Numéro 7

L’âme de la femme

par Rose-Marie Arbour

Philosophie de l'Université Laval proposait en réaction à la présentation de la pièce «Les Fées ont soif», une litanie d'invocations à la sainte vierge. C'est en rapport avec cette émouvante lettre publiée dans l'Opinion du lecteur du quotidien «Le Soleil» que nous reproduisons ici quelques extraits d'un livre traitant d'un sujet depuis longtemps débattu: les femmes ont-elles une âme? Gina Lombroso. épouse et mère, répond en près de quatre cents pages à cette épineuse question, dans un ouvrage maintenant introuvable intitulé «L'Ame de la Femme» et publié en Italie en 1922. Nous espérons ainsi apporter une contribution à l'avancement de la recherche féministe à la faculté de philosophie de l'Université Laval.

Colonisation sous sa robe noire

par Jean-Claude Gagnon

Élimination de la faune locale Je sais que tu penses aux joyaux d'une troisième guerre mondiale. Elle aurait probablement lieu entre ses jambes pognassées par des roméos aromatiques, dès la sortie du corps. La tueuse prend sa douche dans la volupté qu'évoquent habituellement les yeux d'un lièvre rendu fou par la plein lune ou par la lumière que fait naître le sol heil sur le laiton frontière. Ses bas joyeusement enracinés dans le crâne de la majorité des mobiles de la caricature, elle entourne sa taille adipeuse. Elle lui cause des agressions russes exercées au détriment des petits gâteaux. Elle ligote ses sous-vêtements glacés à l'image de certains parlementaires récitant la litanie des détours-pièges des syndiquées du chapeau.

Hélène Roy-Richard : parler crier non-paraïtre

par Richard Martel · visuels: Rachelle Simard

Ce numéro spécial sur les femmes et le développement culturel est pour moi l'occasion de me pencher quelque peu sur le travail plastique d'Hélen Roy-Richard. Ceci n'est pas une critique d'art, mais je considère cependant qu'il est nécessaire de se servir du discours critique pour signaler une pratique progressiste. Je demeure évidemment convaincu que la crise que subit actuellement l'Occident, son système économique et ses institutions n'est pas sans souligner un certain éclatement des valeurs qu'il tend idéologiquement à nier. Profondément convaincu également qu'une société oppressive jusque dans la chair et la terre, dans sa torture sociale et écologique, doit ré-installer de nouvelles normes pour un salut possible. En fait, tout comme Helen Roy-Richard, j'aimerais dire que: «Je veux parler, je veux crier ce que je suis, je veux être et non paraître». Ces quelques mots tirés d'un dessin illustrent assez bien, dans leur avancée, la problématique, toute féministe, d'Hélen Roy-Richard.

De la performance ou j’espère que j’en parlerai (i) : fragments

par Diane Jocelyne Côté

Il est remarquable en effet que la performance même si elle présente parfois une partie improvisée, est présentée comme voulue et c'est ce qui lui donne sa validité. Elle n'existe comme performance que lorsque l'artiste la présente comme telle. C'est l'intention de l'artiste qui lui donne son sens premier. A ce niveau elle rejoint l'art conceptuel comme fonction propositionnelle à l'intérieur du domaine ART. La performance contenant en elle-même d'autres éléments signifiants, le sens que lui donne l'artiste lui ajoute un autre niveau de signifiance donnant ainsi plusieurs possibilités d'analyse dépendamment du fait que les éléments sont articulés ou non entre eux et de quelle façon ils le sont. On pourra parler d'un geste symbolique (un seul élément à plusieurs sens), d'une performance à contenu mythologique (récit symbolique articulé).

“Les garderies c’est un droit» et «Femmes de rêve”

par Louise Gendron

On s'est donc mises à travailler là-dessus. Et plus on creusait, plus on se rendait compte qu'on touchait à des peurs très profondes en nous. Cette recherche les faisait remonter à la surface. II était donc intéressant de les affronter... intéressant, mais aussi très dur, émotivement.

Fêlures

par Claudette Charbonneau Tissot

Cette fois je n'allais pas me lever. Car je savais qu'il n'y aurait dans la maison aucun vase, aucune statuette, aucune vitre brisée. Dans les armoires, la vaisselle serait intacte. Dans les écrins, les pierres de lune n'auraient pas éclaté. Le bruit venait de l'intérieur. Je regardai le dessin que j'avais commencé comme les autres fois, le corps était brisé. C'était à la hanche, là où l'os effleure. La plume était restée sur le papier.1l y avait une araignée noire sur la peau. Le papier continuait à boire l'encre. Le mouvement était irréversible. L'araignée dévorait le corps. C'était un nouvel échec. Depuis des semaines, je m'acharnais à dessiner ce corps que je voulais à ma ressemblance; comme si aucun miroir ne m'avait jusque là rendu mon image réelle. Dès les premières lueurs de l'aube, je m'assoyais à ma table de travail. Et commençait le dur labeur.

La gravure québécoise

par Guy Durand

Quy Durand interview Nicole Malenfant, «estampière» de Ouébec et auteur du livre L'estampe (Editeur Officiel 1980), à propos de la semaine de la gravure (24 avril - 4 mai). L'article met en évidence les activités et surtout la démarche qui anime plus particulièrement les «estampiers» A Québec.

