition avait été bien préparée et acceptée. La Hongrie ne connaît plus de conflits de nationalités ; elle est largement homogène : les Magyars représentent 89,5% de la population et les diverses minorités ne revendiquent pas la sécession. En revanche, 3,5 millions de Hongrois vivent en dehors des frontières et tous les partis, quelles que soient leurs affinités ·idéologiques, se posent comme les défenseurs de ces "co-nationaux" de l'extérieur.

Fini, bon élève servi par la chance (électrorale)

par Roland Gaucher

Fini (Gianfranco). Un grand garçon, mince, très bon orateur. Je l'ai croisé à plusieurs reprises lors des réunions du groupe des Droites européennes à Strasbourg, entre 1986 et 1989. Il n'était pas député du MSI : il évoluait dans le sillage de celui qu'on pouvait considérer comme son manager, Giorgio Almirante, et qui le poussait à prendre sa succession. Ce qui advint. L'Histoire est pleine de surprises et, disons, d'injustices. J'avais fait la connaissance d'Almirante à Rome, en 1969, en marge du Synode, à propos duquel j'effectuais un reportage pour Minute. Dans le cadre de ce Synode, nous nous étions heurtés violemment, Pierre Debray et moi, aux prêtres contestataires sur la Place Saint-Pierre, et nous avions "cassé" leur entreprise. Un ami italien me fit rencontrer Almirante, que j'interviewai - toujours pour le compte de Minute.

La ligue lombarde

par Robert Steuckers

La Ligue lombarde, disent certains observateurs, est un produit de la perestroïka. Dans l 'immédiat après-guerre italien, en effet, les services occidentaux ont parié pour la Démocratie chrétienne (OC), unique barrage contre le communisme qui aurait arraché la "botte méditerranéenne" du giron de l'OTAN. Avec la chute du Rideau de Fer, la peur des masses s'est estompée : elles ont voté autrement, au détriment de la OC, pour des formations populistes moins capillarisées dans la société italienne.

Les nouveaux nationalistes allemands

par Robert Steuckers

Il faut avoir vécu de près Ie coup de théâtre de novembre 1989, quand I.e Mur de Berlin est tombé. L'euphorie était indescriptible. Des dizaines de milliers de personnes se sont rendues à Berlin pour voir la fin de cette honte qui a tant enlaidi notre après-guerre. Nationalistes engagés ou simples citoyens sans histoires, électeurs de gauche comme électeurs de droite, communiaient à l'unisson dans la joie : l'absurdité inouïe de cette ville divisée cessait d'être cette présence angoissante, qui a hanté l'après-guerre.

Franz Schönhuber, un nationaliste de gauche ?

"De mon point de vue, le journal dans lequel j'écrivais à l'époque n'était pas communiste. C'était un hebdomadaire remarquable qui rassemblait les signatures de bon nombre d'intellectuels de gauche. Il s'appelait Deutsche Woche. Ce journal m'a offert une chance d'écrire, pour la toute première fois librement, en toute indépendance. J'y étais reporter sportif. J'écrivais des articles aussi bien sur une grande admiratrice de Hitler, là skieuse Christi Cranz, qui avait obtenu une belle victoire aux Jeux Olympiques, ou du boxeur que j'admirais beaucoup, Werner Seelenbinder, un communiste que les nationaux-socialistes avaient exécuté. Lorsque j'ai eu l'occasion d'assister aux Jeux de la Jeunesse internationale et de voir le communisme de près, l'idylle s'est terminée"

Au temps de la République de Weimar: Rouges bruns et bruns rouges

par Valterus

Une récente campagne médiatique, qui montre surtout la malveillance et de la nullité de la plupart des journalistes dénonciateurs, a prétendu révéler un gigantesque complot international, né de la conjonction des pseudo-fascistes et des paléo-communistes. Finalement, la montagne a accouché d'une souris, et même pas d'un rat noir.

Le “national-communisme” à la française

par Henri Landemer

Le terme de "national-communisme" a été utilisé avant la guerre pour un petit parti qui devait devenir par la suite le premier mouvement collaborationniste à se manifester en zone occupée en août 1940. Son fondateur venait de la gauche - encore un ! Non de la gauche extrême, socialiste ou communiste, mais de la gauche radicale.

