Chef-d’œuvre !

Racine Carrée du verbe être

par Agnès Santi

Après l’éblouissant Tous des oiseaux, le dramaturge, metteur en scène et comédien propose un nouveau récit familial foisonnant qui impressionne tout autant. Avec pour point de départ la guerre au Liban, il répond par le théâtre à de vertigineuses questions avec une maestria qui touche profondément, unissant des comédiens aguerris et des membres de la jeune troupe de La Colline. Magistral !

Catherine Robert

par Catherine Robert

Raphaël Bancou, Marion Préïté (en alternance avec Cloé Horry) et Marion Rybaka sortent François Courdot de l’oubli, et rendent un hommage vibrant à ce novateur injustement oublié. Un vrai régal, intelligent, pétillant et drôle.

L’École des maris

par Agnès Santi

Avec un très bel ensemble de comédiennes et comédiens, Alain Batis propose une mise en scène pleine de fantaisie et de vivacité de cette pièce de Molière injustement méconnue. Une partition qui résonne joliment, ici et maintenant.

La Biennale Internationale des Arts du Cirque enfin de retour sur la plage du Prado

par Guy Carrara, Raquel Rache de Andrade

La Biennale Internationale des Arts du Cirque est un événement considérable : 240 représentations, 49 lieux partenaires, elle a peu d’équivalents. Elle offre une diversité de propositions qui promet à tous les publics de rencontrer une œuvre qui va les toucher. Autour du Village Chapiteaux, à la suite de l’artiste « fil rouge » Fanny Soriano, en compagnie des artistes suisses mis à l’honneur, rendez-vous est donné pour un mois de célébration du cirque de création.

Par cœurs

par Agnès Santi

Benoît Jacquot filme Isabelle Huppert puis Fabrice Luchini au travail lors du Festival d’Avignon 2021, avant leurs représentations. Un documentaire né d’une confiance qui saisit l’exigence concrète du métier, dans une touchante simplicité.

Théâtre et Centre d’art contemporain de Brétigny : les conversations joyeuses et fécondes de deux institutions qui font le pari

par Sophie Mugnier, Céline Poulin

Respectivement directrices du Théâtre et du Centre d’art contemporain (CAC) de Brétigny, Sophie Mugnier et Céline Poulin se passionnent pour les dispositifs de création mettant en relation artistes, habitants et territoires. Installées au sein d’un même bâtiment, leurs deux maisons vivent au rythme de la curiosité et de l’hospitalité qui les animent. Ferventes partisanes de l’imaginaire à l’œuvre, des mélanges de genres et de styles, des processus d’extension de la représentation et de l’exposition, les deux directrices dialoguent en toute liberté pour déplacer nos regards. Sans exclusive et sans esprit de sérieux.

Contemporary Dance 2.0

par Nathalie Yokel

Le Théâtre des Abbesses reprend la percutante création d’Hofesh Shechter, qui pose la question du renouvellement des écritures.

