Projets, programmes, utopies

Entretien avec Avital Ronell - Qui est à l’appareil ?

par Jérôme Lèbre, Laure Vermeersch, Lise Wajeman

Faire de la philosophie au téléphone ou sonder les profondeurs de la bêtise ? Avec Avital Ronell il s’agit bien plutôt d’interroger les souverainetés et les autorités au profit d’une épreuve de l’altérité. Née à Prague, après une petite enfance en Israël, et une enfance dans un quartier d’immigration new-yorkais, Ronell est devenue spécialiste de littérature comparée en même temps que philosophe. Son œuvre et sa pensée jaillissent au détour d’un itinéraire institutionnel atypique. L’autorité académique ou politique est bien la première à faire les frais de sa démarche. L’affirmation spontanée de la maîtrise ou de la force souveraine ne peut en effet rien contre la condition même du savoir et du vouloir : le fait d’avoir été convoqué par ce que l’on ne voulait pas savoir. Répondant à l’appel, la philosophe rencontre les objets humbles qui secrètement font vaciller l’autonomie du sujet, mais trahissent ainsi son fond. (...)

Chantier : conjuguer les temps de l’émancipation

par Sophie Wahnich, Pierre Zaoui, François Méchain, Laurence Duchêne, Frédéric Graber, Marion Lary

- Intervention graphique proposée par François Méchain. - Présentisme et émancipation / Histoire d’un temps sans histoire. Entretien avec François Hartog, propos recueillis par Sophie Wahnich et Pierre Zaoui. - Time is money / Le court-termine : destin de l’économie ou choix politique ? par Laurence Duchêne. - Les projets / Formes socio-politiques de l’action par Frédéric Graber. - Le capitalisme comme vol du temps / Du droit de glanage au droit de glandage, par Pierre Zaoui. - Persistance de l’utopie. Entretien avec Miguel Abensour, propos recueillis par Sophie Wahnich. - Critique du progrès / Le pessimisme actif peut devenir lumineux, par Sophie Wahnich. - Inventer des brèches / Des pratiques différentes dans le cinéma d’aujourd’hui, par Marion Lary. - Le Tambour des doléances / Des cahiers pour politiser les plaintes

Rodolphe Burger rend hommage au guitariste de blues James Blood Ulmer

par Rodolphe Burger

Dans la lumière arrêté. Le regard de l’autre

par Florent Martinez

Récit inédit. Pendant des mois qui me parurent s’étirer interminablement, six mois peut-être, je dus chaque matin attendre, jusqu’à une heure qui variait souvent et imprévisiblement, l’arrivée de l’unique et redoutable aide-soignante que le service de soins m’avait attribuée pour m’aider à me laver et à m’habiller.(...)

Conte d’été (deus, hic 1)

par Caroline Bergvall

Week-end à Rome.

Le tourbillon est...

par Suzanne Doppelt, François Matton

Effets d’optique Suzanne Doppelt et François Matton composent un nouveau tableau inédit

Stefka Stefanova Nikolova vous écrit...

par Cécile Canut

Lettres de Bulgarie Aller dans le cadre de son travail de linguiste, vers ceux dont elle étudie la langue, en Afrique, en Bulgarie, oriente Cécile Canut. La rencontre est sa boussole. Elle entrecroise voix et regards du chercheur et de ceux qui nourrissent cette recherche pour créer des objets différents : films et livres sont élaborés ensemble pour construire un nouveau savoir. C’est ce dont témoignent les textes de Stefka Stefanova Nikolova, une femme tsigane sédentarisée à Sliven, qui s’est saisie de l’écriture pour s’extraire de la prison à ciel ouvert où elle vit, en Bulgarie. (...)

Ode to Blood

par Rodolphe Burger

Guitare musique Quand le jazzman Ornette Coleman a rencontré le guitariste américain James Blood Ulmer, il a entendu la manière « harmolodique » de jouer que lui-même recherchait. Mais personne n’a jamais su et ne sait exactement ce que cela signifie. Rodolphe Burger qui a collaboré à plusieurs reprises avec Blood Ulmer lui a demandé de préciser ce qu’on pouvait entendre par là avant de tenter, ici, sa propre interprétation. Portrait admiratif et reconnaissant.

Vibrations de la mémoire

par Olivier Schefer

La modification La formule, c’était un son [1], un tintement de cloche, au passage des gares, dispersé dans ces paysages nocturnes entr’aperçus ; le rideau cognait toujours contre la vitre. Son, vibration, tintement, étoile filante, ou presque, à cause des roues de la machine, tête basse dans le noir, tchac à tac tchac à tac. Deux fois. Et ça part derrière, en ricochets, une file de notes, et là !, tendez l’oreille, tdi tdi tdi tdi tdiinnnnn. Filante, je dis. Une sonnerie imperceptible, mais assez pour creuser mes nuits, et ça tremble, s’évanouit, trois, quatre notes emportées, déjà perdues, avec la dernière gare arrachée, elle aussi, par le mouvement de la machine avant, tête basse. Je suis parti pour ces quelques notes. (...)

Occuper le terrain

par Tiphaine Samoyault

De numéro en numéro, l’inquiétante étrangeté politique en Europe.

Changer sa vie - Rntretien avec

par Aude Lalande

Marc-Henry Soulet est titulaire de la chaire de sociologie, politiques sociales et travail social à l’Université de Fribourg en Suisse. Ses travaux croisent régulièrement la question des drogues. Ils portent la marque d’une politique des toxicodépendances qui a su contenir en Suisse, depuis vingt ans, la dimension répressive. Si son propos enchaîne, pour le lecteur français, des renversements de perspective parfois saisissants, c’est sur le fond d’un parti pris résolu de pragmatisme.

“Sans l’ombre d’une hésitation ” - Rencontre avec

par Ariane Chottin, Caroline Izambert

Le 3 octobre, les citoyens de Bosnie-Herzégovine sont convoqués aux urnes pour des élections générales. La mainmise des nationalistes brouille la scène politique même si des voix dissidentes parviennent à se faire entendre. Face aux 3,1 millions d’électeurs, inscrits sur les listes électorales, plus de 8 000 candidats issus de 47 partis politiques se présentent. De quoi sera fait le visage politique de demain ? Si Jovan Divjak est profondément nostalgique du Sarajevo d’avant la guerre, il soutient un pari fort avec son association L’éducation construit la Bosnie-Herzégovine : celui de déjouer, en leur garantissant l’accès à l’éducation, le piège des haines véhiculées par ces discours nationalistes qui cherche à se refermer sur les nouvelles générations. Rencontre en deux temps, à Sarajevo, puis à Paris. (...)