Visages

Politiques du visage

par André-Louis Paré

Les délires de faciès : les codes bafoués de la statuaire

par Jacques Py · visuels: Francis Montillaud, Franz Xaver Messerschmidt, Louis Fortier, Simon Nicaise, Heather Dewey-Hagborg

Leur vie figée dans le bronze ou le marbre, les Grands Hommes hantent les places publiques avec des poses dont la gestuelle et les traits du visage traduisent le lyrisme nécessaire à l’entrain des foules vers des causes pour le moins nationales. Lorsqu’ils ne sont pas ces valeureux guerriers ou révolutionnaires adulés par leur pays reconnaissant, les autres mortels méritant d’être statufiés portent généralement aux nues une maîtrise des expressions évocatrices de leurs valeurs morales et civiques.

Visages d’une contre-appropriation : le masque autochtone comme objet de lecture de l’identité

par Alexia Pinto Ferretti · visuels: Nicholas Galanin, Alison Bremner, Brian Jungen

Considéré historiquement comme le miroir de l’âme, le visage est une énigme qui reste à déchiffrer surtout lorsqu’on l’appréhende en rapport à la représentation de l’altérité. Chez les Autochtones d’Amérique du Nord, les visages peuplent le monde : tous les êtres vivants, mais aussi les objets inertes, sont dotés d’une facialité qui peut être découverte par le geste créateur de l’artiste.

Visages-monde et environnement pervasif: le double jeu du visage contemporain

par Marion Zilio · visuels: Liu Bolin, Kimiko Yoshida

Le matin du 16 novembre 2005, alors qu’il se rendait à son atelier situé dans le village International Arts Camp, également connu sous le nom de Village Suojia, dans la banlieue de Pékin, l’artiste Liu Bolin découvrait avec effroi les ruines de son espace de travail. Les autorités chinoises, animées par une politique de restructuration en vue des Jeux Olympiques, avaient démoli du jour au lendemain près d’une centaine de studios, expulsant ainsi les artistes et leur famille de leur lieu d’habitation.

Faire de nos visages des armes : biométrie, identité et le potentiel du visage

par Vincent Marquis · visuels: Zach Blas, Ursula Johnson, Mushon Zer-Aviv, Rafael Lozano-Hemmer

À ce stade du développement de la guerre contre le terrorisme, il serait difficile d’être surpris par la rhétorique de prévention qui a teinté la suite de chacun de ses moments décisifs. Dans la foulée des récents attentats de Paris et de Bruxelles — pour ne pas mentionner le catalyseur initial de cette guerre, les événements du 11 septembre 2001 —, les politiciens autant que les médias se sont empressés d’adopter et de répandre l’idée que ces crises, tout comme celles qui les ont précédées, auraient pu être évitées grâce aux technologies biométriques et, plus précisément, à travers les systèmes de reconnaissance faciale.

Le visage : l’autre du portrait ?

par André-Louis Paré · visuels: Paolo Almario Raphaëlle de Groot, Leandro Berra, Patrick Tresset

D’emblée, le visage semble proprement humain. Difficile de croire qu’il serait, comme le prétend Lyotard, inhumain. Toute une tradition philosophique, depuis les Grecs anciens jusqu’à nos jours, considère le visage comme cette part de nous-mêmes où s’éclaire la particularité de notre espèce, incomparable à tout autre être vivant. En le décrivant, Sartre convient que le visage, distinct du corps, est une « transcendance visible ».

Le sublime réinventé

par Bénédicte Ramade · visuels: Ursula Biemann, Richard Misrach, Julien Discrit

Rares sont désormais les expositions se lançant des défis thématiques et intellectuels comme celui relevé par Hélène Guénin pour le Centre Pompidou-Metz. Ce n’est rien de moins que le sublime dans tous ses états et le désir de le réactualiser à l’aune de l’anthropocène qui est entrepris sur tout un étage, avec un foisonnement d’œuvres historiques et contemporaines.

Peut mieux faire : une inépuisable source de réinvention(s)

par Jérôme Delgado · visuels: Michel Hellmann, Nancy Belzile, Marianne Papillon, Jérôme Ruby, Isabelle Laverdière

Lancée en 2009, l’exposition PEUT MIEUX FAIRE — Cahiers d’exercices s’est avérée, au fur et à mesure qu’elle s’est répétée et qu’elle a pris de l’expansion, un véritable essaim d’écoliers. Des écoliers rebelles ou dociles, ou les deux à la fois; tout dépend du point de vue. Le matériau imposé, le cahier d’exercices Canada Hilroy, a certes été mille fois plié, chiffonné, transformé, lacéré, étripé, brûlé même. Bref, peu utilisé comme on le ferait sur les bancs d’école.

Attracteurs : ces bestioles vivantes immobiles

par Alain-Martin Richard · visuels: André Du Bois

Des figures graciles, élégantes dans leurs pas retenus, ont surgi du sol dans le quartier Saint-Roch, à Québec. On dirait des personnages sculptés dans des branches de bois, à la fois fragiles et solides, regroupées par petites bandes dans une posture de méditation.

