Rome et Paris 1650-1750

Relations artistiques France-Italie

par Christian Michel

Les relations artistiques entre l’Italie et la France (1680-1750) : la contradiction des discours et de la pratique. À travers des textes théoriques, la correspondance des directeurs ou le témoignage des œuvres, est analysée la profonde ambiguïté qui régit les rapports artistiques entre Paris et Rome après la fondation de l’Académie de France à Rome en 1666. Si le séjour romain est plus pour un jeune artiste un moment formateur, il a un rôle symbolique fort.

Bas-relief à l’antique dans l’architecture parisienne du XVIIe siècle

par Alexandre Cojannot

Le bas-relief à l’antique dans l’architecture parisienne du XVIIe siècle : du Louvre de François Sublet de Noyers à celui de Jean-Baptiste Colbert. À partir de l’identification d’un dessin de Lemercier intégrant des copies de reliefs antiques dans la façade du Louvre, l’auteur montre comment l’insertion du bas-relief à l’antique dans les élévations, trace d’un goût attique vers 1640, devint un élément du vocabulaire architectural français avec Louis Le Vau.

Architectes et décorateurs français dans la Rome de la fin du XVIIe siècle.

par Thierry Verdier

Mal connus, les architectes français à Rome à la fin du XVIIe siècle se regroupent dans des réseaux flous, que ne réussissent à unifier un métier encore insuffisamment professionnalisé. À travers l’analyse du corpus de références, des études et des projets pour les concours, se dégage une culture de la forme qui trouve son aboutissement dans l’élégance de la mouluration.

Gravure d’interprétation et échanges artistiques. Les estampes françaises d’après les peintres italiens contemporain (1655-1724)

par Bénédicte Gady

Un examen approfondi de la production contemporaine italienne au prisme de la gravure d’interprétation française, grâce à un catalogue de plus de 700 pièces bouleverse bien des idées reçues. Le grand décor est presque absent, le portrait sur-représenté. Les relations personnelles, les circonstances locales interdisent toute interprétation trop généralisante, et soulignent la diversité des relations artistiques entre l’Italie et la France sous Louis XIV.

Pierre de L’Estache

par Anne-Lise Desmas

Pierre de L’Estache (1688 ca.-1774) : un sculpteur français à Rome entre institutions nationales et grands chantiers pontificaux. Le parcours biographique d’un sculpteur français à Rome permet d’entrer dans le monde de l’art romain durant la première moitié du XVIIe siècle, des grands chantiers pontificaux aux commandes privées : réseaux artistiques et professionnels, enjeux académiques et stylistiques, rapports entre sculpture et architecture, importance de l’antique. Le catalogue de l’artiste complète cette monographie.

L’Annonciation de Carlo Crivelli et le problème de l’ornement

par Thomas Golsenne

En s’appuyant sur les outils actuels des sciences humaines et sur des théories contemporaines de l’ornemental, une nouvelle méthode d’analyse de l’œuvre d’art, en l’occurrence l’Annonciation de Crivelli (1486), est proposée, qui dépasse les lectures iconologiques ou formalistes pour aboutir à une approche privilégiant l’efficace du visuel.

La fabrique de l’Atelier : les trajets italiens de Ferdinand Springer (1926-1939)

par Nicolas Surlapierre

La trajectoire d’un peintre allemand sillonnant la péninsule italienne dans les années 30 entre les perspectives de la Renaissance, l’antirhétorique du quotidien de Morandi et la peinture métaphysique de Carlo Carra. L’Italie comme grand atelier, au seuil de « l’inquiétante étrangeté » du monde moderne.

Portrait florentin au XVIème siècle

par Philippe Costamagna

De l’idéal de beauté aux problèmes d’attribution : trente années de recherches sur le portrait florentin au XVIe siècle. Pendant longtemps peu étudié, le portrait florentin du XVIe siècle devient un thème de recherche, malgré les difficultés d’attribution. L’article fait le point sur la bibliographie récente, sur quelques chefs-d’œuvre (le Hallebardier de Pontormo) et sur les nouvelles thématiques du portrait florentin : le concept de beauté, le portrait de cour, un style toscan pour le portrait.

Rapports entre littérature et peinture italiennes

par Massimiliano Rossi

Ultimi ragguagli di Parnaso. Un percorso tra gli studi seicenteschi sui rapporti penna-pennello. Autour de quelques intrigues (langue et style, fortune, ut pictura poesis, « le parler visible »), un parcours personnel dans l’abondante littérature sur les rapports entre la plume et le pinceau dans la peinture italienne du Grand siècle qui ouvre sur quelques analyses.

Trente-cinq ans d’études sur le divisionnisme italien : état de la question

par Annie-Paule Quinsac

Ce passage en revue de l’abondante bibliographie consacrée au divisionnisme permet de souligner la complexité de ce mouvement, profondément lié à l’histoire italienne, même si les artistes eurent de fréquents contacts avec Paris. La personnalité de Segantini est, de ce point de vue, emblématique.

Lucio Fontana, le Spatialisme, et les néo-avant-gardes en Italie autour de 1950.

par Giovanni Joppolo

Une analyse critique et une reconstruction, historique de la chronologie des manifestes du spatialisme mettent en valeur l’importance de Lucio Fontana dans ce mouvement des néos-avant-gardes italiennes.