La Chienlit Petit guide de la contestation

Anarchie

Les théories anarchistes sont apparues au XIXe siècle, en réaction contre les sujétions écrasantes consécutives à la révolution industrielle. Elles prônent le culte de l'individu par opposition aux nouvelles contraintes sociales. Cependant, leurs principaux théoriciens, Godwin, Stirner, Proudhon, Bakounine, Reclus, Faure, Sorel, etc., s'opposent sur bien des points. C'est à Proudhon et à son ouvrage « Qu'est-ce que la Propriété ? », paru en 1840, que remonte l'usage du mot : « Quoique très ami de l'ordre, je suis, dans toute la force du terme, anarchiste ».

Castro (Fidel)

Né le 13 août 1926, à Cuba. Fils d'un riche émigrant espagnol. Elève assidu des Jésuites. Il entre en 1945 à la Faculté de Droit de La Havane et devient président de la Fédération des Etudiants. Avocat en 1950, il se marie avec la soeur du futur secrétaire d'Etat à l'Intérieur de Batista. Il milite alors dans un groupement de gauche non communiste. Candidat au Congrès, en 1952, il ne peut être élu : Batista vient de prendre le pouvoir. Il entre dans l'opposition et tente vainement, le 26 juillet 1953 (date devenue fête nationale), de s'emparer d'une caserne, avec une centaine de partisans. Arrêté, condamné à quinze ans de prison, amnistié deux ans plus tard, il s'exile au Mexique. Le 15 novembre 1956, il tente, à bord du yacht « Granma », de débarquer à Cuba pour rameuter ses partisans. L'opération échoue. Seuls, Castro et douze de ses fidèles (parmi lesquels Che Guevara et Raul Castro, son frère) parviennent à gagner la Sierra Maestra, où ils constituent un maquis : le « Mouvement du 26 juillet ».

Gauchisme

Il est possible de situer la naissance du mouvement gauchiste, c'est-à-dire d'une extrême gauche non communiste, à l'époque de la guerre d'Algérie, environ dix ans avant l'explosion de mai 1968.

Gens de lettres

Marquée simultanément par l'abus de la rhétorique et la mythomanie galopante, la « Révolution de mai » ne pouvait manquer d'éveiller immédiatement l'intérêt le plus vif au sein d'une corporation comme celle des gens de lettres, particulièrement riche depuis quelque trente ans en prolétaires de salon, guerilleros de chambre à coucher, révoltés à compte d'auteur et pétitionnaires spasmodiques.

Ho Chi Minh (Nguyen Hai Quoc, dit)

Né en 1890, dans le Nord-Annam. Son père, déjà, complotait contre l'administration coloniale. A vingt-et-un ans, après des études au lycée français d'Hanoï, il quitte l'Indochine pour les Etats-Unis, séjourne à Harlem, puis à Londres, Berlin et Paris. Membre du Parti socialiste, il participe au Congrès de Tours, en 1920, et adhère au Parti communiste. Après quelques démêlés avec la police, il part pour Moscou en 1923, à l'école du Komintern. Envoyé en Chine, il organise à Canton, puis à Hong-Kong, l"embryon du futur P.C. vietnamien.

Jeunesses communistes révolutionnaires (J.C.R)

Lors de son congrès national de mars 1967, la J.C.R. notait: « Il y a exactement un an que notre organisation a été créée; elle est le résultat d'une lutte oppositionnelle menée pendant plus de quatre ans au sein du Mouvement de la Jeunesse Communiste ». En effet, après la crise des intellectuels communistes consécutive à l'écrasement de la révolution hongroise de 1956, les étudiants communistes connurent une relative liberté, ce qui facilita leur recrutement. Mais une trop vive indépendance s'étant manifestée lors de leur congrès de 1960, le Parti réagit brutalement pour les faire rentrer dans le rang.

Katangais

Peuplade de l'Afrique Noire qui tenta de faire sécession du Congo ex-belge, en 1960, et appela des volontaires blancs à son secours. D'où le nom de « Katangais » donné, par extension, aux formations mercenaires en uniforme.

Manifeste des 121

On a pu dire que le « Manifeste des 121 » fut , à l'occasion de la guerre d'Algérie, le point de départ , chez les intellectuels, d'une nouvelle gauche révolutionnaire, débordant le Parti communiste, cette gauche extrême qui dominera les événements de mai 1968. C'est le 5 septembre 1960 que l'on devait apprendre que 121 intellectuels avaient signé un manifeste approuvant l'insoumission.

Maspero (François)

A 27 ans, Maspero décida de devenir pape. De fines lunettes cerclées d'or apportèrent un peu de sérieux à son visage d'éternel étudiant, et il tint concile au 40, rue Saint-Séverin (Paris 5e), dont il fit, sous l'enseigne de « La Joie de Lire », le Saint-Siège de la religion progressiste.

Parti communiste français

Le Parti communiste français pourrait dire de la contestation ce que Napoléon disait de la couronne d'Italie : « Dieu me l'a donnée, gare à qui la touche ! » La contestation, c'est son industrie, son passe-temps, son affaire. Une exclusivité en quelque sorte. Il n'est de bon contestataire que communiste. Et qui conteste sans le Parti conteste contre lui. Surtout s'il se réclame de « la gauche ».

Révolution sexuelle

« La révolution sexuelle sera ou ne sera pas ». Cette maxime fleurit en mai 1968 sur les murs du Quartier latin, avec d'autres slogans qui se veulent plus discrets : « Baisez-vous les uns les autres, sinon ils vous baiseront » ou « Plus je fais l'amour, plus j'ai envie de faire la révolution; plus je fais la révolution, plus j'ai envie de faire l'amour ».

Sartre (Jean-Paul)

Peu de temps avant le référendum, l'auteur de « L'Etre et le Néant » fut convié à prendre la parole dans un meeting organisé à la Mutualité par le dessus du panier de la gauche pensante. Public choisi d'enseignants supérieurs et d'étudiants prolongés. En arrivant sur l'estrade une surprise attendait l'orateur. On avait écrit au crayon gras, près du micro : « Sartre, sois clair, sois bref ». Deux impératifs auxquels celui que Céline avait généreusement baptisé « I' Agité du bocal » ou encore « La bourrique à lunettes » s'est toujours montré incapable de souscrire.

Télévision

C'est Michel Honorin, grand reporter à la télé, qui mit le feu aux poudres. Depuis le 3 mai , on se battait dans les rues de Paris. Des barricades barraient les rues du Quartier latin. Tous les soirs, les Français écoutaient le récit des bagarres qui secouaient la nuit et les explosions des grenades rythmaient les chants et les cris de fureur. Seule la télévision était aveugle. Aveugle et muette.

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