Brigitte Haentjens

Un Nouveau Monde à rénover

par Raymond Bertin

Malgré la pandémie et les nombreuses contraintes imposées aux théâtres et aux chantiers de construction depuis un an et demi, le Théâtre du Nouveau Monde a réussi à mettre en branle un grand projet d’agrandissement, qui marquera l’avènement de son 70e anniversaire.

L’art presque perdu d’aller au théâtre

par Marie-Laurence Marleau

Dans une étude réalisée au printemps 2021 par Synapse C, un organisme à but non lucratif spécialisé dans la mutualisation et l’analyse de données en culture, 80% des gens interrogés disaient vouloir retourner au théâtre, au cirque ou à des spectacles de danse au même rythme qu’avant ou à un rythme accéléré, une fois la pandémie terminée. Des chiffres plutôt positifs, compte tenu des nombreux changements qu’auront occasionnés les derniers mois.

Brigitte Haentjens

par Sophie Pouliot

Brigitte Haentjens est une femme de tête, une femme de cœur et, évidemment, une femme de théâtre. Avoir accès à sa conception du monde et de l’art est un grand privilège. Tête-à-tête avec une artiste incandescente.

Une œuvre qui dérange

par DÉRANGE

En revenant sur sa collaboration avec son amie Brigitte Haentjens pour le spectacle Tout comme elle présenté en 2006, l’auteure de La Memoria et de Plus haut que les flammes propose une exploration des productions de la metteure en scène du point de vue de l’adaptation, du mouvement et du rapport entre texte et corps.

Elle sème à tout vent

Brigitte Haentjens bouleverse et inspire les personnes avec qui elle travaille. Quatre d’entre elles témoignent de l’influence que la metteure en scène a eue sur leur métier, leur réflexion, leur art. L’actrice Alice Pascual était de la distribution de Sang en 2020 et se penche sur les leçons tirées de son travail sur cette pièce. L’acteur et metteur en scène Christian Lapointe, célèbre pour l’exigence de ses propositions scéniques, parle de leur relation et des différents projets qui les ont rapproché·es. La metteure en scène Catherine Vidal évoque son attachement pour l’œuvre de Haentjens depuis sa tendre enfance. Enfin, Olivier Kemeid, directeur artistique du Théâtre de Quat’sous, propose cinq instantanés de l’artiste.

La parole fulgurante

par Mario Cloutier

Quand Brigitte Haentjens qyutte Sudbury pour Montréal, en 1990, le poète Patrice Desbiens lui rend hommage en écrivant: «Brigitte est un pays en elle-même, dont son cœur est la capitale. Brigitte est un pays qui aime sans limite.1 » Cette attitude passionnée décrit aussi le travail de la femme de lettres. Du théâtre au roman, son écriture procède toujours de prises de parole fulgurantes.

Nouveaux mots, nouveau monde

par Sébastien Ricard

L’auteur, comédien et complice indéfectible de Brigitte Haentjens, relate, dans une lettre qui lui est adressée, le chemin à la fois intime et politique qui les a menés de la sphère théâtrale à la sphère sociale, lesquelles sont, pour lui comme pour elle, inéluctablement liées. Doutes, épiphanies, moments de frustration et de grâce ont ponctué ce parcours du combattant—et de la combattante.

Apprendre de Brigitte Haentjens

par Flavie Boivin-Côté

Brigitte Haentjens a su créer des œuvres riches et complexes qui font aujourd’hui l’objet de nombreuses études dans les écoles de théâtre du Canada. Sa démarche de création en intrigue plusieurs. Rencontre avec Gabrielle Lalonde, autrice d’une thèse de doctorat sur la célèbre metteure en scène, et avec Jean Marc Dalpé, collaborateur de la première heure.

Le regard comme médiateur entre le théâtre et le monde

par Enzo Giacomazzi

En 2014 sont publiés les propos de Brigitte Haentjens sur le théâtre et la mise en scène sous le titre Un regard qui te fracasse. Deux mots qui pourraient résumer son engagement artistique: «regard» et «fracas». Entre les deux, une adresse, un «tu». Qui parle à qui, ou plutôt qui regarde qui?

Passage de relais en temps de pandémie

par Brigitte Haentjens, Mani Soleymanlou

Mani Soleymanlou a succédé à Brigitte Haentjens à la direction artistique du Théâtre français du Centre national des arts (CNA) à Ottawa, en pleine deuxième vague de la pandémie de COVID-19. Les deux metteur·es en scène dialoguent par courriel sur ce que ce poste signifie pour elle comme pour lui, sur leurs réflexions à propos de la dernière année, sur leurs préoccupations et leurs projets à venir.

Pierre-Paul Savoie, une vision de l’humanité

par David Rancourt

« Communiquer ce qui [nous] habite et essayer de concilier le propos avec l’universalisme est la base de la démarche créatrice. » Pierre-Paul Savoie

L’extinction de la bienveillance

par Thomas Duret

Artiste et commissaire, l’auteur a déposé autant de candidatures à des bourses, à des subventions ou à la programmation de lieux de diffusion qu’il a dû en lire pour ses projets commissariés. Sa position lui permet donc d’évaluer les deux côtés d’une situation qu’il juge problématique et urgente à régler.

Le français hors-Québec : une mission pour les dramaturges

par Flavie Boivin-Côté

La survie de la langue française au Canada fait couler beaucoup d’encre, et ce, depuis des siècles. Question politique ayant divisé bien des communautés, elle intéresse grandement les pédagogues, les philosophes, les linguistes, mais aussi les dramaturges, les créatrices et créateurs de théâtre d’un peu partout au pays. C’est le cas de deux duos dynamiques qui s’affairent, chacun de son côté, à des projets de spectacles ayant ce sujet en commun.

Un silence partagé

par Hugo Fréjabise

Le monde théâtral a été fortement ébranlé par la dernière année et demie. Comment s’en relèvera-t-il? Un praticien ose une réflexion sur la déflagration qui a défiguré son art et la perception, réduite, qu’on peut en avoir.

Théâtre sud-africain : le spectre du grand censeur

par Sylvie St-Jacques

Pays meurtri par la violence d’un régime de ségrégation raciale qui, malgré le passage à la démocratie, a laissé des traumas intergénérationnels, l’Afrique du Sud reste profondément marquée par la division du territoire et des êtres, condition dont les complexités humaines ont été maintes fois représentées sur ses scènes. De Nadine Gordimer à Athol Fugard, de John Kani à la néo-Montréalaise Yaël Farber et à Trevor Noah, le théâtre a été — et demeure — un terreau fertile et inspirant pour d’innombrables artistes, un catalyseur politique, un espace de liberté d’expression, un lieu d’affranchissement pour les paroles et les corps opprimés.