Le bouddhisme

Naissance du bouddhisme

par Cécile Campergue

Le bouddhisme naît dans l’Inde du VIe-Ve siècle avant notre ère; le bouddhisme, ou plutôt la religion que les Occidentaux nomment ainsi. Son fondateur, le prince Siddharta Sakyamuni, s’est engagé dans une voie nouvelle appelée à connaître un grand succès au cours des siècles suivants. Siddharta est un homme inscrit dans l’histoire et non un dieu, mais en tant que Bouddha (celui qui a connu l’éveil), il devient très vite l’objet d’une vénération profonde et la source de légendes multiples.

Les quatre nobles vérités du Bouddha

par Cécile Campergue

Les Quatre Nobles Vérités sont souvent présentées comme le premier texte fondateur, composé par le Bouddha lui-même, ce qui est historiquement improbable. Il s’agit plutôt d’une synthèse formalisée ultérieurement par ses disciples pour conserver l’essentiel de son enseignement. Le sermon de Bénarès, lié à l’éveil du Bouddha, rend compte de l’énonciation par ce dernier des Quatre Nobles Vérités face à un auditoire composé de cinq moines, de leur mise en pratique et de la proclamation de l’éveil.

Ambedkar, les dalit et le bouddhisme

par Cécile Campergue

Bhimrao Ram-ji Ambedkar (1891-1956) est certainement l’un des plus grands leaders de l’Inde de la première moitié du XXe siècle. Né dans le Maharashtra (ouest de l’Inde) au sein d’une famille d’intouchables spécialisée dans le travail du cuir, il a eu accès aux études supérieures grâce à son père qui était militaire dans l’armée coloniale. Remarqué pour son intelligence, il entre à l’université de Bombay puis poursuit des études en Angleterre et aux États-Unis, à l’université de Columbia, où il est le premier intouchable à obtenir un doctorat en 1927, tout en étant déjà avocat, inscrit au barreau de Bombay depuis 1922. Il analyse avec finesse le système indien des castes et s’engage dans un combat politique pour améliorer le sort des intouchables, exclus du système selon la hiérarchie brahmanique du pur et de l’impur, et même abolir ce système.

Le bouddhisme et la mort

par Cécile Campergue

La mort, réalité biologique universelle, est aussi une réalité culturelle par les rites et les attitudes qu’elle engendre. Elle est au coeur des préoccupations religieuses du bouddhisme comme elle l’est dans d’autres religions, et donne lieu à des représentations et des cérémonies très diverses, parfois complexes. Au Japon par exemple, le bouddhisme est devenu une véritable institution funéraire, au point que la fonction principale des temples est d’accueillir les rites funéraires et commémoratifs plutôt que l’enseignement du Bouddha. De manière générale, l’impermanence et la mort sont des thèmes chers au bouddhisme pour lequel la seconde n’est qu’une expression de la vie, faite d’apparitions et de disparitions, à laquelle il est bon de se préparer de son vivant grâce à différentes techniques de méditations. Du point de vue rituel enfin, si la crémation est la pratique la plus répandue, il existe aussi des traditions locales peu connues en Occident qui mettent en oeuvre d’autres attitudes envers le corps du défunt, comme par exemple la momification.

Le bouddhisme et les femmes

par Cécile Campergue

Le bouddhisme jouit d’une réputation flatteuse de tolérance et d’égalitarisme. Or, la position de cette religion à l’égard des femmes est en réalité problématique et suscite de nombreux débats, surtout depuis son implantation en Occident. D’un pays à l’autre, d’une communauté à l’autre, la situation des nonnes varie amplement. Les raisons en sont à la fois historiques et culturelles.

Du spirituel dans l’art de Jean-Jacques Henner

par Virginie Lérot

«Peindre le corps, rendre l’âme», le but ultime de Jean-Jacques Henner (1829-1905)? L’exposition proposée par le muséeparisien dédié à ce peintre met en évidence l’évolution et l’originalité du traitement du religieux dans l’oeuvre de Henner, sans jamais oublier le contexte, tant artistique que philosophique et spirituel, qui vit se développer cette recherche. Un véritable ravissement visuel et intellectuel.

Le beau au service du sacré

par Bérénice Geoffroy-Schneiter

Né en 1849 sous la plume du Britannique Henry Cole, le terme «design» en est venu à célébrer les noces du Beau au service de l’Utile en matière de création. Forte de cet adage, l’exposition « Design en Afrique » du musée Dapper à Paris décline à travers quelque cent pièces d’exception le génie inventif des artisans africains, traditionnels comme contemporains, et nous invite à découvrir un monde où le sacré est présent au quotidien.

L’Eglise orthodoxe de Serbie, d’hier à aujourd’hui

Née au début du XIIIe siècle par la volonté d’un homme, l’Église orthodoxe de Serbie a prospéré et décliné au même rythme que le royaume auquel elle était attachée. Après des siècles d’occupation ottomane et d’importants mouvements de populations, son centre historique et spirituel du Kosovo est aujourd’hui séparé de la majorité des fidèles par une frontière cruelle et instable. Une situation inextricable où se mêlent nationalisme et dévotion.

Le culte des saints dans l’islam (Proche-Orient et Maghreb)

par Monique Zetlaoui

Les récentes destructions et profanations de mausolées musulmans à Tombouctou (Mali) et à Tripoli (Lybie), largement relayées par les médias, ont remis à l’ordre du jour un sujet qui a toujours fait l’objet de controverses dans le monde musulman: celui de la notion de sainteté et de sa légitimité. Allah est désigné dans le Coran par quatre-vingt-dix-neuf noms, dont Al-Quddus, sans équivalent en français, que l’on traduit par «le Très Saint». Partant de ce postulat, les orthodoxes considèrent que seul Allah est saint et que parler de sainteté ou de saints pour les hommes est dénué de sens. Pourtant, il est indéniable que les pèlerinages et les pratiques cultuelles autour de tombeaux ou de cénotaphes d’hommes pieux considérés comme saints par les fidèles se retrouvent dans tous les territoires où l’islam a été diffusé.

Moïse et le devoir de tuer

par Jean Soler

Le monothéisme est souvent présenté comme la religion de l’amour. N’est-il pas écrit dans la Bible: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même»? Et Moïse n’a-t-il pas reçu de Iahvé, son dieu, dix commandements gravés sur deux tables de pierre, dont le plus célèbre prescrit: «Tu ne tueras pas»? À regarder cependant ces phrases de près, dans leur langue originale, l’hébreu, et en les replaçant dans leur contexte, force est de constater qu’elles disent autre chose que ce qu’on leur fait dire.