Numéro 29

Campagne de France été 1996

par Dino

L'intendance ne suivant plus, il m'est impossible cette année de me rendre à Londres, Tokyo et New-York pour observer la création sonique en marche. Après études de quelques cartes IGN, je décide, équipé d'une boussole et d'un Opinel, de plonger dans la brousse provinciale, sachant dès le départ que se posera très vite le problème de la langue, ce qui est plutôt incompatible avec la technique de l'entretien parlé et enregistré. Nous n'en ferons donc pas, quelques photographies bien cadrées suffiront. Faisons avec la crise économique, et évitons de nous étendre sur ces vulgaires difficultés matérielles, notre rédacteur en chef ayant d'autres moustiques à chasser.

Achim Wollscheid

par Denis Paris

Née dans les cendres des mouvements contestataires de l'extrême-gauche allemande des années 70, l'organisation SELEKTION (Francfort) a attiré de nombreux artistes désireux de présenter une nouvelle vision de l'art électronique. Une formation totalement alternative donc, dans laquelle évolue depuis les origines Achim WOLLSCHEID qui tente une fusion nécessaire des médias. S'il s'est essayé à la production discographique, il l'a rapidement abandonnée devant le manque de message et l'absence d'interactivité du support. Puis, vinrent le cinéma, la littérature, l'architecture, la vidéo et surtout les installations dans lesquelles Achim bouleverse nos relations avec le matériau visuel devenant sonore et inversement. Re-composition fragile, absurde, brutalité, fusion des matériaux, son travail laisse rarement indifférent et nous emmène en voyage dans le minimalisme d'outre-rhin.

Bernhard Günter

par Manu Holterbach

Chocs sur les membranes des hautparleurs et dans les profondeurs de l'écoute, exploration sonore d'une nature technique développée par l'homme, "Un peu de neige salie" nous faisait découvrir une œuvre extrême et un compositeur éloigné de toute tentation de facilité, marqué par le son, émerveillé par la musique de Morton Feldman: Bernhard GÜNTER. Né en Allemagne en 1957, il passera d'abord par le rock et l'impro avant de découvrir plus en détail la musique contemporaine à Paris où il séjourne plusieurs années. Depuis 1992, date de sortie de "Un peu de neige salie", il collabore régulièrement avec Ralf Wehowsky. Et à l'image des artistes de chez Selektion, dont il a fait partie quelques temps, il développe aussi d'autres collaborations comme par exemple avec John Duncan. Il vient également de monter son label, Trente Oiseaux, pour voler de ses propres ailes, et faire découvrir d'autres compositeurs qu'il apprécie.

Iancu Dumitresc

par Jérôme Noetinger

C'est aux côtés de P16.D4 que je découvrais, il y a bientôt 10 ans, la musique de lancu DUMITRESCU. Aucun rapport entre ces deux noms, ces deux origines musicales... Sauf que Selektion, label de PÍ6.D4, collabora avec les Éditions RZ (Robert Zank) pour publier un disque de lancu DUMITRESCU. Traces d'échange et de décloissonement. Ainsi découvrais-je après les montages bruts de eut des premiers, les longs mouvements dans les détails intimes du son du second. Je découvrais ensuite qu'on parlait de musique spectrale, que lancu DUMITRESCU était roumain, né en 1944, de la même génération que Horatio Radulescu... et que l'ombre de Scelsi planait de ci, de là. Puis au fur et à mesure de ses disques (CDs publiés par les Editions Modem), je me plongeais plus en détail dans cette musique qui a digéré depuis longtemps les délires combinatoires du sérialisme pour s'intéresser au son (ouf. il était temps) en utilisant les outils électroacoustiques si nécessaires.

Eliane Radigue

par Olivier Capparos, Lionel Marchetti

Eliane RADIGUL a étudié la musique électroacoustique avec Pierre Schaeffer et Pierre Henry au Studio d'Essai. Elle a résidé à la School of the Arts de l'Université de New-York. Son engagement dans la voie du Bouddhisme tibétain a interrompu en 1975 son travail de composition, mais l'a aussi renouvelé; Eliane RADIQUE inaugure quatre ans plus tard un cycle de compositions d'inspiration bouddhiste, tout en préservant les données premières de sa musique souvent qualifiée de "minimaliste"...

Henry Hills

par Jérôme Noetinger

Cinéaste new-yorkais, Henry HILLS travaille en collaboration étroite avec la scène musicale improvisée. Au même titre qu'Abigail Child, ¡I s'intéresse à reproduire en images des sensations extraites de ces musiques, mais dans son cas, il mettra plus l'accent sur des rapports de montage et de composition, La technique de l'image par ¡mage et du son syncro caractérise la majorité de ses films. Explosion maîtrisée de bruits comme un "Cobra" de John Zorn

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#213
2016-05
3,50 €