Jos Bona Massa

À peine remis de leur passage fulgurant sur la mainstage 1 du Hellfest quelques jours plus tôt, Joe Satriani et Steve Vai posaient leurs flight cases au Palais des Congrès pour un rendez-vous tout aussi électrique que millimétré. mais ici, pas de pogo ou de pluie de décibels, juste une salle comble de passionnés venus communier avec deux des plus grands maîtres de la six-cordes.

A 48 ans, Joe Bona Massa signe « Breakthrough », son 17e album solo, et entame une tournée marathon entrecoupée d'obligations avec Black Country Communion et d'un hommage brûlant a Rory Gallagher, joué à Cork, là où tout a commencé. Survolté, ultra demandé, parfois, à cran, il n'a rien perdu de sa verve ni de son exigence. Une interview tendue, à quelques minutes de monter sur scène, à l'image d'un artiste qui refuse toujours de faire les choses à moitié.

Le premier morceau du premier album de Joe Bonamassa, « A New Day Yesterday » était le puissant Cradle Rock. D’emblée, il semblait clair que Rory Gallagher tenait une place toute particulière dans son cœur de blues rocker.

Une épopée vieille de 4 millénaires Depuis les chants des cours andalouses jusqu’aux résonances des stades rock, la guitare acoustique incarne quatre millénaires de dialogue entre l’artisanat et l’expression humaine. Son histoire, tissée d’innovations techniques et de révolutions musicales, reflète l’évolution des sociétés et des esthétiques sonores. Cette épopée, où le bois et les cordes deviennent vecteurs d’émotion universelle, mérite d’être contée dans toute sa richesse.

Paroles de maîtres, révolution des artistes L’histoire de la guitare acoustique ne serait qu’une chronique technique sans la passion des luthiers qui ont sculpté son âme et le génie des artistes qui ont libéré sa voix. De l’atelier de Torres aux expérimentations de Joni Mitchell, cette section célèbre leur symbiose créatrice.

Retour en grâce On l’avait connu introspectif, presque replié sur lui-même, multipliant les albums en solo comme autant de journaux intimes (« running river », « still searching »...). Mais avec « prism », john butler revient en pleine lumière. à 49 ans, il signe un vrai disque de scène, de son, d’élan. plus affûté que jamais, physiquement comme musicalement, il semble amorcer une seconde jeunesse. avec un nouveau groupe, une énergie retrouvée, et toujours cette obsession : dire les choses simplement, mais avec style.

Un marché qui a la cote Les guitares se font une place de plus en plus importante dans les salles de ventes. Des pièces de musées datant du xviie, aux modèles du siècle dernier très abordable, chaque profil d’acheteur a désormais sa place pour tenter de remporter l’instrument qui lui fait envie. nous en avons discuté avec etienne laurent, commissaire-priseur à vichy enchères.

L’homme de la situation Dans la grande famille du métal français, Frédéric Leclercq est sans doute celui qui affiche le plus impressionnant cv à l’international. À la basse ou à la guitare, on l’a vu dans Dragonforce, Kreator ou encore Loudblast. Mais c’est avec Sinsaenum, projet death/black formé en 2016 avec le regretté Joey Jordison (ex-slipknot, murderdolls), qu’il touche au plus intime et au plus sombre. Huit ans après la sortie de l’album « echoes of the tortured », nous le retrouvons au même endroit qu’en 2016 pour évoquer « in devastation », troisième opus du groupe. Et premier sans jordison, décédé en 2021. Mais toujours avec son camarade stéphane buriez (loudblast), attila csihar (mayhem), sean zatorsky (dååth, chimaira), heimoth (seth) et un nouveau venu, André Joyzi.

Voyage au bout du son Vous pensiez que Patrick Rondat enregistrait avec quinze pédales et trois racks d’effets ? raté. Pour « escape from shadows », il a fait simple et efficace : un son brut, précis, et sans poudre aux oreilles. on parle guitare, méthode fredman appliquée sans le savoir, et reamping en bonne et due forme. Côté live, ça se prépare doucement. En attendant, l’ami pat o’may nous glisse un petit mot après sa pause forcée.

Le guitariste vidéoludique Loin d’être de parfaits inconnus, guitares et jeux vidéo s’observent depuis plusieurs décennies. cependant, avec « fretless - the wrath of riffson » c’est une nouvelle génération de guitar hero qui prend la lumière et le devant de la scène, Rabea Massaad en tête.

Alchimie majeure Pour « legacy », son troisième album en dix ans, Jessie Lee & The Alchemists sort des sentiers battus du blues rock pour explorer un territoire bien plus vaste. groove, soul, gospel, jazz, slide roots ou envolées sudistes : le spectre s’élargit sans perdre l’âme du groupe, forgée sur scène, dans le jeu, dans l’écoute. en studio comme en concert, le credo reste le même : faire de chaque morceau un terrain de jeu collectif, vivant et libre.