Homo sapiens. À la recherche de nos origines

Homo sapiens le “dernier homme”

par BALZEAU (A.)

Homo sapiens, deux mots qui désignent des êtres vivants dont nous pensons tout savoir, ou presque. Presque, car lorsqu’il s’agit de définir notre espèce, de décrire ce qui la caractérise, l’exercice se révèle compliqué. Entre anatomie, évolution et comportement, les traits qui nous sont propres, nous derniers hommes sur Terre, ne sont pas ceux auxquels nous pensons en premier. Alors, qu’est-ce qu’un Homo sapiens? Faute de connaître notre avenir, savons-nous d’où nous venons et quel âge a notre espèce?

Homo sapiens en Afrique

par CREVECOEUR (I.)

Si la génétique et les données paléoanthropologiques nous indiquent que l’origine des Homo sapiens se situe en Afrique vers 200000 ans, la compréhension de l’évolution de notre espèce au cours de ces millénaires qui nous sépare de nos origines n’en reste pas moins complexe, passionnante et encore souvent hypothétique.

Les premières cultures matérielles symboliques

par D ERRICO (F.)

Plusieurs équipes de recherche à travers le monde s’attachent depuis quelques années à élaborer un scénario étayé par des preuves archéologiques solides concernant l’origine des capacités cognitives modernes. Leur objectif est de chercher à comprendre à quand remontent et comment se manifestent les plus anciennes traces archéologiques d'une pensée symbolique, à quelles populations humaines ces manifestations sont associées et si elles ont une origine soudaine ou graduelle, unique ou multiple.

Homo sapiens en Europe

par ROUGIER (H.)

Qui sont les premiers Homo sapiens européens et quelles sont leurs caractéristiques anatomiques? Quand arrivent-ils sur le territoire? Que sait-on de leur comportement? La dernière décennie a vu des avancées et découvertes majeures qui permettent de peindre une image toujours un peu plus précise de nos ancêtres.

Buran-Kaya III. Découverte des plus anciens Homo sapiens d’Ukraine

par PATOU-MATHIS (M.), PÉAN (S.), CRÉPIN (L.), PRAT (S.)

Situé dans la péninsule de Crimée (Ukraine), au nord de la mer Noire, le gisement de Buran-Kaya III se caractérise par sa séquence stratigraphique : une succession de couches archéo logiques du Paléolithique moyen et du Paléolithique supérieur, qui attestent d’occupations du site par les Néandertaliens et les Hommes anatomiquement modernes. En outre, cet ancien abri sous roche a livré un ensemble remarquable de fossiles d’Homo sapiens.

Les savoir-faire de Néandertal et Homo sapiens

par A. de BEAUNE (S.)

Entre 40 000 et 30 000 ans, l’Europe de l’Ouest est le théâtre de deux événements majeurs: l’homme de Néandertal disparaît tandis que des innovations techniques attribuées à l’Homme moderne font leur apparition. Le lien entre ces événements a donné lieu depuis plus d’un siècle à des controverses sans fin.

Après les Néandertaliens, Homo sapiens? Dater la transition

par SEMAL (P.), FALGUÈRES (C.)

Entre 40 000 et 30 000 ans, les Néandertaliens sont remplacés par Homo sapiens. Cette transition est l’un des sujets les plus débattus en paléoanthropologie: ont-ils été «supplantés» ou ont-ils disparu pour d’autres raisons? La chronologie précise des événements, souffre de l’imprécision des données de terrain des anciennes fouilles, des chronologies obtenues souvent sur la base de données archéologiques parcellaires et de la plage temporelle difficile à couvrir par les méthodes de datation.

La rencontre entre Homo sapiens et Néandertal, une histoire de génétique

par HEYER (É.)

Depuis quelques années, la génétique apporte des informations nouvelles sur la rencontre entre Homo sapiens et Néandertal grâce aux techniques de l’ADN ancien. Après les études sur l’ADN actuel qui a démontré l’origine africaine récente de notre espèce, l’ADN ancien extrait de Néandertal a apporté des éclairages sur la rencontre entre cet Homo sapiens et son cousin Néandertal. Les derniers travaux démontrent qu’il y a eu mélange, entre les premiers hommes modernes sortis d’Afrique et les Néandertaliens. Ce mélange est estimé à quelques pourcents et auraient eu lieu au Moyen-Orient.