Le Front national avant les européennes

par Roland Gaucher

Le Front national est-il en déclin ? C'est ce qu'assurent instituts de sondages et médias. Pour les premiers, il n'a jamais été aussi isolé, "ghettoïsé". Pour les seconds, les consultations électorales indiqueraient qu'il est en baisse.

Les nationalistes en Belgique francophone: quatre pôles

par Didier Tourneur

La famille nationaliste en Belgique francophone est extrêmement fragmentée. Pour aborder l'histoire de cette nébuleuse éclatée, il faut savoir que : 1) Le terme de « droite ,, n'a pas été utilisé au départ pour désigner des mouvements hostiles au régime en place. La droite visait en Belgique, dans les dernières décennies du 19e siècle, à renforcer l'exécutif et la fonction royale et à accélérer le processus de décision, au-delà des discussions parlementaires, qui ne résolvaient rien aux yeux de ses protagonistes. 2) Le rexisme de Léon Degrelle a été le premier mouvement de droite (il visait effectivement à renforcer l'exécutif et à diminuer le rôle du Parlement) à recourir au populisme entre 1936 et 1939 ( « Nous n'allons pas au peuple, nous ne parlons pas au nom du peuple, nous sommes le peuple »). En ce sens, le rexisme a été un mouvement de transition. 3) La résistance armée non communiste, surtout dans des régions comme le Condroz et les Ardennes, a été animée par une variante de I'"extrême droite" d 'avant-guerre , le Mouvement national royaliste. La collaboration est le fait, non de la droite ou de l'extrême droite, mais d'un populisme national-flamand ou rexiste, hostile au marxisme, mais non pas au socialisme spontané des masses urbaines belges, qui, pendant la guerre, et surtout dans leurs éléments jeunes, s'est très partiellement reconnu dans le style national-socialiste allemand ou dans I' "internationale SS". 4) Les années cinquante sont marquées par une ahurissante confusion dans l'univers des droites éparpillées qui ont égayé le paysage politique belge.

Le Vlaams Blok : Pour une Europe des ethnies

par Robert Steuckers

L'histoire du mouvement flamand est très particulière : il faut être né dans son espace d'origine pour en comprendre tous les rouages, pour en saisir le sens profond. Le mouvement flamand est essentiellement un mouvement protestaire qui place toujours, en toutes circonstances, le peuple au-dessus de l'Etat, de la machine administrative, de l'armée ou de la magistrature, instances perçues comme des « puissances d'occupation » qui parasitent le corps populaire et l'empêchent d'irradier le meilleur de lui-même dans le monde. Il y a donc eu un conflit permanent entre l'Etat belge, jugé " étranger » et d'"essence franco-jacobine" et le mouvement flamand qui se veut l'incarnation du « peuple réel », celui des hommes de chair et de sang, avec leurs vertus et leurs défauts.

Le populisme néerlandais aujourd’hui : contre la Trilatérale

par Robert Steuckers

Avant-guerre, l'espace politique néerlandais a connu toutes les variantes possibles de "nationalisme ", de "populisme", et de "fascisme" . Un "parti de la canaille", anarcho-fascisant, a même défrayé la chronique, sous l'impulsion de L.G.A. Coremans et d'Erich Wichman. Ce parti utilisait comme symbole le balai, censé nettoyer les écuries d'Augias de la politique "bourgeoise"· Un certain Léon Degrelle reprendra l'idée à son compte en Belgique quelques années plus tard ...

Populisme et “partis du progrès” en Scandinavie

par Robert Steuckers

Dans l'espace linguistique francophone, la Scandinavie actuelle est peu connue; celle d'il y a mille ans, du temps des Vikings, semble davantage passionner les amateurs d'expositions, de livres et d'archéologie. Pourtant, les formes de parlementarisme, les modes de démocratie directe, les formules politiques y ·sont, toutes idéologies confondues, très originales et méritent pleinement l'attention du politologue ou du politiste.

Le nationalisme afrikaner

De 1652 à 1815, la nation boer ou afrikaner s'est forgée dans les immensités du veld sud-africain par la fusion de colons hollandais et de Huguenots français. En 1815, cette tribu africaine blanche fut placée sous autorité britannique sans avoir été consultée.

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