Remake, Reprise, Répétition

Archéologie d’un scandale: RoS Indexical d’Yvonne Rainer ou Le Sacre du printemps rejoué

par Laurence Corbel

Le Sacre du printemps provoqua lors de sa création à Paris en 1913, il y a presque un siècle, un véritable scandale: né d’une collabora- tion entre le compositeur Igor Stravinsky et le chorégraphe Vaslav Nijinsky, cette œuvre a inspiré de nombreux chorégraphes et suscité plus de cent reprises. Celle que présente Yvonne Rainer en 2007/1, sous le titre RoS Indexical (Rite of Spring Indexical), est un hom- mage iconoclaste rendu à une œuvre majeure du répertoire chorégraphique du 20e siècle. Comment qualifier cet hommage?

Typologie pragmatique de la reprise des livres d’artiste d’Ed Ruscha

par Stéphane Reboul

Les publications de Ruscha sont considérées comme fondatrices de la pratique contemporaine du livre d’artiste. On peut penser que c’est ce statut fondateur qui explique la prospérité de ses remakes: ses publications seraient devenues un « étalon » à partir duquel les nouvelles générations d’artistes cherchent à obtenir leur légitimité artistique. L’évidence du statut de modèle des livres de Ruscha s’avère un peu plus complexe dans les faits. Nous nous demanderons si les livres d’artiste de Ruscha ne sont pas faits pour être poursuivis et repris.

Sherrie Levine: de l’appropriationnisme au simulationnisme

par Hélène Trespeuch

« Je m’approprie ces images pour exprimer à la fois mon besoin d’engagement et de distanciation sublime. J’espère donc que dans mes photographies de photographies interviendra une paix fragile entre mon attirance pour ces idéaux dont témoignent ces images et mon envie de n’en pas avoir, pas plus que d’attaches de quelque ordre que ce soit. ».

De Marina Abramovic à Philip Auslander : impasses de la répétition dans deux théories contemporaines de la performance

par Nicolas Fourgeaud

L’histoire de l’éternel retour du même ou du différent est une histoire déjà longue. On connaît la prégnance de cette idée ancienne chez quelques-uns de nos grands modernes et contemporains: Blanqui, Nietzsche, Warburg, Benjamin, ou encore Borges, Bioy-Casares et Ballard. Les positions de la performeuse Marina Abramović et du théoricien des médias Philip Auslander semblent pouvoir offrir deux exemples contemporains d’usages de cette hypothèse dans la théo- rie de la performance, dans le cadre d’une argumentation visant à démontrer que la performance est un art inscriptible.

Le re-enactment : Refaire, rejouer ou répéter l’histoire?

par Aline Caillet

On assiste ces dix ou quinze dernières années en art contemporain à une prolifération de pratiques relevant du re-enactment, qui consiste en la répétition performative ou la récréation de situations et d’événements historiques connus ou moins connus de l’histoire.

Vers une pratique communautaire du remake

par Mickaël Pierson

To remake, re-faire. Le terme renvoie directement au cinéma : repro- duire avec de nouveaux acteurs, souvent dans de nouveaux décors, la première version d’un film. Présent dès les premiers temps du cinéma, tour à tour transfuge d’une économie paresseuse, hom- mage à un créateur ou entreprise théorique, les formes du remake sont diverses et peuvent se mêler. Mais il dépasse de loin le seul cadre de l’industrie cinématographique.

Pour une anthologie de l’histoire de l’art occidental: entre remakes japonais et mitate, vers un nouveau statut de l’image répét

par Déborah Lévy

De Vinci, Rembrandt, Velázquez, Manet ou encore Van Gogh, sont autant de noms célèbres dans le monde entier pour leurs œuvres ou leurs apparitions devenues mythiques dans les supports audio- visuels et médiatiques. De tels noms, lorsqu’ils sont évoqués, impliquent à tous la venue en mémoire de l’image de l’une de leurs œuvres ou de leurs reproductions. Ces dernières se sont vues depuis des décennies diffuser à travers les supports papiers ou vidéo, rendant presque immatérielle l’œuvre même.

Replace or remake? Considérations sur la notion de “remake” en conservation-restauration

par Marie-Hélène Breuil

Depuis quelques années, la question de la préservation des œuvres d’art contemporain se pose de façon accrue et les recherches à ce sujet se multiplient, portant aussi bien sur les matériaux constitutifs des œuvres et sur les matériaux de restauration que sur la déon- tologie de la profession. Les conservateurs-restaurateurs sont aujourd’hui confrontés à de nouveaux défis ainsi qu’au paradoxe d’une muséification qui implique de préserver ce qui n’est pas tou- jours conservable.

Déclaration sur l’appropriation et autres axes de travail de Michalis Pichler

par Stéphane Reboul

L’un des axes de travail de Michalis Pichler porte sur la fonction d’au- teur qui est interrogée à partir des pratiques du détournement et de la reprise. À partir du constat d’une réification qui fait converger valeur artistique et économique, l’artiste se propose de la subvertir par des stratégies d’appropriation à la fois critique et ludique qui utilisent principalement la publication comme support.

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