Liban, un passé recomposé

Les grands sites du Liban redécouverts

par FRANGIÉ (D.), GARREAU FORREST (S.)

Trente-sept ans après le premier volume consacré au Liban, qui faisait alors un bilan sur les dernières recherches archéologiques, et cinq ans après l’exposition sur les Phéniciens en Méditerranée à l’Institut du monde arabe, qui a fait l’objet d’un numéro hors-série des Dossiers d’Archéologie, le présent numéro a pour objet d’offrir à un large public une synthèse sur les travaux récents concernant le patrimoine libanais. La liste n’en est bien évidemment pas exhaustive, mais les différentes contributions offrent un panorama assez complet de l’archéologie libanaise, et de l’apport de quelques décennies de recherches effectuées par les diverses missions au Liban, depuis les premières explorations scientifiques du début du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui.

Les recherches internationales au Liban des années 1990 à nos jours

par HUOT (J.-L.)

Après la tourmente de quinze années de guerre civile, le Liban se reconstruit enfin. Les grands chantiers du centre-ville de Beyrouth, de 1994 à 2003, ont été le fer de lance d’une renaissance de la recherche archéologique sur tous les plans. On commence heureusement à en récolter les fruits.

Interview de Chaker Ghadban et de Ali Badawi

par GARREAU FORREST (S.)

Interview de Chaker Ghadban, directeur par intérim de la Direction générale des Antiquités du Liban et professeur d'histoire à l'université Saint-Esprit de Kaslik (Liban) et de Ali Badawi, archéologue et responsable du Liban Sud à la Direction générale des Antiquités du Liban

Les fouilles archéologiques françaises au Liban

par GRIESHEIMER (M.)

L'archéologie avait connu un développement remarquable au Liban, entre 1920 et 1940, faisant l’objet d’une attention particulière de la part des autorités du Mandat français. À l’indépendance, effective au 1er janvier 1944, les compétences scientifiques et patrimoniales en matière de fouille furent naturellement transférées à la Direction générale des Antiquités (DGA), dirigée désormais par un savant libanais de grande envergure, l’émir Maurice Chehab.

Projet CHUD : mise en valeur des sites libanais

par YASMINE (J.)

Le projet « Cultural Heritage and Urban Development » (dit projet CHUD) est une initiative du gouvernement libanais qui, par l’entremise du Conseil de développement et de reconstruction (CDR) et avec le support de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement et de la Coopération italienne vise à protéger, réhabiliter et revitaliser des sites archéologiques et des centres urbains historiques choisis. Le CHUD est mis en oeuvre dans cinq villes secondaires du Liban : Tripoli, Baalbek, Byblos, Saïda et Tyr. Trois de ces cinq villes sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. D’autres projets parallèles au CHUD sont mis en oeuvre par le CDR au bénéfice de la Direction générale des Antiquités (DGA).

Le Liban avant les Phéniciens. Langues, textes et histoire

par LAFONT (B.)

Pendant le millénaire et demi que couvrent les âges du Bronze ancien et du Bronze moyen, les sources écrites qui permettent d’écrire l’histoire ancienne du Liban sont peu nombreuses. La situation change à l’âge du Bronze récent, notamment grâce aux informations fournies par les textes trouvés à El Amarna (Égypte), Kamid el-Loz (Liban) et Ougarit (Syrie).

Tell Fadous-Kfarabida. Entre mer et montagne

par GENZ (H.)

Au Liban, les sites archéologiques disparaissent à une vitesse alarmante en raison de l’actuelle densité de peuplement des plaines du littoral. Pour l’heure, le site de Tell Fadous-Kfarabida a miraculeusement échappé à la destruction. Ce site de taille réduite (1,5 ha seulement) offre l’image exceptionnelle d’un petit centre administratif de l’âge du Bronze ancien II et III, tandis qu’aux âges du Bronze ancien IV et du Bronze moyen, il est réduit à un petit site rural.

Le “fonds Dunand” et sa récente restitution au Liban

par SEIF (A.)

Les archives des fouilles de Byblos conservées à l’université de Genève regagnent leur pays d’origine, après 33 ans. Ces archives connues sous le nom «fonds Dunand», en référence à Maurice Dunand, représentent la documentation qu’a récoltée cet archéologue durant les travaux de fouilles qu’il entreprit à Byblos entre 1926 et 1973. Le fonds comporte plusieurs types de documents, notamment des centaines de plans de site, plusieurs milliers de photographies ou dessins ainsi que des fiches originales d’objets découverts par le fouilleur. Outre le site de Byblos, ces archives scientifiques comportent également des documents relatifs à ses travaux archéologiques de Saïda (actuelle Sidon), Echmoun et Oumm el-Amed.

Bilan des fouilles de Beyrouth (2005-2011)

par SEIF (A.), BEAINO (F.), CHOUEIRI (H.)

Depuis 2005, le ministère de la Culture et la Direction générale des Antiquités (DGA) coordonne le travail des équipes d’archéologie préventive urbaine travaillant sous sa supervision directe. Un aperçu général des résultats des fouilles entreprises à Beyrouth depuis 2005 sera présenté dans cet article. Ces fouilles ont révélé d’une part l’étendue de la nécropole romaine de Beyrouth et d’autre part, pour la première fois dans la partie sud de la ville, des sites préhistoriques remontant au Paléolithique moyen.

Beyrouth et Jiyeh eu sein des productions céramiques

par FRANGIÉ (D.), WICENCIAK (U.)

