Numéro 49

Au sujet de quelques déplacements et de la disparition de la forme manifeste

par Tristan Trémeau

La forme manifeste est indissociable de la modernité, car exemplaire du triptyque destruction-révélation-totalité qui fut le moteur des avant-gardes historiques. Sa disparition depuis près de quarante ans dans le champ de l’art demande à questionner les raisons esthétiques, idéologiques et économiques de ce retrait, contemporain de la conviction d’une fin des avant-gardes.

Mort et renouveau du manifeste dans l’Amérique des années 60

par Cédric Loire

L’effervescence du climat culturel américain des années 1960 constitue a priori un contexte favorable à la production et la publication de manifestes artistiques. En effet, si l’on s’en tient à la définition proposée par Souriau, un manifeste “est un texte souvent bref publié sous forme de brochure, d’article de journal ou de revue, ou de tract, au nom d’un mouvement politique, philosophique, littéraire ou artistique. (…) Le manifeste a pour but d’instaurer la communication entre un individu (ou un groupe) et ses destinataires. Il s’insère toujours dans un contexte historique très précis mais il prétend rompre avec son environnement culturel, ce qui explique son ton subversif et provocant. Animé par un esprit messianique, le manifeste s’offre comme une promesse d’un art autre, d’un art nouveau grâce auquel le monde pourra être transformé.”

Des noms pour manifestes

par Vanessa Théodoropoulou

Rédiger un manifeste, prononcer un manifeste, signer un manifeste, manifester, se manifester. Quelle que soit la formule choisie, la charge politique du mot s’impose: la production de cette parole, véritable acte du langage, qu’elle prenne la forme d’un texte ou d’un événement, présuppose une entente, une collaboration.

Léger dérapage contemporain du manifeste à la manifestation

par Maïté Vissault

De juin à octobre l’Espace de l’art concret présentait une exposition au titre emblématique Le temps des Manifestes. Partant du constat selon lequel la forme littéraire du manifeste appartient inexorablement aux avant-gardes, la commissaire et directrice du lieu Fabienne Fulchéri concluait son introduction par ce pronostique : “Quoi qu’il en soit, le temps des manifestes semble à jamais révolu, le temps du “Nous” collectif ayant majoritairement laissé place à un “Je” individualisé.”

Le manifeste aujourd’hui : une plastique contemporaine ?

par Cécilia Bezzan

Lorsqu’il apparaît à la fin du XVIe siècle, le terme “manifeste”, dérivé probable de l’italien “manifesto” qui signifiait “dénonciation publique” et par extension “affiche”, inscrit ses prémisses dans la forme littéraire. Quelques siècles plus tard, les avant-gardes artistiques se saisirent de cette forme pour définir leur engagement, fonder les bases de leur programme esthétique et exprimer leur vision du monde. Quid aujourd’hui de l’évolution de cette forme d’expression apparemment surannée ?

Le second temps de l’image

par Cécilia Bezzan · visuels: Isabelle Arthuis

Filmée et photographiée de nuit, la haute mer et ses rivages, les plages rocailleuses mais aussi quelques visages de marins sculptés par l’âpreté des conditions de vie sont au coeur de l’épopée pensée et écrite comme une partition.

ABC

par Christine Jamart

Titrée davantage dans l’esprit d’un inventaire à la Prévert que d’un label, l’exposition ABC, Art Belge Contemporain conçue par Dominique Païni, secondé par Pascale Pronnier, et montée au Fresnoy-Studio national des arts contemporain à Tourcoing, délivre, à quelques encablures de nos frontières, une vision singulière de la création artistique en notre “curieux petit pays curieux”.

L’exposition à voir

par Tristan Trémeau

Grande réussite dans l’art de l’exposition, celle de FRANCIS ALŸS au Wiels restitue, dans une dramaturgie tenue de bout en bout, la cohérence de son parcours. Visiter A Story of Deception, c’est suivre un arpenteur auto-critique des limites de l’art engagé à travers ses films et ses performances, mais c’est aussi s’interroger sur les limites esthétiques de certaines de ses propositions.

Design pour l’humanité

par Denis Laurent

Après Labeldesign.be. Design in Belgium en 2005, le Grand-Hornu accueille cet automne une nouvelle exposition d’envergure consacrée au design belge (ou en Belgique) : la 6e Triennale de design, intitulée Belgium is Design. Design for Mankind. Depuis sa première édition à Gand en 1994, la Triennale de design organisée par Design Vlaanderen s’est imposée comme une plateforme incontournable pour le design en général, et pour le design belge en particulier, ainsi que comme un véritable espace de réflexion.

Péripéties, incidents, rebondissements

par Muriel Andrin

Jacqueline Mesmaeker et les variations de l'entre-image

Pierre, papier, litho

par Sandra Caltagirone

Fermé pendant plusieurs mois (pour travaux d’aménagement et d’extension), le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée rouvre ses salles d’exposition. Pour l’occasion, il met à l’honneur les dix ans de création au sein de l’atelier de Bruno Robbe. Fruits de rencontres et de collaborations fructueuses entre l’imprimeur-éditeur et une cinquantaine d’artistes d’envergure et d’horizons très diversifiés, estampes originales, livres d’artistes, mais aussi installations conçues pour l’occasion et vidéos liées aux éditions, consacrent l’ingénieuse inventivité de ce grand maître-lithographe.