Numéro 96

Ecrits en concert

par Sandra Remski

De la musique. Des mots. De la musique en mots. des mots en musique.

P.R.E.S

par Kasper T. Toeplitz · visuels: Andrzej Zborski

"Le studio qui n'est pas mort mais qui n'existe plus"

Hala Abu Shadi

par Mahmoud Refat

21 septembre 2012, un des tout premiers concerts du club 100copies qui a ouvert au début du mois, et la première édition des Egyptian Females Experimental Music Session. Hala Abu Shady est perchée sur un tabouret au centre de la scène. Derrière un laptop Toshiba, son beau visage d’égyptienne drapé de deux voiles joliment superposés. Elle installe d’abord un environnement électroacoustique assez diffus, qui s’amplifie par vagues. Puis elle envoie une voix extrêmement compressée, altérée et saturée, dans ce qui semble un récitatif religieux, mais mécanique, presque menaçant. Enfin, au micro, d’une voix douce et neutre, sans intonation et à peine audible, Hala se met à lire un autre texte, en arabe. Projetée au plafond juste au dessus d’elle, une vidéo de l’artiste Ramy Dozy : d’énormes fourmis filmées en macro s’affairent. La lecture finie, l’autre voix continue un moment sa litanie saturée puis cesse, et la nappe acoustique à son tout s’éteint.

Maurice Louca

par Mahmoud Refat

Auteur d’un premier album solo en 2011 sur 100copies, Garraya, Maurice Louca est une fi gure de la scène underground cairote. Guitariste cofondateur du groupe Bikya avec Mahmoud Refat et Mahmoud Waly, il se produit avec une instrumentation électronique dans un large éventail de contextes : en duo avec le joueur de oud irako-londonien Khyam Allami ; en trio d’improvisation avec les guitaristes Alan Bishop et Sam Shalabi ; dans un registre rock avec la chanteuse libanaise Maryam Saleh et l’activiste musical palestinien Tamer Abu Ghazaleh ; avec le nouveau groupe “pan-arabe” Alif Ensemble... Il a des sonorités brillantes, chatoyantes, souvent avec une coloration “orientale” (faute de meilleur terme). Il joue fort, droit, de courtes séquences construites comme des chansons.

Hagar Masoud

par Mahmoud Refat

Deuxième Egyptian Females Experimental Music Session à 100copies vendredi 12 octobre 2012. Trois sets dont celui de Hagar Massoud : un mix électro-accoustique brillant, peuplé de cloches, d’eaux, de voix et d’états de voix. Elle se considère comme une artiste multimédia : photographie, vidéo, installations. “Avant j’avais une mémoire sonore un peu dispersée. Il a fallu que je me concentre sur le son autour de moi, une forme de méditation. En fait à partir de 2007 j’ai suivi le festival 100live que Mahmoud Refat avait créé. J’y ai entendu plein de sons, de la musique électronique, des choses très diverses. Ces concerts ont été très importants pour moi. A cette époque je ne connaissais rien de la musique expérimentale et c’est un peu le départ de ma motivation à travailler sur le son.” Comme Hala Abu Shady qui dit de lui “il était comme la source,” elle a aussi étudié avec Ahmed Bassiouny : “On apprenait à utiliser les logiciels, à développer des idées, à travailler avec des environnements abstraits, et à surtout expérimenter. C’était simple : tu peux tout faire, tout essayer, il suffi t d’y aller.”

Deuxième édition des journée PAALabRes

PaaLabRes est un collectif de musiciens, créé en 2011, qui tente de définir les contours d’une recherche menée par les praticiens eux-mêmes autour d’expressions artistiques qui ne débouchent pas sur des œuvres définitives (voir l’article dans Revue & Corrigée 95, mars 2013, “. PaaLabRes. Projets de Pratiques Artistiques en Acte, Laboratoire de recherche”). L’objectif de PaaLabRes est de réunir par l’action, la réflexion et la recherche, des pratiques diversifiées qui ne se reconnaissent ni dans les formes figées des patrimoines, ni dans celles imposées par les industries culturelles. Ces pratiques font souvent place à la création collective, à l’improvisation, à la collaboration entre les arts, sans pourtant faire l’objet d’une identité excluant d’autres formes d’interaction ou de production. Remettant en cause l’autonomie de l’art par rapport à la société, elles se fondent au quotidien sur des contextes qui mêlent l’artistique au sociologique, au politique, au philosophique et aux logiques de transmission et d’éducation. De ce fait, elles restent instables et changeantes : de véritables pratiques nomades et transversales.

Brève histoire des destructions musicales

par Matthieu Saladin

Ce dépérissement qui n’en finit pas

Ring-modulation

par Kasper T. Toeplitz

Musique d’un seul et pour soi-même