Numéro 60

À propos du Palazzo Enciclopedico, Biennale de Venise 2013

par Nicolas Fourgeaud, Tristan Trémeau

D'abord séduisante dans son projet d'associer art outsider et art insider pour actualiser une vision et une compréhension contemporaines des "arts de la mémoire", de leurs techniques et de leurs enjeux, l'exposition centrale de la Biennale de Venise peut s'avérer un cadeau empoisonné pour les artistes insider invités car, malgré ses qualités, elle pâtit d'un manque de méthode et de clarté critiques.

Entre-temps... Brusquement, Et ensuite

par Christine Jamart

Entre-temps... Brusquement, Et ensuite, tel est l'intitulé d'entame, relevant du registre narratif, de la 12ème Biennale de Lyon confiée au commissaire islandais Gunnar B. Kvaran, conservateur au musée Astrup Fearnley d'Oslo. Considérant le concept de transmission proposé par Thierry Raspail, directeur artistique de la biennale, comme mot-clé et mode exploratoire valant pour trois éditions successives dont il clôt le triptyque, Gunnar B. Kvaran fait choix d'élever la question du récit, d'un genre nouveau, délibérément transmédiatique, les réseaux sociaux et leurs temporalités innovantes/confondantes, au rang de stratégie narrative et d'acte de résistance d'une jeune génération d'artistes confrontés au flux incessant des récits médiatiques et "storytellisés" dont ils tentent de démonter les mécanismes pour produire leurs propre narrations.

Vague après vague

par Timothée Chaillou

L'exotisme est une marchandise - comme le sont nos passeports, cartes d'identité, permis de travail, cartes de séjour et autres "contrats" au voyage. Ces documents administratifs, qui codent et structurent notre identité, nous permettent de visiter un monde qui n'est pas une terra incognita. La figure du voyageur romantique ou de l'explorateur a été remplacée par celle du touriste qui se promène sur une terre conquise, intégralement visible et surveillée, construite socialement et économiquement.

L’image ne fait pas le tableau

par Benoît Dusart

En collaboration avec le Culturgest de Lisbonne, le Wiels présente la première rétrospective du travail de Walter Swennen (°1946, vit et travaille à Bruxelles), couvrant le large spectre des années 80 à aujourd'hui. Retour sur une pratique protéiforme, libre et foisonnante.

R#13

par Jérémie Demasy

Jusqu'au 4 novembre prochain se tient R#13 (Recherches 2013), l'exposition collective des 8 artistes "résidents" de TAMAT (Tapisserie, Arts muraux et Arts du Tissu). L'exposition est le catalogue qui l'accompagne sont le résultat d'un an de recherche et de confrontation. Sélectionnés sur base d'un dossier prospectif en lien avec le textile, les artistes ont été répartis dans 3 sections historiques du Centre : l'Atelier Tapisserie, dirigé par Denise Biernaux et Billie Mertens, représenté cette année par Vincent Chenut, Éric Meunier et Valérie Vaubourg ; l'Atelier Textile dirigé par Arlette Vermeiren et Roberta Miss, représenté par Olivia Clément et Stephan Goldrajch ; l'Atelier Structure, dirigé par Jean-François Diord et Maureen Ginion, représenté par Frédéric Degand, Jill Vandenberghe et Kathleen Vossen. Ils y sont entrés au mois de novembre 2012, discrètement; en ce mois d'octobre 2013, ils préparent sous nos yeux leur bilan, leur plan de sortie. Que s'est-il passé, là-bas (ailleurs) et entre eux (en eux) ? Pour quelle production, pour quels enjeux ?

Leisure, Discipline & Punishment

par Camille Pageard

Jusqu'au 3 novembre prochain, le spectateur aventureux peut se rendre à Malines voir la 6éme Biennale de l'image en mouvement dont le commissariat a été confié, pour cette édition au Danois Jacob Fabricius, par ailleurs fondateur de la maison d'édition Pork Salad Press et du projet éditorial Old News. La qualité de ces deux derniers projets, ajoutée au titre prometteur de l'exposition (Leisure, Discipline & Punishment) et à une liste d'artistes, de prime abord, pertinente, laissait entrevoir la possibilité d'une exposition précise dans ses propos et ses choix. Reconnaissant dans la thématique tripartite des enjeux sociaux et politiques reliés tant, entre autres, aux oeuvres de Foucault et de ses successeurs qu'à une possible analyse de la société et de l'urbanisme contemporains (autorité et loisir), le visiteur pouvait en attendre une relecture contemporaine de ces enjeux.

Égalité, Émancipation, Esthétique,

par Tristan Trémeau

Publié par La Lettre volée, sous la direction du philosophe tunisien Adnen Jdey, Politiques de l'image. Questions pour Jacques Rancière propose une série de contributions qui disent l'importance des écrits du philosophe français dans les champs de l'art contemporain, des arts de la scène et du cinéma.

My name is time

par Sandra Caltagirone

Sous l'intitulé générique de Ghosts are Guests, Myriam Hornard convoque ses fantômes intérieurs et les nôtres en une monographie à paraître aux Éditions de la Lettre volée, ainsi qu'en deux expositions présentées au Centre d'art Nei Liicht de Dudelange (Luxembourg) et à La Charcuterie (Bruxelles). Une triple actualité permettant d'évoquer les développements récents d'un travail méconnu et pourtant substantiel qui creuse dans les failles du temps et du réel.