La guerre de l’identité

Le village Français: mythe identitaire ?

par Robert Kopp

Plus longtemps que l’Angleterre, l’Allemagne et même l’Italie, la France a résisté à l’industrialisation et à la -modernisation, pour rester ce qu’elle avait été pendant dix siècles : un pays rural. La fin des paysans, décrite avec tant de pertinence par Henri Mendras en 1967, n’est devenue une réalité tangible qu’après la Seconde Guerre mondiale.

Alain Kinkilkraut: le sentiment de l’inestimable

par Alain Finkielkraut, Michel Crépu

Grand Entretien La parution de l’Identité malheureuse (Stock), à l’automne dernier, a rencontré un grand écho auprès des lecteurs. De toute évidence, Alain Finkielkraut pointait avec force une question devenue centrale dans le débat public. La question de l’identité est passionnelle, comme frappée de malédiction dans un pays comme la France qui a pourtant longtemps bénéficié d’une identité heureuse. Pourquoi cet abcès ? Pourquoi cette question est-elle devenue impossible ? C’est ce que nous avons voulu savoir dans cet entretien.

Xi Jinping le nouveau timonier du XXIe siècle

par Dorian Malovic

« L’Est est rouge ! », clamait Mao Zedong en son temps. Après trente ans d’ouverture et de réformes économiques lancées par son successeur Deng Xiaoping, une croissance à deux chiffres, des exportations massives, des milliers de milliards de réserves de change, une médaille d’argent sur le podium des plus grandes puissances économiques mondiales juste derrière les États-Unis et devant le Japon, la République populaire de Chine donnait l’impression d’avoir perdu sa dominante « rouge » au profit d’un capitalisme arc-en-ciel « aux caractéristiques chinoises ». Vidée de son idéologie communiste, la Chine ne cessait de faire le grand écart. Visionnaire inspiré, le « petit timonier » Deng Xiaoping a bousculé en 1978 son empire englué dans le maoïsme, réveillé les initiatives individuelles commerçantes, ouvert la Chine au monde.

Quelques clés sur le Liban

par Antoine Sfeir

Nous pourrions introduire les propos d’Antoine Sfeir par la voix de Khalil Gibran : « Vous avez votre Liban avec ses dilemmes. J’ai mon Liban avec sa beauté. Vous avez votre Liban avec tous les conflits qui y sévissent. J’ai mon Liban avec les rêves qui y vivent. Vous avez votre Liban, acceptez-le. J’ai mon Liban et je n’accepte rien d’autre que l’abstrait absolu. (1) » Nous pourrions également citer l’incipit malicieux d’un conte libanais : « Certains disent que Jeha est fou, d’autres qu’il est sage, mais dans un pays où tout le monde pense qu’il faut laisser les fous parler afin que les sages puissent les écouter, allez savoir qui est fou et qui est sage. Jugez-en plutôt par vous-même. (2) » Antoine Sfeir a la connaissance d’un érudit, le regard d’un philosophe et la langue d’un conteur. Chaque fois que ce grand homme s’empare d’un sujet sur le Moyen-Orient, notre regrettable « nous n’y comprenons rien » laisse place à une intelligence du géopolitique : le problème qatari s’élucide, la question syrienne se clarifie, le conflit entre les sunnites et les chiites sort des ténèbres… Tout devient clair, cohérent, accessible.

Heideger était-il nazi ? antisémite ?

par François Fédier, Eryck de Rubercy

Entretien Sans nul doute l’un des cas les plus controversés de l’histoire de la philosophie, pourtant abondante en querelles et en débats, est et demeurera celui de Martin Heidegger (1889-1976), dont l’ouvrage essentiel Être et Temps (1927) est, comme par hasard, le grand livre de pensée du XXe siècle. Il est l’œuvre incontestablement de l’un des hommes qui auront médité avec le plus d’acuité et de profondeur sur les menaces de notre temps. Il n’est qu’à se rappeler ces lignes dans Sérénité : « La révolution technique qui monte vers nous depuis le début de l’âge atomique pourrait fasciner l’homme, l’éblouir et lui tourner la tête, l’envoûter, de telle sorte qu’un jour la pensée calculante fût la seule à être admise à s’exercer. Quel grand danger nous menacerait alors ? Alors la plus étonnante et féconde virtuosité du calcul qui invente et planifie s’accompagnerait… d’indifférence envers la pensée méditante

1914: la foire aux coupables

par Frédéric Verger

Critique Les historiens qui veulent débusquer les responsables du déclenchement de la Grande Guerre font penser aux enfants à la chasse aux œufs de Pâques. On peut courir n’importe où, fouiller ce bosquet-ci, ce bosquet-là, on est sûr d’en trouver un. Chacun ramènera son criminel, son irresponsable, même minuscule. Mais, une fois tous jetés sur la table, voilà que naît un étrange sentiment d’insatisfaction et de vacuité. Il y en avait donc autant ! Qui dira lequel est le meilleur ? Chacun est bon à sa façon, et à force d’y goûter, l’on ne sent plus rien...

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