Deux procureurs de Sergei Loznitsa

Une employée d’usine de Seine-Maritime prend fait et cause pour un mouvement aussi prenant que décisif dans sa vie : celui des Gilets Jaunes. Ce film social d’éveil politique s’enlise malheureusement dans ses propres promesses.

Intimiste et cinéphile, Le Cinquième plan de La Jetée l’est, mais de façon universelle : c’est l’œuvre captivante d’une réalisatrice reconnue qui, entre enfance et maturité, continue de croire aux pouvoirs du cinéma et de s’émouvoir des clins d’œil du destin.

Au point de départ de ce documentaire, le cousin de Dominique Cabrera croit se reconnaître enfant aux côtés de ses parents, tous de dos, dans le cinquième plan de La Jetée (1962), le chef-d’œuvre de Chris Marker. La cinéaste nous plonge dans une enquête passionnante pour tenter de confirmer son intuition. Nous avons eu la joie de la rencontrer au Festival de La Rochelle en juillet 2025. Nous restitutions cet entretien à l’occasion de la sortie de son film, le 5 novembre prochain.

Film tendre sur la filiation, entre tradition et modernité, The Cord of Life pèche par son récit assez ordinaire, mais sa réalisation élégante permet de se plonger dans les steppes de Mongolie-Intérieure, et de porter sur elles un regard singulier.

Cow-boy solitaire armé d’une guitare, Slide arrive à Sourdough Creek alors que le maire et son frère jumeau s’apprêtent à détruire un village de pêcheurs pour édifier un casino et un lotissement de luxe. Un festival de fantaisie et d’ironie.

France, une histoire d’amour sillonne le pays à la rencontre de celles et ceux qui le font vivre : militants, agriculteurs, bénévoles ou rêveurs. Entre admiration sincère et contradictions, le film oscille entre ode humaniste et naïveté déroutante.

Récit d’un acte de création et de la dévotion d’un architecte envers son œuvre, le film fait le choix d’une sobriété confinant à la froideur. Si tout le monde n’y sera peut-être pas sensible, le film l’emporte par une reconstitution et une réalisation soignées.

En 1983, un architecte danois inconnu, Johan Otto von Spreckelsen, remporte à la surprise générale le concours lancé par François Mitterrand pour construire la Grande Arche de la Défense. Ce cube monumental devient le théâtre d’un affrontement entre idéal artistique et débats politiques. Dans L’Inconnu de la Grande Arche, présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard, Stéphane Demoustier retrace cette aventure oubliée, inspirée du roman La Grande Arche de Laurence Cossé. À travers le regard d’un créateur confronté aux compromis, le film interroge la place de l’art dans la sphère publique et les tensions entre vision personnelle et contraintes budgétaires. Nous avons rencontré le réalisateur pour évoquer cette œuvre dans laquelle l’architecture devient le miroir du cinéma.

À Melilla, de jeunes gens à la rue survivent, espérant gagner l’Europe. Ce premier volet de Nuit obscure nous emmène là où personne ne filme, et nous happe par sa splendeur, par ces visages sublimes, et cette puissance de vie qui persiste malgré les barbelés.

La trilogie Nuit obscure, qui sort le 5 novembre, est pour le cinéaste Sylvain George, auquel Les Fiches du Cinéma sont depuis longtemps attachées, le fruit de plusieurs années de tournage, dans l’enclave de Melilla et à Paris. En près de 9h, il nous y plonge, d’abord, dans le quotidien de jeunes adultes et d’adolescents à la rue, tentant de survivre en attendant de pouvoir passer clandestinement la frontière et embarquer pour l’Europe, pour finalement les retrouver à Paris, devenus faune nuisible pour l’État français et incessamment chassée par la police. Nous l’avons rencontré.

Braquer pour exister, un cinéma au féminin pluriel