Figures de palimpseste

Échos grecs

par Michel Vaïs

De retour d’un séjour en Grèce, notre rédacteur émérite revient sur quelques œuvres auxquelles il a assisté, mais fait surtout écho au percutant discours prononcé par le critique et universitaire américain Jeffrey Eric Jenkins, qui appelle le théâtre à la résistance face aux autoritarismes.

Quelle valeur attribue-t-on à nos arts vivants ?

par Laetitia Arnaud-Sicari

En 2023, près de la moitié des Québécois·es ne fréquentaient pas les arts de la scène, un nombre en hausse depuis 20181 , révélait une étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en octobre dernier. Que peut-on faire pour réengager notre public ?

Mémoire et création : adapter, réécrire, traduire au théâtre

par Anne-Marie Cousineau

À l’origine de ce dossier, une constatation : la grande présence des adaptations (de romans, de films et même de bandes dessinées ou d’essais) et des réécritures (transformations ou retraductions d’œuvres antérieures) dans les saisons théâtrales récentes à Montréal et à Québec. Et la prochaine semble suivre la même tendance. Les causes de cet engouement sont certainement multiples, tant pragmatiques qu’artistiques et créatives.

Palimpseste, l’empreinte de la culture

par Caroline Coicou Mangerel

L’adaptation théâtrale convoque des déplacements, des superpositions et des transferts de sens qui vont jusqu’à modifier le regard qu’on peut porter sur l’œuvre originale. Exploration de quelques notions, de l’intermédialité à l’intertextualité.

Traduire ou mailler l’étranger et le familier

par Anne-Marie Cousineau

Une traduction est une sorte de palimpseste qui superpose une nouvelle version à une pièce déjà existante, sans toutefois l’effacer, pour rendre possible la rencontre d’une œuvre et d’un autre public. Quelle langue choisir, au Québec, pour favoriser cette convergence de l’étranger et du familier au théâtre ?

Kukum : les mécanismes de la mémoire

par Anne-Marie Cousineau

En réfléchissant à la place prise par la langue québécoise dans les traductions de pièces étrangères, nous ne pouvions pas, à la lumière de la pièce Kukum, ne pas réfléchir à la place des langues autochtones sur nos scènes. Rencontre avec Laure Morali et Joséphine Bacon.

L’empouvoirement des femmes par l’adaptation

par Marie Labrecque

Adapter des œuvres plus anciennes signifie souvent aujourd’hui questionner leur représentation des personnages féminins et la place qui leur est accordée. Rébecca Déraspe, Sarah Berthiaume et Charlotte Gagné-Dumais comptent parmi les créatrices qui se sont frottées à ces enjeux ces dernières années.

Lolita, un crime brodé de fantasmes

par Mariam « Nakato » Tounkara

Lolita n’a jamais existé. Ce que nous connaissons d’elle, c’est l’image qu’en ont forgée Humbert Humbert, le personnage principal du livre de Vladimir Nabokov, et le cinéaste hollywoodien Stanley Kubrick. Au fil des réécritures, elle a été effacée, reconstruite, transformée. Le théâtre lui donne une voix. Paméla Dumont, avec Lolita n’existe pas, renverse le regard dominant et interroge la fabrication d’un mythe toxique.

La création est une attraction

par Evelyne de la Chenelière

La comédienne et écrivaine Evelyne de la Chenelière a écrit plusieurs textes inspirés par d’autres artistes ou par des œuvres non théâtrales. Elle partage ici sa réflexion sur ce processus de réinvention, qui met en lumière une reconnaissance fondamentale : on ne crée jamais en solitaire.

Je marche tout partout : performance d’adaptation

par Evelyne de la Chenelière

Quand on m’a invitée à participer à un cabaret célébrant le centenaire de l’écrivain Jack Kerouac, j’ai eu envie d’aborder ma relation à ses textes comme un tropisme, et d’en proposer une incarnation. J’ai cherché à rendre visibles et sensibles la contamination poétique, l’attraction de ma langue vers une langue autre, l’irrésistible élan vers l’autre jusqu’à porter l’altérité en soi. Ma voix, ma respiration et ma posture se sont modifiées durant la performance, donnant forme à la rencontre comme une force de transformation, et à l’empathie comme une curiosité éprouvée par le corps.

Remonter la danse : le cas de Nuit de Jean-Pierre Perreault

par Guylaine Massoutre

Il n’y a pas de texte de référence quand il s’agit de reprendre une chorégraphie. Toutefois, une œuvre de danse fait appel à de multiples compétences, qui échappent à la stricte décision d’un chorégraphe et, plus encore, à toute fixation : la restitution en danse est un leurre.