La revue comme action

Nus devant nous-mêmes, notre amour et le monde, allégés de tout sauf de notre identité, nous ne pouvons, à mon avis, avoir de départ plus honnête et vrai. « Le mieux est de se marier tout nu, avec tous les invités tout nus aussi ! » proposait un ami durant nos dernières vacances improvisées, vantant la coutume d’une race extraterrestre de la série Star Trek…

Quoi dire encore, quoi faire sinon être ensemble dans la complicité du silence, dans nos actions partagées, dans un espace commun ? Mesurer la parole qui nous rapproche et distancie. Inscrire dans l’espace-temps la proximité intime de nos dialogues, de nos gestes. Et après coup, simplement, échanger l’instant d’une présence.

Oublions un instant, si nous le pouvons, la nostalgie des samedis après-midis de cinéma devant la télé, les rôles cultes de Winona Ryder dans les années quatre-vingt-dix et la morale cousue à gros fil – qui enjoint, en amour comme au travail, de nous en tenir à nos convictions conservatrices – du film How to Make an American Quilt (1995), pour nous concentrer sur son titre, de même que sur sa traduction française, péniblement intitulée Le patchwork de la vie.

N’avons-nous pas bâti d’acier et d’orgueil une abomination mille fois plus grande que la tour de Babel ? Et ne projetions-nous pas, comme ces bâtisseurs d’autrefois, de l’employer pour atteindre le Ciel ? Et n’avons-nous pas entendu que le langage des savants est international ?

De 13 heures à 24 heures, un samedi après-midi, au lieu dit Le Lieu : on est une vingtaine d’artistes à confirmer ce rendez-vous de la revue Inter. Pas de thème précis, pas de directives trop strictes. Juste une envie commune de créer quelque chose, de faire un numéro de revue qui n’existait pas avant notre passage. Sur les murs, de grands cartons blancs nous observent. On doit dessiner, écrire, réfléchir là-dessus toute la journée.

Nous considérons qu’il est important pour les artistes de « confronter » leur réalité culturelle en ayant des occasions de rencontre avec d’autres modèles culturels. Depuis une quinzaine d’années, Le Lieu, centre en art actuel a réalisé des échanges artistiques à plusieurs reprises, entre autres avec Mexico (2002), Cracovie (2004), La Havane (2008), São Paulo (2011) et Bangkok (2015-2016), profitant chaque fois d’une bonne collaboration avec les centres d’artistes de Québec qui agissent en collégialité. Comme opérateur de ce dernier échange, je dois admettre que la coopération entre nous a été efficace et constructive.

Une exposition d'artistes québécois en résidence au Bacc

Lumière de l'aube

Zones de turbulences

Le caractère "arrière-garde"

La revue, revue par Giorgia Volpe

Sur la magie, l'amour, les miracles et l'endurance physique.

Périphéries sans centre !