Claude Miller

Michel Gomes, Tabou, le fatum de l’amour

par Nicolas Bauche

Remarqué au dernier festival de Berlin, Tabou, troisième long métrage de Michel Gomes - après La gueule que tu mérites (2004) et Ce cher mois d'août (2008) -, n'a, malgré son titre, rien de l'oeuvre pour cinéphiles ou du pastiche. Là où le film évoque Murnau mais aussi Renoir, c'est dans la manière où il atteint une sorte de pureté absolue, tout en mélangeant les genres et les tons. L'ensemble compose un vaste poème mélancolique qui chante un eden (humain et cinématographique) définitivement perdu.

Entretien avec Michel Gomes.

par Elise Domenach, Jean-Chrisophe Ferrari · visuels: Nicolas Guérin

Le réel fabrique ses fantômes fictionnels

Benh Zeitlin, Les Bêtes du Sud sauvage, la chair du monde

par Jean-Christophe Ferrari

Honneur aux Bêtes du Sud sauvage, premier film dont l'ouragan a cueilli notre rédaction dans une émotion unanime. Parce qu'on y reconnaît le lyrisme d'une mise en scène qui célèbre les splendeurs comme les violences de la nature (Boorman, Malick...) et parce que Benh Zeitin, jeune New-Yorkais de trente ans, fan de Melville, Huston et Svankmajer, a puisé en Louisiane des récits, des légendes, des images et des gestes de résistance qui régénèrent ce cinéma américain. Plongée au coeur d'une communauté de survivants, dans un bayou post-apocalyptique vu dans les yeux d'une sauvageonne de six ans.

Entretien avec Benh Zeitlin

par Elise Domenach · visuels: Nicolas Guérin

Depuis l'intérieur de la tête de Hushpuppy

Benjamin Renner, Ernest et Célestine, histoire de rythme

par Eithne O'Neill

Il est le plus jeune (et le plus modeste) des réalisateurs d'animation passés au long métrage, quasiment en sortant d'une des écoles les plus réputées du pays, La Poudrière. Réalisés sur palette graphique, ses deux premiers courts métrages d'élève, Le corbeau voulant imiter l'aigle et la Queue de la souris (visibles sur Youtube), révèlent un sens aigu de l'animation. Mais, à la perfection de l'ordinateur, Benjamin Renner va très vite préférer le minimalisme, le "jeté" du dessin fait main, dans un geste précis et efficace. Tout ce que recherchait Didier Brunner, producteur d'Ernest et Célestine, pour ne pas trahir les superbes illustrations de Gabrielle Vincent.

Entretien avec Benjamin Renner

par Bernard Génin · visuels: Roch Armando

Se concentrer sur ce qui est nécessaire

Skyfall, la déliquescence du mythe

par Franck Garbarz

Tout comme Christopher Nolan qui, en s'emparant de Batman, a donné au mythe des accents de tragédie shakespearienne, Sam Mendes signe, avec ce 23e opus des aventures de James Bond, une épopée crépusculaire.

Cogan, le minimalisme de notre présent

par Pierre Berthomieu

L'Amérique de la fin du XIXe siècle ressemblait au monde de Dickens. C'est l'âge victorien avec, en parallèle, des villes qui poussent et se développent. Les tenues de cow-boys ont disparu. L'esprit d'Andrew Dominik, réalisateur du western L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, pense avec le goût des seventies.

Le noir (te) vous va si bien, libres variations sur un voile

par Ariane Allard

Le port du voile, ses fondements et ses conséquences... A priori, on ne l 'attendait pas sur ce sujet, lui, le cinéaste flâneur, épris de polar et de musique. Pourtant pas une seconde Jacques Bral ne se trahit en signant Le noir (te) vous va si bien

Les Hauts de Hurlevent, Heathcliff, c’est moi

par Jean-Dominique Nuttens

Les films ont-ils un sexe? Les Hauts de Hurlevent font partie de ces classiquesque chacun croît connaître, dont on a de vagues réminiscences adolescentes quand on ne le confond pas avec Jane Eyre, et qui donnent lieu à pléthore d'adaptations cinématographiques rarement heureuses.

Dossier Claude Miller, souvenirs et témoignages

par Michel Ciment, Olivier Curchod · visuels: Annie Miller, Gérard de Battista, Luc Béraud, Natalie Carter, Véronique Lange, Hubert Niogret, Marion Oddon, André-Paul Ricci, Thomas Curchod

Depuis sa disparition le 4 avril et le bel hommage rendu à Cannes par Thierry Frémaux révélant sa dette envers lui dans on accession à la délégation générale du festival, Claude Miller nous manque comme un de nos compagnons de route les plus fidèles.