Faire entendre la voix du silence : c’est ainsi que l’on pourrait définir le travail de Lou Villapadierna qui s’intéresse à la « voix virtuelle » a priori imperceptible. Sa première exposition personnelle se tient au centre d’art contemporain Zoo, à Nantes, jusqu’au 25 octobre 2025.
Brice Dellsperger
Lou Villapadierna
Théâtre des orgies et mystères
Il y a des œuvres qui survivent à la mort, non par le biais rassurant de catalogues raisonnés ou de rétrospectives muséales, mais parce qu’elles se réincarnent dans la chair du monde. Hermann Nitsch (1938- 2022), figure cardinale de l’actionnisme viennois dont on a pu voir régulièrement les peintures à la galerie RX, vient ainsi de ressusciter, en ce printemps 2025, à travers la reprise intégrale de son Théâtre des Orgies et Mystères (Théâtre O.M.) dans son château de Prinzendorf. Nous y étions.
Arman, traversée du temps
Vingt ans après sa mort, un « complot » s’est tramé pour rendre hommage à Arman en l’absence de commémoration plus officielle. Au Musée Picasso d’Antibes, une double exposition Arman-Venet confronte l’usage du hasard et de l’accident chez deux artistes qui furent liés par une étroite amitié (28 juin-28 sept. 2025), tandis qu’à quelques kilomètres de là, la fondation que Bernar Venet a ouverte au Muy en 2014 rejoue le Plein réalisé par Arman en 1960 dans la galerie d’Iris Clert (22 mai-30 sept. 2025). À Paris, la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, qui nous a désormais habitués à des rentrées historiques de qualité muséographique, a réuni une quinzaine d’œuvres de premier plan (commissariat Bernard Blistène, 12 sept.-fin oct. 2025). Ainsi (re)découvre-t-on un artiste loin d’être réductible à ses accumulations et qui aura apporté au Nouveau Réalisme une complexité trop souvent ignorée.
Tacita Dean
À l’occasion d’une première exposition d’envergure aux États-Unis, Tacita Dean révèle, dans Base Matter and Uncommon Solvent, somme publiée récemment par MACK à Londres, sa conception très large, et tout aussi féconde, du dessin.
Luca Arruda
Ovni brésilien
Une scène libanaise en exi
En cette année 2025, le Liban est particulièrement mis à l’honneur dans l’actualité culturelle française. Entre autres événements, Photographier le patrimoine du Liban, 1864-1970 (3 avril 2025-4 janv. 2026) à l’Institut du monde arabe, à Paris, dévoile un Liban disparu. Exposé au Musée d’art contemporain de la Ville de Marseille (4 juin 2025-4 janv. 2026), le Libanais Ali Cherri appartient quant à lui à une nouvelle génération qui, en raison du contexte géopolitique du pays, s’est installée en France. L’occasion pour Caroline Cros de revenir sur quelques-uns des artistes, moins connus, qui la composent et d’en dresser le portrait. Certains font partie du programme de films de la Semaine libanaise (8-13 sept. 2025), projetés dans divers lieux en Avignon, en écho à l’exposition l’ Arrière-pays. Territoires arabes en archipel : des traversées et des récits, à travers la collection du Centre national des arts plastiques qui s’est tenue cet été à l’église des Célestins.