Femmes et musique actuelle

par Gisèle Ricard

Femmes créatrices et dans tous les domaines? II semble que les femmes se soient peu à peu éloignées des curés et des berceaux. II semble qu'elles aient découvert qu'elles avaient peut-être une tête au-dessus des fesses! Nous sommes de cette génération née pendant et après la dernière guerre. Nous l'avons subie sans douleur. Peut-être que plusieurs d'entre nous ont récolté de cette guerre les meilleures retombées: culture internationale, progrès technologiques affolants, libéralisation sociale, esprit de curiosité et de recherche, goût de produire et d'inventer, etc.. Conclusion, aujourd'hui, il y a de plus en plus de femmes-compositeurs de musique dite «sérieuse», de musique actuelle, de musique électro-acoustique, de musique polymédia; d'une musique qui utilise des instruments nouveaux, des techniques nouvelles, de belles notations, des formes originales et des structures élancées!

Bande phallocrate ? Mais voyons...

par Jean-Claude St-Hilaire · visuels: Ray Moore

J'ai la chance de faire partie d'un groupe d'amis (es) où la conversation s'articule depuis fort longtemps sur les problèmes du sexisme. De plus, étant moi-même un maniaque invétéré de la bande dessinée, c'est à ce double titre que j'oserai signer ce texte s'entretenant du sexisme dans la bande dessinée. J'insisterai sur deux points majeurs: l'image et le rôle de la femme dans la bande dessinée (surtout d'origine française et américaine) (1) et le rôle didactique qu'a la B.D. vis-à-vis les jeunes et les moins jeunes. Nous verrons aisément que la bande dessinée en général entretient un discours à forte tendance discriminatoire envers la femme et que ce discours tend à raffermir et promouvoir la phallocratie traditionnelle en Occident.

La Chambre Nuptiale “sous silence ”

par Francine Larivée

Module circulaire de quarante pieds de diamètre, par dix-neuf pieds de hauteur, dans son centre, la CHAMBRE NUPTIALE, pavillon thématique itinérant, s'aménage en trois salles. La première forme un collet avec la régie technique qui encercle les deux autres salles. Elle a 70 pieds de longueur, sa hauteur étant de sept pieds et demi et sa largeur de cinq pieds. Soixante-treize personnages-sculptures, grandeur nature habitent ce lieu-catacombes qui symbolise les stratifications du développement affectif. La salle 2. la chambre-chapelle, plus tard convertie en salle 3 pour le film, occupe une surface d'une trentaine de pieds par une hauteur de dix-huit pieds. Elle forme un tambour de toiles ou fonds de scène qui se lève pour faire place à l'écran tendu à la structure qui supporte l'exhibit. La chambre-chapelle illustre le quotidien de l'homme, de la femme, du couple et de leurs idéaux. L'ensemble du décor se divise en trois autels composés d'à peu près soixante-quinze peintures, peintes sur un satin coussiné et brodé à la main. Le contenu de ces tableaux confronte les cultes, l'idéal et la réalité. Au centre, dans le lit-tombeau baisent des automates tandis que git dans le bas une mariée, morte en ce jour, à elle-même et devant l'autel du couple se dressent des mariés inhabités, absents, dont on ne voit que leur forme dans leurs habits vides.

Artistes féminines américaines

par Claire St-Jean · visuels: Mary Beth Edelson

Aborder une courte étude sur la situation des artistes américains de sexe féminin peut nous entraîner vers plusieurs sujets: les situations de la Femme, de l'Homme, de l'ARTISTE, de l'ART lui-même dans une société américaine; l'existence du sexisme, d'une discrimination envers les groupes ethniques et les groupes définis par leur sexe, de stéréotypes masculins et féminins véhiculés par la culture. Et ce n'est qu'un aperçu. Nous ne pourrons évidemment toucher à tous ces sujets. Notre texte portera donc sur la situation des artistes féminines «féministes» aux États-Unis dans les années 1970. Nous présenterons d'une part, un bref aperçu de leur action dans le monde artistique américain et d'autre part, une approche de quelques problématiques contenues dans leur art.

Musique et voix féminines de la marginalité

par Jacques Daigle

La situation de la femme dans le monde de la musique contemporaine, dans le rock, le folk, le jazz, la chanson? Voilà un sujet de travail de très longue haleine, autant pour l'aspect de l'analyse que de la compilation. Sujet réaliste aussi car on ne peut que constater l'infériorité numérique des femmes surtout comme musiciennes. Bien sûr, au fil des ans, de grands noms se dressent comme des monuments inébranlables. Le présent article a pour but de mieux faire connaître quelques femmes, remarquables par leur personnalité, la sincérité et la crudité de leur expression verbale et/ou musicale. Des femmes qui, par leur utilisation des musiques les plus libres et les plus inusitées, ont fait reculer considérablement les limites de la chanson française; d'autres qui, par leur créativité pleine d'humour, peuvent rassembler en un gigantesque happening orchestral des musiciens parmi les meilleurs du jazz afro-américain et du rock; d'autres qui redonnent au rock une énergie et une subtilité qui lui font trop souvent défaut.

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Marges Langage(s) de l’oeuvre et de l’art · daniel buren · critique d'art · diderot · michael fried
#13
2011-10
8,40 €