Au VIIIe siècle, des Grecs, quittant leur terre, partent fonder des apoikiai en Grande Grèce – la région du Sud de l’Italie qui prend ce nom sous la plume des auteurs antiques en raison de sa richesse économique et culturelle – et en Sicile. Cités italiotes et siciliotes essaiment. L’implantation et l’urbanisation grecques entraînent des bouleversements dans l’équilibre des communautés indigènes. Cette période est marquée par des contacts, des transferts culturels mais aussi des luttes entre Grecs ou entre Grecs et indigènes.
Grecs en occident
Sicile et Grande Grèce, migrations, contacts et emprunts mutuels
Territoire et urbanisation
En Grande Grèce et en Sicile
La ville et l’habitat de la fin du Ve au Ier siècle
Aux périodes classique et hellénistique, les villes se font et se défont, certaines sont détruites lors de conflits, d’autres fondées ex novo. L’organisation en cité s’étend aux centres indigènes qui commencent à se structurer selon les codes de l’urbanisme grec. Des cités édifiées dans les premières heures de la colonisation sont refondées lors de la conquête romaine à la fin du IIIe siècle. Sur le substrat grec, les nouveaux maîtres bâtissent des villes selon leur propre plan. Théâtres, thermes et amphithéâtres romains côtoient alors les temples grecs doriques.
Religion et sanctuaires de Grande Grèce et de Sicile, 700-400
Les temples doriques encore fièrement dressés ont résisté quand l’habitat environnant a disparu. Pourtant, leur présence majestueuse offre une image biaisée de leur situation au sein des cités et de la multiplicité des lieux où se déroulaient les rites. Ce sont les fouilles aux abords des temples et l’étude minutieuse de l’évolution architecturale qui ont permis aux archéologues d’élucider les questions sur les pratiques religieuses antiques et de reconstituer les décors disparus des temples.
Métropoles et Apoikiai
Fondée par des colons de métropoles, les nouvelles cités ont maintenu un lien étroit avec leur cité mère dans le domaine du commerce, de l’artisanat ou encore de la guerre. Importations et flux de savoirs et de techniques sont rendus visibles grâce à l’étude des artefacts et des ateliers d’artisans. Certains venaient se former à Athènes quand d’autres partaient s’installer dans les apoikiai pour mettre en œuvre leur pratique. Cependant, les échanges n’étaient pas uniquement entre Grecs, le contact des peuples indigènes a permis la production et le développement de particularismes dans les cités.
La céramique italiote, un monde en peinture
Les cités italiotes importent d’abord beaucoup de céramiques attiques. Les pro- ductions locales les supplantent néanmoins progressivement, aussi bien auprès des Grecs que des populations indigènes, et peu à peu les artisans se détachent des modèles athéniens pour développer une production singulière, influencée par l’environnement régional puis par l’arrivée d’artisans siciliotes en Grande Grèce.
Italie du Sud et Sicile
La fondation et le développement des cités de Grande Grèce et de Sicile ne se sont pas faits selon un modèle homogène. Au contraire, s’implantant dans les lieux habités par des peuples indigènes variés, chaque cité a connu son propre développement. L’histoire de chacune illustre un aspect de la colonisation grecque, dans laquelle alternent des moments de contacts pacifiques et des temps de conflits. Comment les cités de Sélinonte, Agrigente, Himère en Sicile, Pithécusses, Cumes et Vélia en grande Grèce ont-elles prospéré et quelles relations ont-elles entretenues avec les peuples voisins ?