Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

À l’ombre de la République de Stéphane Mercurio

par Louis Roux

S. Mercurio emboîte le pas des contrôleurs des lieux de privation de liberté et fait partager le travail de ces hommes en charge du respect de ces lieux de l’ombre. Sans dénonciation tonitruante, le film concourt à l’ouverture de ces lieux d’enfermement.

Apart Together (Tuan yuan) de Wang Quan’an

par Marguerite Debiesse

Entre cocasserie et gravité, cette histoire évoque le drame des familles chinoises séparées pendant des décennies par leurs dirigeants, irréductibles frères ennemis. Dans la veine de ses précédents films, Wang Quan’an signe un récit au charme prenant.

Au coeur du combat de Ivan Castellano

par Cyrille Latour

Au coeur du combat s’immisce dans le quotidien des services d’oncologie de la Pitié-Salpêtrière et témoigne de la relation particulière qui lie soignés et soignants dans leur lutte commune contre le cancer. Un hommage poignant et pudique.

Elena de Andreï Zviaguintsev

par Michel Berjon

La chronique est un tantinet caricaturale, mais le CinemaScope est superbe, précis et maîtrisé. Elena fait preuve d’une lucidité évidente et donne froid dans le dos : dans la Russie de Poutine, les valeurs humaines ont bel et bien disparu !

Fengming, Chronique d’une femme chinoise (He Fengming) de Wang Bing

par Nathalie Zimra

Pendant trois heures, une femme livre un témoigne nu, face caméra, sans autre apprêt de mise en scène que celui de la nuit tombant, tant sur elle que sur nous, spectateurs, face à la narration d’une vie que broya, en conscience, la machine maoïste.

Hasta la vista de Geoffrey Enthoven

par Marine Quinchon

Trois handicapés belges décident de partir seuls en Espagne y découvrir les plaisirs du sexe. Porté par des acteurs touchants, cette comédie au rythme enlevé réussit l’alchimie entre divertissement et émotion, sans éluder les aspects les plus sombres du handicap.

Indignados de Tony Gatlif

par Marguerite Debiesse

Dans ce qui aurait voulu être une vaste fresque des récentes révoltes populaires nées de la crise mondiale, Tony Gatlif s’égare et s’éparpille. Il en vient presque à desservir les intentions pures et sincères qui le guidaient. Fâcheux !

John Carter de Andrew Stanton

par Thomas Fouet

Matrice du space opera, l’oeuvre d’E. Rice Burroughs reçoit l’hommage d’un transfuge de Pixar. Contrat rempli : John Carter est un spectacle virevoltant qui, s’il produit parfois un air de déjà-vu, n’en porte pas moins la marque de l’auteur de Wall-E.

Et aussi...

par Michael Ghennam, Anne Berjon, Louis Roux, Géraldine Borrely

À l’aveugle de Xavier Palud Normal ! de Merzak Allouache Nos plus belles vacances de Philippe Lellouche Possessions de Éric Guirado

La Dame en noir (The Woman in Black) de James Watkins

par Jean-Baptiste Morel

Un jeune veuf est confronté à une mystérieuse apparition. Assez effrayant, bien que parfois vraiment kitsch, La Dame en noir est tel un train fantôme. Tenant ses promesses de sursauts réguliers, il réjouira les amateurs sans pour autant révolutionner le genre.

Entre les Bras La Cuisine en héritage de Paul Lacoste

par Jean-Baptiste Morel

En 2009, Michel Bras, chef d’un restaurant multi étoilé, décide de passer le flambeau à son fils Sébastien. De ce passage de témoin progressif, Paul Lacoste tire un documentaire aussi touchant que passionnant, et sublime l’art culinaire.

Le Fossé (Jiabiangou) de Wang Bing

par Cyrille Latour

Wang Bing (À l’ouest des rails) dévoile l’atrocité du goulag chinois. Fiction tournée avec les armes du documentaire, Le Fossé entremêle avec force les récits et rend aux oubliés de l’histoire la dignité qui leur a été refusée. Intense et poignant.

Nouveau souffle (Atmen) de Karl Markovics

par Gaël Martin

Nouveau souffle est le titre parfait pour un film qui offre un souffle nouveau au cinéma autrichien. Partant du style clinique de l’école autrichienne, Karl Markovics réussit à en dépasser les codes pour livrer un joli film plein d’espoir.

Le Paradis des bêtes de Estelle Larrivaz

par François Barge- Prieur

Pour son premier long métrage, la comédienne Estelle Larrivaz touche juste. Grâce à une mise en scène économe et parfaitement maîtrisée, Le Paradis des bêtes dépeint avec force l’ambiguïté des émotions de deux enfants face au monde cruel des adultes.

