Charles Péguy est de retour. Il est peut-être plus souvent cité qu’il n’est lu et ce, pour le meilleur et quelquefois par les pires. Mais au-delà d’une certaine mode, son œuvre inspire car aujourd’hui la situation est péguyste : bruit de bottes, règne de l’argent, police du lan- gage, crise de la transmission, spasmes identitaires, démagogie à tous les étages… Or, rien de ce qui nous affecte dans ce monde n’a été ignoré par Péguy. Il l’a vu ; il l’a décrit ; il l’a dénoncé.
Charles Péguy
L’écrivain de la condition humaine
L’affaire Dreyfus, la matrice
Au centre de l’engagement et de la réflexion de Charles Péguy, l’affaire Dreyfus. C’est d’elle que tout part, c’est à elle que tout revient. Fin juillet 1894, Péguy intègre l’École normale supé- rieure, à sa troisième tentative. Lui, le fils d’une rempailleuse de chaises d’un faubourg d’Orléans, que son instituteur a « rattrapé par la peau du cou », disant : « Il faut qu’il fasse du latin. » Une parole et un geste – chez Péguy, les deux vont ensemble – qui décidèrent de toute une vie. Comme dans le cas de Camus, quarante ans plus tard. Péguy se souviendra de la scène jusque dans ses derniers textes, dont L’Argent, un des plus émou- vants, écrit « à l’âge des confessions » (1).
Jeanne d’Arc
Socialisme et sainteté
Une synthèse française
Péguy et l’idée de nation
Une voix sur Israël
Les amitiés juives de Péguy
Le triomphe de Beaumarchais
Tout au long de l’été, les oreilles de Beaumarchais ont dû siffler très agréablement. Sur le parvis du château de Grignan, dans la Drôme, trente-quatre mille personnes ont vu son Barbier de Séville (1) dans la jolie mise en scène de Jean-Philippe Daguerre. Au Festival Off d’Avignon, six cents personnes ont assisté chaque soir au Mariage de Figaro (2) de Léna Bréban, à La Scala Provence – soit un total de douze mille spectateurs, ravis par cette création où Philippe Torreton tient le rôle-titre.
Carnets de Pondichéry III
Deux statues pour un rivage
Richard Malka
Il fait gros temps : nos valeurs démocratiques sont défiées, notre société se fracture, nos libertés sont menacées, l’ordre mondial est volatil et inquiétant. Face à ces vents mauvais, nous avons besoin de balises, de stacks auxquels s’accrocher. Richard Malka en fait partie. L’emblématique avocat de Charlie Hebdo ne louvoie pas, ne transige pas avec les libertés, la laïcité, la République et l’universalisme. Ses convictions chevillées au corps, celui qui est également essayiste et scénariste monte sans relâche au front pour terrasser censeurs et bigots de tous poils. Aujourd’hui, il cingle « les preneurs d’otages et la parodie de justice » du pouvoir algérien, qui retient dans ses geôles depuis novembre 2024 l’écrivain Boualem Sansal. Dans une France minée par le repli communautaire, il dénonce l’inaction, voire la pusillanimité des partis de « l’arc républicain », qui abandonnent le terrain aux extrêmes.
Huysmans
Une âme inquiète