Héritiers ?

Bologne sur scène

par Gianni Manzella

Dans l’imaginaire collectif italien, Bologne est qualifiée de « docte », de « grasse » et de « rouge ». De « docte » à cause de son université, la plus ancienne d’Europe, fondée il y a plus de neuf cents ans. De « grasse » à cause de sa passion pour la bonne cuisine et de sa joie de vivre, au risque de déplaire à son archevêque. Enfin, Bologne est « rouge » à cause de la couleur de ses maisons bien sûr mais aussi de ses idées politiques. En effet, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette ville était administrée par la gauche.

Yann-Joël Collin

par Maïa Bouteillet

Difficile, dix ans après la mort d’Antoine Vitez, de désigner des héritiers. Et de quelle part ? L’homme était multiple. Formé auprès d’Aragon dont il fut le secrétaire de 1960 à 1962, il fréquente les couloirs de Chaillot à la grande époque du TNP de Vilar en parfait inconnu comme simple rédacteur de la revue Bref. Il fut surtout traducteur, acteur, poète, artiste engagé, metteur en scène, penseur et pédagogue. Il fut tout cela à la fois et tout au long de sa carrière, passant de la « banlieue rouge » d’Ivry-sur-Seine dans les années 70 au Théâtre National de Chaillot en 1981 et finalement administrateur général à la Comédie-Française où il signe sa dernière mise en scène, La Vie de Galilée de Brecht, en 1990. Enseignant à l’école de Jacques Lecoq puis au Conservatoire, il affirme dès son arrivée à Chaillot sa volonté de poursuivre ses travaux de pédagogie. Ces cours qui allaient marquer des générations d’acteurs, se dérouleront d’abord sous forme de stages reconduits d’année en année ; en 1985-86 ce sera l’Ouvroir, puis l’École (1987-1989).

Marie Vayssière

par Maïa Bouteillet

Il y a dix ans mourait l’homme de théâtre Tadeusz Kantor. Reconnu avant tout pour son oeuvre théâtrale menée dès 1955 au sein du Cricot2, il fut d’abord peintre et plasticien, né en 1915 à l’est de la Pologne et formé à l’académie des Beaux-Arts de Cracovie. En France, on redécouvre depuis peu son travail pictural. Pourtant, les deux aspects sont indéniablement liés dans un processus de création singulier qui passe par le ready-made, l’emballage et le happening et aboutit à l’invention d’une forme nouvelle – où texte, espace, objets et acteurs interagissent dans le même mouvement.

Anselm Weber

par Rolf C. Hemke

A Munich, la saison 2000/2001 s’est ouverte avec La Cassette et Don Juan et Faust, les spectacles du jeune metteur en scène de 37 ans, Anselm Weber, dans la ville où il été formé auprès de Dieter Dorn et de Hans Lietzau. Neuf ans après la mort d’Hans Lietzau, Anselm Weber confie à Ubu ses expériences chez les deux frères ennemis de la scène allemande. La saison prochaine, celui qui refuse de se considérer comme leur héritier prendra la direction du Schauspiel de Francfort-sur-le-Main.

Thomas Richards

par Chantal Boiron

En 1986, le Polonais Jerzy Grotowski fonde en Italie, à Pontedera, ce qu’il appelle alors le « Workcenter of Jerzy Grotowski ». En 1996, il fait ajouter : « and Thomas Richards ». C’était une manière de désigner ce jeune Américain, qui avait travaillé avec lui à l’Université d’Irvine en Californie et qui l’avait suivi à Pontedera, comme son héritier spirituel. Deux ans auparavant, Thomas Richards avait commencé à élaborer Action, une oeuvre que l’on peut considérer comme un symbole de la passation qui s’est opérée entre Jerzy Grotowski et lui. En effet, depuis 1985 jusqu’à sa mort, Grotowski a poursuivi avec Thomas Richards un travail « qui a eu le caractère de la transmission, comme on la comprend dans la tradition ». Il s’agissait, précise Grotowski, de « lui transmettre ce que j’ai atteint dans la vie : l’aspect intérieur dans le travail ».

Eugenio Barba

par Chantal Boiron

L’Odin Teatret : l’héritage improbable

Roberta Carreri

par Chantal Boiron

« Une continuelle métamorphose »

Sigitas Parulskis

par Ina Pukelyte

Les pièces de Sigitas Parulskis paraissent sur la scène lituanienne au milieu des années quatre-vingt-dix, au moment où commence à s’effectuer un changement de valeurs au sein de la petite élite intellectuelle à Vilnius. Jusqu’alors la dramaturgie lituanienne était représentée par une poignée d’auteurs dont la formation, nolens volens, s’était faite à l’intérieur du système soviétique ou qui ont produit leurs pièces durant cette époque.

Oedipe roi selon Mario Martone

par Gianni Manzella

De temps en temps il est nécessaire de se mesurer à nouveau à la tragédie grecque. C’est ce qu’a fait à plusieurs reprises Mario Martone, particulièrement lors des moments les plus critiques de son parcours artistique, quand déjà il reflétait dans le personnage de Philoctète les angoisses de sa propre génération. Plus récemment sa mise en scène de Sept contre Thèbes s’appuyant sur le drame yougoslave et reprise dans son très beau film Théâtre de guerre avait été l’occasion de réfléchir sur le sens politique du métier théâtral, à la veille de se voir confier la direction du Teatro di Roma.

Thomas Bischoff à la Volksbühne de Berlin

par Carola Dürr

Le théâtre de Thomas Bischoff est monumental : la forme épurée et ascétique engendrée par son travail, sa concentration sur la parole et son intérêt pour les structures totalitaires en font un metteur en scène hors du commun. La face cachée de sa biographie est-allemande aurait pu l’éloigner de la scène. Pourtant, il connaît actuellement un grand succès à la Volksbühne de Castorf à Berlin avec la pièce de Werner Schwab, Extermination du peuple ou Mon foie n’a aucun sens.

Woyzeck de Georg Büchner

par Joëlle Gayot

En France, Stéphane Braunschweig vient de prendre la direction du TNS, où il succède à Jean-Louis Martinelli. Pour son premier spectacle à Strasbourg, il a choisi l’oeuvre fragmentaire de Büchner : Woyzeck.

Wim Vandekeybus dévore la scène

par Claudine Galea

La nouvelle chorégraphie de Wim Vandekeybus, In asmuch as life is borrowed découverte en France au Festival de Marseille en juillet dernier, est une épopée magistrale où les interprètes se livrent deux heures durant au chaos. Sur une folle musique de Marc Ribot qui sera jouée « en live » à Paris.

Les succès de la 5e Biennale de Bonn

par Rolf C. Hemke

Une chance pour la haine…

Divadelna Nitra 2000

par Chantal Boiron

Le vertige du vide

Montenegro : Le Festival de Budna

par Gilles Costaz

Sur la Méditerranée, Budva est une station balnéaire où règne l’indolence des foules de l’été et qui ne ressemble pas à la ville voisine, la belle et endormie cité historique de Kotor. C’est pourtant à Budva que se déroule un festival important, le plus important du Montenegro.

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