Folk

Allégories, métaphores, réalité

par Isabelle Lelarge

J’ai pensé utiliser ces photographies pour illustrer la direction que prennent, à mon sens, les arts visuels au Québec. Il arrive que l’art public provoque des réactions pour le moins inusitées. Ces photographies ont été prises en janvier 2011 à la place Roy, dans le quartier du Plateau Mont-Royal (Montréal). Depuis 1990, une sculpture installative de Michel Goulet propose une table-fontaine et huit chaises en bronze1. D’habitude, quand une œuvre d’art public « fonctionne », il n’est pas long que les résidents du quartier se la réapproprient. Dans le cas de cette œuvre, lorsque le beau temps revient, il n’est pas rare que les passants se servent des chaises Goulet pour attacher leur bicyclette. Faut-il déplorer le manque de mobilier urbain pour les vélos, ou y voir plutôt une expression critique voire une forme d’irrespect envers l’œuvre ?

Les multiples versants du folk

par Gentiane Bélanger

Le paysage artistique montréalais abonde ces derniers temps en esthétiques vaguement folkloriques, allant de l’art brut nouveau genre de Jon Pylypchuk, récemment montré au Musée d’art contemporain, aux dessins oniriques de Kristin Bjornerud et Erik Jerezano, à la Galerie Trois-Points (Montréal). Résultant d’une collaboration à distance entre les deux artistes, les œuvres de Bjornerud et Jerezano tanguent entre leurs factures respectives en même temps qu’elles traversent évasivement une pléthore de mythologies folkloriques aux références instables et indéterminées.

D’un quiproquo à l’autre : mise au point sur la notion de folklore dans son rapport à l’art contemporain

par Édith-Anne Pageot

La notion de folklore, tout comme sa résurgence présumée dans l’art actuel, est problématique à plusieurs égards. Le « folklore » (de l’anglais folk, peuple, et lore, savoir) désigne les « sciences des traditions, des usages et de l’art populaires d’un pays, d’une région, d’un groupe humain », dixit le dictionnaire. D’emblée, l’ancrage du folklore dans la tradition semble être aux antipodes d’un art actuel absolument souverain, hypermoderne, international, obsédé par la contemporanéité, affranchi d’un ancrage dans un topos et résolument ancré dans le présent, voire tourné vers le futur.

Entretien avec David Moore

par Christine Palmiéri

65e Festival d’Avignon : les corps de l’image

par Ludovic Fouquet