Les mystères de Marseille

La mort du “parrain”

par François Lamp

Le vieux lion est mort. Mitterrand se demande, songeur, qui prendra désormais sous son chapeau les « affaires » marseillaises.

Bataille pour la succession: Le miracle de la multiplication des cartes

par Georges Auphan

L'année 1988 s'annonce aussi peu calme que les précédentes. De retour sur le tapis, l'affaire des « fausses cartes » du PS montre, une fois de plus, dix mois après la disparition du maire de Marseille, que les traditions ont la vie dure dans la cité phocéenne. Et d'autant plus que plusieurs candidats se disputent Je patrimoine électoral dont la mort de Gaston Deferre les a fait héritiers présomptifs ... Bataille politique, donc, avec ce qu'il faut de rivalités personnelles et de coups tordus pour donner au débat d'idées son inimitable couleur locale, le tout sur fond d'Apocalypse. Après les mauvais résultats du PS lors des législatives, puis des cantonales et des municipales, il est de bons esprit - et de mauvaises langues - pour s'interroger sur ce qui reviendra finalement au vainqueur, et même, abomination de la désolation, si celui-ci aura sa carte du parti socialiste ....

La Bombe qui sauva Defferre

par Frédéric Dubessy

Defferre se rend immédiatement sur les lieux de I'« attentat». Il saura en tirer parti en «mouillant» scandaleusement ses adversaires.

La cité des femmes, de la bonne mère à Fanny

par Henri Brémont

L'hommage aux « Belles de Mai » commencera par des orgies païennes. Epuré par le christianisme, il renaîtra sous la forme d'une célébration de la jeune fille marseillaise.

Les vraies affaires de fausses factures

par Yves Gaveriaux

JEUDI 4 mars 1982, 6 h 10 du matin. Dans une somptueuse villa de Saint-Barnabé, deux coups de feu claquent. L'affaire des fausses factures marseillaises commence. Vêtu d 'un pyjama, un homme repose sur son lit, replié en chien de fusil , à côté d 'un revolver Taurus (brésilien) calibre 38.

Les dessous du quartier réservé

par Pierre Sevez

L'ÉPOPÉE marseillaise de la galanterie commence en 1860, avec l'arrivée du baron de Maupas. C'est un homme hautain, autoritaire, qui se considère comme un proconsul. Le dossier le plus important qu'il va trouver sur son bureau, ce n'est pas celui des grands travaux et projets, mais celui de la prostitution ! Si, à Lyon, ville bien supérieure en population, il existe quatre maisons spéciales, à Marseille, dans le seul périmètre (entre le palais de justice et l'opéra ... ) le chiffre officiel est de soixante-dix-sept ... Les prostituées sont partout, de la Joliette jusqu'aux frontières du quartier Longchamp, de la Porte d'Aix à la lisière de la Canebière. Inquiet de les voir envahir la ville, malgré les maisons closes, un groupe de conseillers municipaux demande (respectueusement) au nom de la morale publique et des bonnes moeurs, que les rues des quartiers où habitent les bourgeois cessent d 'être fréquentées par les femmes de mauvaise vie, et que ces dernières soient, une fois pour toutes, reléguées loin de leurs épouses scandalisées et leurs enfants trop curieux.

L’Om: onze joueurs plus une ville

par Jean-Paul Philippe

Club de football le plus titré de France, !'Olympique de Marseille est voué aux plus belles réussites, mais également aux échecs retentissants, aux prises de pouvoir à la hussarde, aux déclarations tonitruantes et aux affaires les plus savoureuses du ballon rond. Ce qui fait dire à Bernard Tapie, son actuel président :

Ascension, triomphe et chute de la maison Guerini

par Jean-Louis Chardans

Durant deux décennies, une famille - ou plutôt un clan - domina la ville, par quelques hauts faits - et pas mal de méfaits - et plus encore, sans doute, en créant et en entretenant une réputation de violence et de « combinazione » : le clan Guérini.

La passion mortelle du juge Michel

par Alain laville

GASTON DEFFERRE, le député maire de Marseille, l'a déclaré après la tuerie aux dix morts du Bar du Téléphone, en évoquant l'assassinat du juge Renaud à Lyon : 11 Chez moi, les truands s 'entre-tuent, mais on ne tue pas les juges. Pourtant, ce 21 octobre 1981, c'est bien le corps d'un juge, Pierre Michel, qui repose en contrebas du boulevard Michelet, casqué et prisonnier de sa moto. Trois balles bien ajustées à l'heure du pastis et de Mourousi.

L’affaire des grâces médicales: Le cancer c’est la liberté!

par Alain laville

Quatre semaine séparent la fuite du trafiquant de l'assassinat de Pierre Michel, qui l'avait mis en liberté trois mois plus tôt, sur la fois d'un dossier médical truqué. A travers lui, c'est toute la « Baumettes Connection », du nom de la prison passoire marseillaise, qui était apparue au juge Michel qui n'aura de cesse de l'avoir démantelée. Elle était liée en effet de très près aux gros bonnets de la drogue qu'il traquait. Kechichian, lui, il l'avait coincé après la découverte d'un laboratoire au Chambon- sur-Lignon, dans le Massif central. Il travaillait alors avec Jean Jehan, dit Pépé la Schnouf, un « artiste » de quatre-vingt deux ans déjà célèbre au temps de la « French Connection » fatale à l'animateur de télévision Jacques Angelvin

Qui voulut la ruine du vieux-port?

par Jean-Louis Chardans

QUE s'est-il passé réellement dans les jours qui ont précédé la destruction des Vieux-Quartiers de Marseille? Qui a réellement voulu cette rafle, cette démolition hâtive, en une période totalement inopportune, occupation, restrictions, hiver, amorce de la débâcle militaire des Allemands? ...

Auriol: un massacre sans mobile

par Jean Roberto

LE dimanche 19 juillet 1981, au petit matin, un maçon d'Auriol , un petit village provençal à quelques kilomètres à l'est de Marseille, voit de la fumée sortir d'une fenêtre d'une bastide en cours de réfection. La maison est située sur un promontoire qui domine le village dans le lotissement de la Douronne, face au cirque des collines et aux barres calcaires du massif de la Sainte-Baume. C'est là que vient de s'installe r, avec toute sa famille, Jacques Massié, un inspecteur de police stagiaire marseillais.