Édition/Forme/Expérimentation : repenser le livre

par Louise Brunet

En cette ère où l’art contemporain s’initie au design graphique en adoptant des outils numériques de production, de diffusion et de distribution, Édition/Forme/Expérimentation interroge le livre en tant que médium créatif venant affirmer sa forme matérielle et esthétique, cherchant ainsi à établir un véritable échange entre différentes pratiques artistiques.

Carl Bouchard : les territoires de l’objet

par Nathalie Côté

Carl Bouchard a développé, depuis vingt ans, une œuvre pluridisciplinaire qui s’épanouit grâce à un savoir-faire inspiré des pratiques artisanales du terroir québécois. Avec l’exposition Élargir son territoire, présentée à la galerie de L’Œil de poisson, au début de l’année 2016, l’artiste s’est approprié différents aspects de la culture autochtone puisés dans l’artisanat et l’art traditionnel.

La vie mise au travail : le pouvoir de l’aliénation

par Marie Perrault

Depuis près de dix ans, Marilou Lemmens et Richard Ibghy s’intéressent à l’activité humaine et à son accaparement par la marchandisation et l’économie de marché. Pour la présente exposition, la commissaire Véronique Leblanc a choisi parmi leurs œuvres des installations, des sculptures et des vidéos relevant de considérations liées au travail.

Alexis Bellavance : ce qui se cache derrière

par Manon Tourigny

Alexis Bellavance, connu comme performeur et artiste audio, poursuit également une pratique installative depuis une quinzaine d’années. Mais c’est sans doute depuis les deux dernières années que son travail dans ce créneau a trouvé un plus grand rayonnement, notamment par la présentation de L’échelle des amas.

Tim Messeiller : un mobilier contextuel

par Ariane De Blois

Multipliant les références à l’histoire de l’art et à la culture populaire, le travail de Tim Messeiller, au croisement de l’art, du design et de l’artisanat, se doit d’être appréhendé à l’aune de plusieurs angles. Et de fait, le récent projet de l’artiste suisse, intitulé Un mobilier contextuel, ne faisait pas exception à la règle.

Philippe Caron Lefebvre : Instinct

par Cynthia Fecteau

Instinct, une exposition de Philippe Caron Lefebvre, présentée à Sporobole, s’inscrit au cœur de ses plus récentes recherches autour du statut archéologique de l’objet sculptural et des mécanismes de survie et d’évolution dans la nature, chez les plantes et les animaux.

Zabludowicz Collection

par John Gayer

Founded in 1994 by Poju and Anita Zabludowicz, the Zabludowicz Collection operates as a philanthropic endeavour that supports and encourages contemporary artistic practices through programs mounted in the UK, USA and Finland. In Finland the organization’s activities centre on a residency program at Sarvisalo, an island located about 100 kilometres from Helsinki.

Patrick Bérubé : Around 3:59

par Julie Alary Lavallée

Sur l’ensemble du vaste deuxième étage de la galerie Art Mûr, Patrick Bérubé fait montre d’un usage réfléchi de l’espace, où se déploie le vocabulaire d’un monde conceptualisé et construit jusque dans les moindres détails. L’exposition Around 3:59 nous entraîne au sein d’un marathon créatif ambitieux et d’une narration complexe, à la fois fictive et ancrée dans le réel, dans laquelle s’enchaînent des œuvres sculpturales et installatives réalisées pour la plupart en 2016.

Annie Briard: Staring at the Sun

par Edwin Janzen

We normally understand “staring at the sun” as a metaphor, meaning to entertain a bad idea and suffer its negative consequences, if not literal blindness. Vancouver artist Annie Briard’s video installation of the same name is more nuanced; nevertheless, for the visitor, a subtle questioning of sensory perception and reality is certainly the result.

Caroline Cloutier : Contre-espaces

par Emmanuelle Choquette

Fruit d’une recherche entamée en 2014 par la jeune artiste Caroline Cloutier lors d’une résidence à Linz, en Autriche1, le corpus Contre-espaces a fait l’objet d’expositions quasi simultanées se déclinant en deux volets, emboîtements et déploiements. Ils ont été présentés respectivement à la Galerie Nicolas Robert, à Montréal, et au centre VU PHOTO, à Québec, en 2016.

Fiona Tan: Geography of Time

par Anne-Sophie Miclo

À l’instar du travail que Fiona Tan développe depuis le début des années 1990, Geography of Time, le titre de l’exposition, loin d’être univoque, émane de la dizaine d’œuvres, toutes réalisées entre 2000 et 2013, qui jalonnent l’ensemble de l’exposition.

Connected

par Pierre Arese

Pour marquer ses dix ans d’existence, La Centrale for Contemporary Art (le centre d’art contemporain de la Ville de Bruxelles) propose une exposition interactive librement inspirée de la fonction initiale du bâtiment — une ancienne centrale électrique construite à la fin du XIXe siècle et située au cœur de la capitale belge —, sobrement intitulée Connected.

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