Les Gravettiens à l’ouest de l’Europe

par HENRY-GAMBIER (D.)

La culture gravettienne est l’une des premières cultures du Paléolithique supérieur européen attribuée à l’Homme anatomiquement moderne. Elle se développe entre 31-30000 et 22000 BP dans un contexte climatique froid. Tout révèle des sociétés de chasseurs-cueilleurs complexes marquées par des changements idéologiques et socio-économiques majeurs modifiant sans doute le rapport des hommes à l’environnement. De nombreux sites sont connus à travers toute l’Europe, mais c’est surtout dans la partie centrale et orientale (sites de Dolni Vestonice de Predmost en république Tchèque, de Krems-Wachberg en Autriche…) ainsi qu’en Italie (sites des Balzi Rossi, d’Arene Candide ou d’Ostuni…) que des squelettes des artisans de cette culture avaient été découverts. Jusqu’à des dates récentes, l’extrême ouest de l’Europe (France, péninsule Ibérique…) était en effet très pauvre en vestiges humains gravettiens. Les recherches récentes ont modifié cette répartition, contribuant à combler cette lacune et à ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur ces populations qui ont occupé l’Europe entre 29-28000 et 22000 ans BP.

Homo sapiens en Asie

par DÉTROIT (F.)

Homo sapiens conquiert de nouveaux territoires. Notamment l’Amérique, mais aussi l’Australie et les îles du Pacifique. Son histoire dans la très vaste zone géographique s’étendant de l’Asie orientale aux petites îles Polynésiennes est une success story. Certains groupes s’installent en pleine forêt tropicale, d’autres deviennent des navigateurs hors pair. Plus tard, on identifie en Chine et en Nouvelle Guinée deux foyers majeurs du « Néolithique » dans le monde. Mais c’est aussi en Asie du Sud-Est qu’Homo sapiens a bien pu se trouver nez à nez avec de fort curieux petits bonshommes.

Homo sapiens en Amérique. Peuplement et art préhistorique

par PAILLET (P.)

Les Américains ont un passé original qui fait débat dans la communauté scientifique. Sa connaissance repose sur les fouilles de sites qui sont encore notoirement insuffisantes. Dernier continent peuplé par l’Homme moderne, l’Amérique révèle une Préhistoire courte et récente, différente de celle de l’Ancien Monde. Le passé préhistorique s’y déploie depuis au moins 30000 ans sur d’immenses territoires et dans une mosaïque de paysages presque unique.

L’évolution du cerveau chez Homo sapiens

par BALZEAU (A.), GRIMAUD-HERVÉ (D.), PRIMA (S.)

Cela peut sembler surprenant, mais les paléoanthropologues étudient aussi le cerveau des hommes préhistoriques! Les analyses dans le domaine de la «paléoneurologie» sont particulièrement difficiles à mettre en oeuvre, en raison de la rareté du matériel d’étude et surtout de sa complexité. Elles renseignent sur les caractéristiques anatomiques des espèces mais aussi sur leurs relations avec les capacités cognitives et le comportement, et nous montrent qu’il reste beaucoup à apprendre sur notre cerveau.

La plateforme AST-RX et son apport pour l’étude des fossiles

par BALZEAU (A.), CLEMENT (G.), GARCIA SANZ (M.), GOUSSARD (F.)

La tomographie axiale à rayons X conventionnelle (ou CTscan: computed tomography scanning) est une technique d’imagerie performante pour la numérisation, l’exploration et la modélisation 3D d’échantillons des sciences naturelles. Elle permet l’observation des structures internes d’un objet d’étude à une échelle pouvant être inférieure au micron.

Les collections de restes humains. Importance scientifique et problèmes éthiques

par FROMENT (A.)

Les restes humains ont toujours été considérés par les anthropologues comme des archives qui racontent tant l’histoire évolutive de notre espèce que le mode de vie des populations anciennes. Mais l’émergence des revendications de peuples dits autochtones, jusqu’alors marginalisés par un passé colonial en cours de réparation, remet en cause cette recherche, et oblige les conservateurs de collections à s’engager dans des arbitrages délicats.