La formation des comédiens en Europe centrale

Albanie

par Sesilia Plasari

En Albanie, la formation institutionnelle des comédiens a débuté en 1960 avec la fondation de l’Institut Supérieur des Arts de Tirana, transformé récemment, dans le cadre de la réforme de l’enseignement supérieur, en Académie des Arts. Celle-ci se compose de plusieurs Facultés qui englobent toutes les disciplines artistiques enseignées en Albanie. La Faculté des Arts de la Scène est scindée en deux départements : le premier prend en charge la formation des comédiens et le second la mise en scène, la scénographie, la chorégraphie et la théorie d’art.

Arménie

par Tania Moguilevskaia

La plupart des acteurs arméniens sont formés à l’Institut d’État du Théâtre et du Cinéma qui se trouve à Erevan, capitale de l’Arménie. Il a été fondé en 1944 en tant qu’Institut théâtral d’État doté des facultés : jeu d’acteur, mise en scène, études théâtrales.

Biélorussie

par Virginie Symaniec

La problématique de l’éducation et de la formation en Biélorussie qui, depuis l’élection au suffrage universel d’Aliaksandr Loukachenka à la présidence en 1994, s’est retrouvée soumise à un processus de transition autoritaire, paraît aujourd’hui singulière. Le monde du théâtre y a été l’un des premiers touchés par la mise en place progressive d’un nationalisme d’État fondé sur une rhétorique de type populiste, ainsi que par la volonté du régime biélorussien de procéder au contrôle de tous les pans de la société restés non loyaux envers le gouvernement.

Croatie

par Suzana Nikolic

Certes la Croatie possède une longue et riche tradition théâtrale. Pourtant, l’Académie d’Art Dramatique de l’Université de Zagreb est la seule école de jeu dramatique d’envergure nationale.

Russie

par Sophie Picon

La Russie est un pays dont le théâtre a nourri et profondément transformé la pratique théâtrale occidentale. Les deux grands réformateurs de l’art du jeu et de la mise en scène, Stanislavski et Meyerhold, ont inauguré au début du siècle dernier une véritable réflexion sur la formation de l’acteur et du metteur en scène, et l’ont systématisée, en l’explorant dans leurs studios ou laboratoires qui mettaient la recherche pédagogique à l’honneur. De fait, la conception de l’acteur en Russie est globale, et pour sa formation, les écoles s’appliquent toutes à reculer autant que faire se peut le moment du jeu à proprement parler, c’est-à-dire le travail d’un texte théâtral et la construction d’un personnage, pour favoriser tout ce qui pourrait nous apparaître plus périphérique, à savoir le travail avec l’objet, la technique et la culture musicales (chant soliste et pratique chorale), l’acrobatie, la danse ou l’escrime.

Slovénie

par Thomas Gubensk

C'est en 1945, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que fut créée en quelques mois l’institution connue de nos jours sous le nom d’Académie de Théâtre, de Radio, de Cinéma et de Télévision de Ljubljana et alors appelée Académie des Arts Dramatiques. À l’origine, celle-ci s’était donné pour seule mission de former des acteurs, des metteurs en scène et des dramaturges de théâtre, dans la mesure d’ailleurs où elle officialisait l’école d’art dramatique fondée en 1943 par les Partisans dans le « territoire libéré » d’une Slovénie alors occupée – lequel territoire hébergeait des institutions comme le théâtre, le transport aérien et les chemins de fer.

Turquie

par Emre Koyuncuoglu

Il y a en Turquie quatre catégorie d’écoles et de lieux de formation pour les acteurs. Tout d’abord, les conservatoires d’état, où la tradition des programmes de formation des acteurs est établie par rapport à d’autres structures. Deuxièmement, les programmes de formation de l’acteur des sections théâtre des différentes universités d’État, qui ne sont en principe pas spécialisées dans la formation de l’acteur, mais qui offrent un enseignement sur le théâtre en général. En troisième lieu, les universités privées qui s’inspirent des sections théâtre des universités d’État, mais qui, par rapport aux conservatoires et universités d’État, ont davantage de moyens financiers pour le choix des enseignants.

Ukraine

par Tania Moguilevskaia

Ces derniers temps, les établissements qui proposent une formation d’acteur se sont multipliés en Ukraine. Les écoles les plus anciennes sont l’Université Nationale de théâtre, de cinéma et de télévision de Kiev, l’Université d’art de Kharkiv et l’École non supérieure de Dniepropetrovsk. Récemment, l’Université de la culture et de l’art de Kiev a ouvert une promotion pour les acteurs professionnels et l’Université de Lviv a créé une faculté théâtrale.

Mutation entre contrainte et volonté

par Tania Moguilevskaïa, Gilles Morel

Nous observons trois principaux modèles institutionnels des écoles de théâtre en Europe de l’Est. Leur statut dépend de leurs conditions historiques de création et des législations en vigueur. Leur dénomination répond à une certaine logique tout en recouvrant des réalités diverses. Le début du siècle dernier marque clairement la professionnalisation de la formation de l’acteur. Deux modèles s’imposent alors : l’Atelier-Studio lié à un théâtre et le Conservatoire de Musique qui intègre un cursus théâtral. Le pouvoir socialiste a préféré regrouper au sein d’une même institution les diverses disciplines. Ce qui a donné naissance à de nombreux Instituts et Académie des Arts. La diversification des disciplines a orienté l’évolution vers les statuts d’Université Artistique et d’Académie.

Travaux d’élèves et réflexions

par Chantal Boiron · visuels: Thierry Tordjman

Deux théâtres de Strasbourg, le TNS et Le-Maillon, ont conçu et organisé ensemble un nouveau festival de théâtre. « Premières », tel est son nom, entend révéler de jeunes metteurs en scène européens, formés dans une école supérieure, au moment même où ils entrent (ou vont entrer) dans la vie professionnelle. La première édition eut lieu en mai dernier : ce fut un moment riche en découvertes et en émotions.

Les écoles de théâtre européennes face à la Déclaration de Bologne

par Chantal Boiron

Les 7 et 8 mai 2005, l’Association belge Théâtre & Publics organisait une table ronde européenne dont le but était de réfléchir aux conséquences du Décret de Bologne (signé en 1999 par 29 pays2) sur les formations artistiques et, en l’occurrence, les formations théâtrales. La thématique était ainsi définie : La préservation ou la construction d’une formation de l’acteur de type «artisanal» dans le cadre du « formatage industriel » induit par le Décret de Bologne.