Terraferma de Emanuele Crialese

par Marguerite Debiesse

Confrontée au drame de migrants africains repêchés aux abords de leur île, une famille de pêcheurs siciliens renoue avec la compassion et la solidarité. Lumineuse, sans misérabilisme mais sans concession, la mise en scène d’E. Crialese touche juste, à l’esprit et au coeur.

30° couleur de Lucien Jean-Baptiste et Philippe Larue

par Nathalie Zimra

Après le succès de sa Première étoile, Lucien Jean-Baptiste rempile avec une jolie comédie sur le retour à la terre natale et la possibilité d’y trouver un morceau de sa vérité d’homme. Sur fond de carnaval antillais, le spectateur se laisse aussi emporter.

38 témoins de Lucas Belvaux

par Marie Toutée

Adaptation d’un roman de Didier Decoin, le film de Lucas Belvaux aborde, sous un prétexte policier, une réflexion sur la lâcheté, prenant le public à témoin. Chantier intéressant, mais empesé par des dialogues trop écrits. La conclusion est décevante.

Et aussi...

par Olivier Bouchard, Nathalie Zimra

Aloïs Nebel de Tomás Lunák Bi, n’aie pas peur ! (Bi, dùng so !) de Dang Di Phan

Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

par Cyrille Latour

La Révolution vécue depuis Versailles, à travers le parcours de la lectrice attitrée de Marie-Antoinette. S’emparant de l’histoire au présent, Benoît Jacquot orchestre un face-à-face cruel entre Léa Seydoux et Diane Kruger et signe l’un de ses meilleurs films.

Aurora de Cristi Puiu

par François Barge- Prieur

Cristi Puiu livre, avec Aurora, une chronique de la violence ordinaire, à travers le portrait, dans le Bucarest d’aujourd’hui, d’un homme dépassé par des problèmes aussi bien financiers que relationnels. Long, mais habilement conduit : un film fort.

Bellflower de Evan Glodell

par (Pierre-)Simon Gutman

Premier film indépendant, sensation à Sundance, Bellflower conte une histoire d’amour où viennent se greffer des références à Mad Max et l’apocalypse. Un croisement entre film d’auteur et violence geek un peu fou, mais pas si neuf ces derniers temps.

Bye Bye Blondie de Virginie Despentes

par Chloé Rolland

Virginie Despentes revient au cinéma avec l’adaptation d’un autre de ses romans, construit autour de la fidélité à son adolescence. Étonnamment classique et moins énervé que Baise-moi, Bye Bye Blondie témoigne néanmoins d’un esprit toujours libre.

Eva de Kike Maíllo

par Sélim Ammouche

Un scientifique collabore avec une jeune fille charismatique pour créer le premier robot libre. Intelligent et brillamment interprété, Eva désamorce les pièges d’un thème classique de la science-fiction et se révèle merveilleux et troublant.

Hénaut Président de Michel Muller

par François Barge- Prieur

Après la série lancée en 2007, Michel Muller réalise un long métrage mettant en scène son personnage de faux candidat à l’élection présidentielle, coaché par un communicant aux méthodes douteuses. Une bonne comédie, mais qui manque un peu de piquant.

Target (This Means War) de McG

par Isabelle Boudet

Deux films pour le prix d’un ! Une promotion (et quelques gags) est cachée dans le paquet Target. À vous de la trouver dans ce film d’espions qui ne se prend pas au sérieux, mais qui aurait pu muscler son écriture plutôt que ses héros.

Torpédo de Matthieu Donck

par Gaël Martin

Torpédo est un belle comédie douce-amère qui, à travers son ode à la famille recomposée, offre une jolie métaphore sur la famille du cinéma et la nostalgie d’une Belgique unie. Un premier film prometteur, mené par une bande d’acteurs impeccables.

Y’a pire ailleurs de Jean-Henri Meunier

par Thomas Fouet

Douceur de vivre, bon voisinage et folie douce dans un village de l’Aveyron : fragile, parfois inaboutie, la chronique est à son meilleur lorsqu’elle scrute les visages et enregistre les gestes de ses protagonistes. Une plaisante galerie de portraits.

Et aussi...

par Marguerite Debiesse, Gaël Martin, Nicolas Marcadé, Olivier Bouchard

Busong (Palawan Destin) de Auraeus Solito Mains brunes sur la ville de Bernard Richard et Jean-Baptiste Malet L’Oncle Charles de Étienne Chatiliez 30 Beats de Alexis Lloyd

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