Les recherches menées sur la céramique de Bey-144 (DF) et les comparaisons établies avec l’étude du corpus de Jiyeh (UW) contribuent à appréhender plus en détail la culture matérielle d’un secteur de la côte phénicienne. La présente contribution s’efforcera de cerner les relations qui ont existé entre Beyrouth et Jiyeh au travers de l’étude d’une sélection de formes céramiques dans une fourchette chronologique qui se situe entre le IIe s. av. et le Ier s. ap. J.-C.

Baalbek : nouvelles découvertes autour du complexe

par VAN ESS (M.)

Les ruines du célèbre sanctuaire romain de Baalbek comptent parmi les mieux préservées et les plus imposantes du monde gréco-romain. De par son monumentalisme, ce sanctuaire n’est jamais tombé dans l’oubli, et il fut redécouvert très tôt par le tourisme. Depuis les années 1960, le Service libanais des Antiquités a entrepris des fouilles de grande envergure autour du sanctuaire, à l’occasion desquelles furent découvertes d’autres constructions monumentales datant de l’époque romaine, de l’Antiquité tardive et du Moyen Âge. Depuis 2001, elles font l’objet d’études scientifiques plus approfondies.

Les sanctuaires ruraux du Liban à l’époque romaine

par PÉRISSÉ-VALÉRO (I.)

Une des particularités du Liban est de concentrer, sur un tout petit territoire (10452 km2) essentiellement montagneux, une densité importante de sanctuaires élevés pendant l’époque impériale. Ces édifices, souvent remarquablement conservés, témoignent de la diversité et de la richesse de l’architecture religieuse de cette période sur la rive orientale de la Méditerranée.

Pérennité de l’occupation des sites sacrés de l’Antiquité à l’époque moderne

par GARREAU FORREST (S.)

Un inventaire de sites archéologiques permet de faire ressortir des variantes dans l’occupation du territoire libanais au cours de l’histoire, entre traditions et réalités topographiques, et d’aboutir d’une étude de cas sur les églises protobyzantines à une approche globale.

Fouilles portuaires sur la côte libanaise entre Byblos et Tyr

par NOUREDDINE (I.)

L’intense activité navale qui a laissé son empreinte sur de nombreuses zones du littoral libanais a fait de ce dernier l’une des plus riches côtes de la Méditerra née orientale en termes de civilisation maritime. Les types de mouillage utilisés depuis les temps les plus reculés dans cette région peuvent être classés en quatre catégories, dont de nombreux exemples ponctuent les 210 km des côtes libanaises. Néanmoins, dans la mesure où c’est seulement à Tyr qu’on connaît à ce jour un port artificiel, cette ville est la seule où se trouvent rassemblées les quatre catégories à la fois.

Chiîm et Jiyeh, de la prospérité au déclin

par WALISZELEWSKI (T.)

Depuis 1996, une équipe d’archéologues polonais, libanais et français travaille dans l’arrière-pays de Saïda (ancienne Sidon). Les recherches qui se sont concentrées sur deux villages, Chhîm dans les montagnes et Jiyeh (Porphyreon) sur la côte donnent une image de la vie pacifique et prospère qui fut celle des habitants de ces deux agglomérations entre la fin de la période hellénistique et le début de la période islamique.

Routes et fortifications dans le Chouf libanais

par KHALIL (W.)

On a longtemps considéré les montagnes du Liban comme étant peu habitées ou comme des zones très marginales. De récentes recherches archéologiques mettent en lumière l’importance de l’occupation dans le Chouf 1, notamment à l’âge du Fer et dans l’Antiquité. Qui parle d’occupation, évoque des voies de communications et des fortifications.

Les fresques médiévales de l’église de Kaftoun. Étude et restauration

par CHMIELEWSKI (K.), HÉLOU (N.)

En 2003, des fresques ont été découvertes à l’église de Saints-Serge-et-Bacchus à Kaftoun au nord du Liban. Den 2003 à 2009, l’équipe de K. Chmielewsky de l’académie des Beaux-Arts de Varsovie a procédé au dégagement, à l’installation et au nettoyage d’images qui s’avèrent d’une importance particulière. Ces peintures présentent non seulement un style de pure tradition classique témoignant de la présence byzantine en Orient au XIIIe siècle, mais aussi un style local très classicisant. Cette découverte a permis de définir la provenance d’un groupe d’icônes conservé au monastère Sainte-Catherine (Sinaï) et dont l’origine était, jusque là, indéterminée.

La mosaïque de la Jalousie dans le centre-ville de Beyrouth

par ALPI (F.)

L'équipe du département d’archéologie de l’université américaine de Beyrouth (AUB), sous la direction de H. Seeden, a mis au jour en 1994, dans le secteur des souks ruinés par la guerre civile, un quartier d’habitat romano-byzantin comportant plusieurs maisons richement pavées en mosaïques.

La restauration de la mosaïque de Qabr Hiram pour son intégration au Louvre

par METZGER (C.), CHANTRIAUX (É.)

Les opérations de restauration de la mosaïque de Qabr Hiram se sont échelonnées sur une dizaine d’années durant lesquelles trois à quatre spécialistes ont été mobilisés. Plus de 9000 heures de travail ont été nécessaires pour mener à bien le traitement de cet ensemble qui n’avait jamais été présenté en totalité depuis son entrée au musée du Louvre en 1862. L’ampleur des travaux s’explique par la surface traitée, 120 m2 au total, et par les difficultés inhérentes aux reprises de restaurations anciennes.