Théophile Alexandre

par Gilles Charlassier

« Hommage dégenré aux héroïnes d’opéra » pour contre-ténor et quatuor à cordes féminin, No(s) Dames revisite quatre siècles de femmes sacrifiées sur la scène lyrique dans une proposition inédite qui inverse les rôles établis par la tradition. Avant leur passage au Trianon de Paris, le chanteur Théophile Alexandre revient sur la création de ce « projet lyrique humaniste » qu’il porte avec le Quatuor Zaïde, dans un spectacle mis en scène Le contre-ténor Théophile Alexandre dans No(s)Dames. « J’ai voulu renverser cette fatalité de genre en incarnant, en tant qu’homme, ces destins de femmes sacrifiées. » exposent un reliquaire d’accessoires de divas, aussi magnifiants que maltraitants : gant rouge sang, talons aiguilles, robes-corsets, bijoux qui étranglent... En une heure dix, le spectacle détourne les poncifs des livrets d’opéra, et inverse les rôles pour libérer cette musique sublime de ses carcans d’un autre temps. Quels sont les principes qui ont guidé l’adap- tation musicale ? T. A. : Nous avons fait appel à Éric Mouret, violoniste et arrangeur qui connaît à la fois l’opéra et la musique de chambre, afin de transformer ces partitions pour soprano et orchestre en pages pour contre-ténor et qua- tuor, en jouant sur les tonalités et en ajoutant des transitions pour relier ces airs d’héroïnes à leur communauté de destinée tragique. Les cadences suraiguës, véritables «colora(tor) Consonance dans une autre page de Mendels- sohn, plus tardive, le Trio n°2, écrit peu après le Concerto pour violon n°2, l’une des pièces les plus célèbres du répertoire. Gilles Charlassier Centre de musique de chambre de Paris, Salle Cortot, 78 rue Cardinet, 75017 Paris. Du 1er au 10 décembre 2022, à 19h30 et 21 h. / centredemusiquedechambre.paris LOUVRE / PERCUSSIONS Paris Percussion Group Dans le cadre de l’exposition « Les Choses. Une histoire de la nature morte », ce concert dirigé par Julien Leroy interroge la place de l’objet comme source sonore dans la musique instrumentale des XXe et XXIe siècles. Julien Leroy, chef d’orchestre et fondateur du Paris Percussion Group. Du baroque au romantisme, la pensée musi- cale occidentale s’est appuyée sur le dévelop- pement de la lutherie et sa maîtrise toujours plus virtuose par les interprètes. Ionisation de Varèse, en 1931, irruption de percussions à hauteur indéterminée dans la musique savante, marque assurément une rupture : revoilà posée la question de la frontière entre musique et bruit, Varèse faisant même entrer les objets sonores de la rue (les sirènes) dans la salle de concert. Intéressant point de départ pour une autre histoire de la musique, où l’objet devient musical par sa présence dans une œuvre composée (le parallèle avec la nature morte est alors tout à fait évident), des Musiques de table de Thierry de Mey au récent Silex de Philippe Manoury, en passant par le piano préparé de John Cage ou sa tures» car elles rendent l’articulation du lan- gage impossible, ont été supprimées pour réhumaniser ces arias. De même, l’intimité chambriste permet d’éviter de forcer la voix et de sortir de la démonstration. Cette réécri- ture au plus près du chant et de l’émotion fait ainsi entendre au public la souffrance réelle de ces femmes, condamnées depuis des siècles aux rôles d’éternelles victimes. Avec les Zaïde, nous avons exploré, par nos interprétations, la puissance du féminin et la fragilité du masculin, pour dégenrer les attributions habituelles et déranger les stéréotypes. En quoi No(s) Dames renouvelle-t-il la forme du récital lyrique ? T.A. : Le récital traditionnel est souvent statique et déroule un patchwork d’airs sans réel pro- pos de fond. À l’inverse, nous avons voulu réin- venter ce format par une mise en scène, une scénographie, des projections vidéos et une mise en mouvement du quintette sur scène. Mais surtout, nous proposons un point de vue renouvelé sur ces œuvres, à la fois musical et sociétal, pour démuséifier cette musique et la projeter vers l’avenir en incarnant de nou- veaux modèles, loin des caricatures. Propos recueillis par Gilles Charlassier Le Trianon, 80 bd Marguerite de Rochechouart, 75018 Paris. Le 9 janvier 2023 à 20 heures. Durée : 1h10. Tél. 01 44 92 78 05. En tournée à Château-Arnoux-Saint-Auban le 10 février 2023, à Laval le 4 mars 2023, à Montauban le 10 mars 2023, à Meudon le 29 mars 2023, à Lisieux le 13 avril 2023. Living Room Music, où tout objet domestique peut devenir instrument. Jean-Guillaume Lebrun Auditorium du Louvre, Musée du Louvre, 75001 Paris. Mercredi 7 décembre à 20h. Tél.: 01 40 20 55 00. FONDATION LOUIS VUITTON / PIANO Alim Beisembayev En invitant le jeune pianiste kazakh, lauréat l’an dernier du concours de Leeds, la Fondation Louis Vuitton continue de mettre en avant la nouvelle génération de virtuoses. Le pianiste Alim Beisembayev. Formé à Londres (Purcell School, Royal Aca- demy of Music), Alim Beisembayev s’est fait connaître internationalement en remportant à 23 ans le Concours de Leeds. À l’écoute de ses interprétations solides, parfaitement maî- trisées dans le répertoire russe (Rachmaninov, Prokofiev), inspirées dans Beethoven ou Liszt, on découvre un virtuose féru de couleurs. Un enregistrement de ses prestations, paru chez Warner Classics, le montre très à son aise dans des sonates de Scarlatti, les Miroirs de Ravel ou des études de Ligeti, tous lumineux sous ses doigts. Son programme dans le bel auditorium de la Fondation Vuitton est tout aussi varié : Suite française n° 2 de Bach, Sonate en ut mineur D 958 de Schubert et ces Études d’exécution transcendante de Liszt qui avaient ébloui le jury et dont l’enregistrement paraît ce mois-ci. Jean-Guillaume Lebrun Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris. Jeudi 15 décembre à 20h30. Tél. : 01 40 69 96 00. par Pierre-Emmanuel Rousseau.

Ars Nova, une aventure artistique et humaine de soixante ans

par Jean-Guillaume Lebrun

Premier ensemble pérenne à défendre la création musicale en France, Ars Nova fête cette saison ses soixante ans. À l’image de son fondateur, le compositeur et chef d’orchestre Marius Constant, l’ensemble a su conserver une insatiable curiosité envers toutes les pratiques musicales créatives, aujourd’hui faite sienne par Benoît Sitzia et les partenaires artistiques qui partagent le chemin de l’ensemble, de la Nouvelle-Aquitaine à l’international.

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