Quelle liberté pour l’artiste ?

Ce que le salaire ferait à l’art

par Aurélien Catin

« Ils ferment tout. Nous ouvrons tous les débats. » Dans son Appel à l’union des travailleur·euses de l’art daté du 30 mars 2021, le Collectif des Occupant·es du FRAC PACA montre que la (non-) gestion de la crise sanitaire a ouvert une brèche de manière irréversible : il ne s’agit plus seulement de rouvrir les lieux, mais bien de repenser la condition des artistes, et des travailleur·euses de l’art dans son ensemble. Le bilan de plus d’un an de pandémie révèle plus que jamais la précarité des acteur·ices des champs culturels, dont les ressources se sont retrouvées suspendues en même temps que le marché dont elles dépendent. Les débats suscités par les collectifs tels que La Buse, Économie solidaire de l’art, Réseau salariat, Art en grève, et les occupant·es des lieux culturels, arrivent au même constat : il faut redéfinir le travail de l’art comme tel, et attribuer à ses travailleur·euses un salaire indépendant de toute production artistique. C’est également la revendication d’Aurélien Catin dans Notre condition. Essai sur le salaire au travail artistique, paru chez Riot Éditions en 2020.

Le cas Voice Over

par Fabien Pinaroli

Une approche de la censure orientée « commun »

La dernière image

par Anne-Émilie Philippe

Nouvelle & images numériques

La voix libre

par Raya Lindberg

Entretien avec Louisa Babari

Atlas des champs artistiques

par Lucien Bitaux

Ensemble cartographique libre retraçant la construction d’une pensée contrainte par une grille structurelle : les formes s’accrochent et se libèrent de ces filets conscients ou inconscients, pour enfin essayer de dessiner une géographie des champs artistiques. Assemblages scannés et compositions photographiées, 2021

Le monde que nous créons

par Élise Vandewalle

Retour sur une expérience d’exposition virtuelle à l’ère du confinement sanitaire

De la liberté de ne pas faire, entre nécessité et paradoxe

par Antoinette Jattiot

Le texte qui suit s’immisce dans la pratique de l’artiste français Alexandre Lavet (né en 1988 en France ; vit et travaille à Bruxelles). Son ambition est, au-delà de l’exégèse et des formes traditionnelles de l’entretien, du mimétisme du discours direct et de l’analyse distanciée, de s’infiltrer dans les paradoxes de la liberté et la subjectivité de l’artiste. Depuis ses débuts en école d’art, Alexandre Lavet veille avec soin à se dégager de toutes contraintes, une posture – un statement dont il a fait un mode de vie et une méthode de travail indissociables. À la fois maître et tributaire de cette condition, comment parvient-il à allier quête de liberté, reconnaissance et survie économique ? Pourquoi la « liberté » dont il/l’artiste jouit est paradoxalement contraignante ? En quoi cette position est-elle singulière mais reflète, aussi, les difficultés contradictoires d’une plus large génération ? Volontairement en retrait des réseaux de communication et de production, Alexandre Lavet développe une immunité et cultive un minimalisme de la forme encourageant l’indépendance – la sienne d’une part (à l’égard d’un mode de production) et celle du regardeur de l’autre (à l’égard de la forme produite).