L’utopie d’une langue universelle et d’un urbanisme rassembleur, d’une compréhension mutuelle et d’une harmonie mondiale, qui remonte au mythe de la tour de Babel, est remplacée aujourd’hui par le techno-utopisme de la Silicon Valley. Aujourd’hui, nous croyons encore que la possibilité de communiquer par-delà nos particularismes religieux et culturels, la recon- naissance de nos intérêts communs et le partage de nos savoirs et de nos trésors culturels, tout cela devrait nous permettre de transcender la malé- diction de Babel.
Babel
Babel et la crise du symbolisme
Les prisons d’argile
Il y a dans l’argile quelque chose qui ne cède pas. Chargée de symbolisme, elle absorbe, elle recouvre, elle dissimule. Et en elle, les gestes censés la travailler font souvent naufrage. En art performance, manipuler l’argile, c’est prendre un risque, celui d’être avalé par la mémoire d’une matière qui colle autant à la peau qu’à l’histoire. Mais, dans cet engloutissement qui ramène au cœur des choses apparaît une possibilité nouvelle, celle d’un façonnage qui s’accomplirait de l’intérieur.
Fusion et confusion numérique
Le mythe de Babel compose une dialectique entre la menace que constitue la prolifération chaotique des langues et celle de leur uniformisation, de leur fusion dans une seule langue aux accents totalitaires, à la façon de la novlangue pensée par George Orwell dans la dystopie 1984. Ce mythe peut entretenir une relation avec l’hégémonie actuelle des dispositifs numériques qui sont accélérés et amplifiés par les recours à l’intelligence artificielle. La double menace de l’uniformisation et du chaos semble se profiler en termes, pour reprendre ceux de Jürgen Habermas, d’un « très grossier vacarme qui enva hit des chambres d’écho frag- mentées et autoréférentielles ».
L’architecture de l’inconnu
Entre capsules extraterrestres et régénérations cosmiques
Babel langue
Enter the void
Copercevoir
S'engager ensemble, percevoir ensemble et connaître ensemble