Jacques Weber

Quand Jacques Weber arrive, rien à faire, on voit apparaître Cyrano, Orgon, ou le roi Lear sous la marinière et le blou- son vert qu’il porte ce jour-là. Il sort tout juste des répéti- tions de la nouvelle pièce de Pascal Rambert, Les Conséquences, et s’apprête à rentrer chez lui en Bretagne. Célébré pour la force et l’expressivité de sa voix, l’acteur travaille désormais en sourdine. Il ne cache ni ses doutes, ni sa fragilité, ni le désarroi que lui inspire l’état du monde contemporain. Il se montre d’une grande liberté de ton sur l’alcool, qui faillit mettre en péril sa car- rière, ou sur l’oreillette, dont il assume crânement l’utilisation. Jacques Weber garde une gourmandise intacte pour les grands rôles du réper- toire. Son œil frise à l’évocation de Cyrano, du roi Lear, ou d’Alceste, dont il parle comme de vieux amis. Il excelle désormais dans les rôles d’hommes puissants mais brisés, que lui cisèle notamment Pascal Ram- bert. Une grande douceur émane de cet ogre de verre.

C’est une comédie musicale créée à Broadway en 2015, et qui a fait un in- croyable carton en raflant 7 Grammy Awards. Cher Evan Hansen arrive au Théâtre de la Madeleine à Paris dans une mise en scène d’Olivier Solivérès. Celui qui contribue à faire bouger le monde du spectacle par ses proposi- tions, a eu un véritable coup de cœur pour cet OVNI très moderne, qui parle aux jeunes et à leurs parents.

“Bienvenue dans mon amphithéâtre !“ déclare Maestro au début d’Il était une fois... Le spec- tacle imaginé par Arthur Jugnot et Hélène Ba- rillé, la veuve du créateur de la célèbre série animée de France 3.

Ce qui reste d’un amour dissèque le couple, ou plutôt ce qu’il en reste après une rupture. Une pièce intime et universelle signée Carlotta Clerici, où l’acteur donne la réplique à Caroline Devismes.

Olivier de Sagazan est plasticien, sculpteur, metteur en scène et performeur. Avec son nouveau specta- cle Toujours, jamais ! il propose une réflexion sur le geste de création. Partant du principe que la re- cherche artistique est identique, que l’on soit pein- tre, danseur, sculpteur ou acteur, il se produit devant une immense toile, mettant tout son corps en mouvement pour créer une œuvre au sein d’une performance qui confine à la danse.

Emma Bovary ne meurt pas mais survit. Christophe Honoré revisite le roman de Flaubert en faisant de son héroïne l’attraction d’un cirque où l’on raconte son his- toire. Avec au centre de la piste ses acteurs fétiches, dont Marlène Saldana, formidable Madame Loyale et Ludivine Sagnier en Emma.

Avec Boat people, l’autrice et metteuse en scène tisse une fable, entre fiction et documentaire sur l’histoire des personnes réfugiées du Sud-Est asia- tique arrivées en France après 1975. Et interroge leur mémoire au présent.

Avec Spiritueux, l’acteur puise dans son expérience et explore notre relation à l’alcool et aux fêtes. Il pointe, derrière la posture sociale ou la joie appa- rente, les dangers de l’ivresse.

Inattendu. La chanteuse Shy’m, à la brillante carrière mu- sicale, connue également pour être membre du jury dans l’émission Danse avec les stars sur TF1 et actrice dans plu- sieurs séries, vient à l’affiche de la comédie musicale Chi- cago, qui fait un retour événement au Casino de Paris. Et même si on ne présente plus cette artiste, Shy’m a dû se soumettre aux contraintes d’un casting rigoureux pour convaincre les référents américains de ce spectacle. Elle incarnera chaque soir le rôle de la belle meurtrière, star de cabaret, Velma Kelly, au milieu de ses codétenues de la prison du Comté de Cook dans l’Illinois.

Alors qu’il vient de prendre ses fonctions d’Administrateur général de la Co- médie-Française, Clément Hervieu-Léger est sur tous les fronts : après sa mise en scène de Nous les héros de Jean-Luc Lagarce aux Bouffes du Nord, la reprise du Misanthrope salle Richelieu, il crée en alternance dans le même décor L’Ecole de danse. L’occasion de découvrir cette pièce presque inédite de Goldoni sur le quotidien de jeunes danseuses et danseurs aux prises avec un maître ty- rannique qui les exploite.

Eté 1958. Annie Ernaux, 18 ans, fait son apprentissage de la sexualité. Ce sera violent et douloureux. Le prix Nobel de littérature revient sur cet événement dans le récit autobiographique Mémoire de fille, interprété à la scène par Suzanne de Baecque.

La diable s’habille en poupée