Numéro 56

Plus d'artistes d'origine étrangère dans le théâtre berlinois : c'est ce qu'a souhaité Shermin Langhoff il y a cinq ans en fondant à Kreuzberg le Ballhaus Naunynstrasse. Aujourd'hui on lui confie, avec Jens Hillje, le Maxim Gorki Theater, qui devient la première troupe permanente réellement multiculturelle, à l'image de la capitale. Rencontre, quelques jours avant l'événement le plus excitant de la rentrée théâtrale.

En cette froide soirée de novembre 1943, alors que l'Amérique est plongée dans le conflit mondial, un jeune novice de 25 ans remplace au pied levé son collègue Bruno Walter, le chef d'orchestre du prestigieux New York Philharmonic Orchestra. sa virtuose interprétation de Robert Schumann, retransmise ce soir-là sur les ondes, le rend célèbre du jour au lendemain. Son nom : Leonard Bernstein (1918-1990).

Sous un soleil radieux de début d'après- midi, je pénètre dans la première cour d'un ensemble de jolies Höfe, en face du Engelbecken, à Kreuzberg. La porte de l'atelier, d'un vert profond, est minuscule, encadrée de verdure et divers pots de fleurs. un petit panneau de bois annonce sobrement « Bilderrahmung ».

Cet automne, on est décidé. On se met au sport ! mais quelle salle choisir ? si vous n'avez toujours pas trouvé chaussures à vos pieds, Berlin Poche vous souffle quelques adresses anti-stress..

Ces petits biscuits, qui n'ont pas d'équivalents français, se retrouvent déjà sur les étals à partir de septembre. mais c'est réellement à la période de l'Avent que l'on se régale par avance en préparant avec un amour pâtissier les célèbres Plätzchen.

Si vous pensez que le bio c'est bien mais que vous ne vous y retrouvez plus trop entre les innombrables certifications, alors le principe de SpeiseGut devrait vous plaire. Pour la somme de 55€ par mois, SpeiseGut vous assure une livraison hebdomadaire de fruits et légumes à un des points de distribution collectif de la ville...

C'est un recueil de nouvelles paru en 2012, frappé du fameux logo à l'étoile des Éditions de Minuit – dessiné par vercors, l'un de leurs fondateurs du temps de la Résistance –, qui aura mis un coup de gong final à l'œuvre de l'écrivain Christian Gailly, décédé en octobre. Saxophoniste et chauf- fagiste en ses jeunes années, il est entré par la petite porte de la grande maison à couverture blanche de qualité française qui cherchait la relève au début des années 1990.

́Epurées et très graphiques, les photos de Benedict Morgan (basé à Londres) ont la force stylistique de véritables objets de design. La palette de couleurs restreinte et minimaliste, ainsi que la réduction du motif central, créent une tension drama- tique tout en statisme, sans sentimentalisme ni long discours. Il ne rechigne pourtant pas à quelques excentricités très british, comme dans la série Wrapping Paper avec ses fleurs rétros, dans laquelle l'humour s'exprime férocement contenu et parfaitement ordonné. Tout l'art de ses images repose dans l'éclairage, qu'il compose avec une minutie de peintre : pour preuve, les Block Series et ses écoulements de pigment liquide le long d'une structure de cubes, ou les motifs de Painted Stripes dans lesquels des décors quotidiens sont travaillés grandeur nature et pinceau à la main comme dans une création Photoshop.

La première de Rigoletto à la Deutsche Oper le 21 avril dernier a été huée comme il se doit. Pratique berlinoise s'il en est, dont Jan Bosse avoue avoir été mis en garde : « Si une mise en scène n'est pas huée à l'opéra, c'est que quelque chose cloche dans ton travail ! ». Entretien avec ce metteur en scène, plutôt issu du milieu du théâtre, qui nous livre ses réflexions sur la nature de son public.

Du 12 au 17 novembre, la 6e édition d'Afrikamera pousse les portes du Kino Arsenal et fait souffler un vent nouveau sur la capitale. Pour présenter le festival, nous avons rencontré son directeur, Alex Moussa Sawagado.

Après le Schauspielhaus de Stuttgart, berlin accueille la création de Rimini Protokoll, Qualitätskontrolle, dans le cadre du festival No limits. à travers le témoignage d'une jeune femme paralysée depuis l'âge de ses 18 ans, le collectif aborde des questions éthiques universelles. Rencontre avec Sebastian Brünger, membre du collectif.

La chanteuse libanaise yasmine Hamdan défie la gé graphie musicale à la recherche de nouveaux territoires sonores. Pionnière de la scène underground libanaise dans les années 90 avec le groupe Soap Kills, Yasmine voyage ensuite en arabology aux cotés de mirwais pour aujourd'hui revenir avec Ya Nass, un album produit par Marc Collin (nouvelle vague). La couverture du Rolling Stone allemand l'adoube, le public l'adore et la tournée européenne s'emballe. à quelques jours de sa halte berlinoise, rencontre avec une alchimiste des sons.

« Par la scène et pour la scène », car à Berlin, tout est noir. Tout rentre et rien ne dort. quatre jours et nuits ne suffiront d'ailleurs pas à déflorer ce monde qui, sous le voile des mystères, développe aujourd'hui sans vergogne un vocabulaire commercial et économique. Politique, il l'est de naissance, et contre les apparences d'une « culture de la machine », le festival évolue cette année, varie les tons avec BerMuDa concerts et BerMuDa Books. une manière de mettre en avant les ouvrières, mais aussi de pousser des portes avec une attention renouvelée. Cinq ouvrages, lus par leurs auteurs, dans cinq bars différents, cela revient à réunir la tête et les jambes. Thomas Meinecke, avec analog, reviendra sur son expérience de dj, l'identité étant un thème récurrent dans sa production. Comme on se laisse bercer parfois, les Berlin Music Days donnent du temps à la parole. Jusqu' à l'année prochaine.