Sauve qui peut !

Visions

Les peurs s’enracinent loin dans notre mémoire, en des lieux où somnolent de vieux souvenirs et de très étranges hantises qui ne demandent qu’à se réveiller. Mais quel est le rôle de ces terribles et fascinantes compagnes?

Jouer avec ses peurs et y prendre plaisir permet d’apprendre à les surmonter. En fait, la peur étant aussi liante que l’affection, une société sans peur serait aussi inimaginable et vulnérable qu’un enfant sans peur.

Et si le loup était toujours là, non seulement dans nos campagnes, mais surtout tapi dans les secrets recoins de notre mémoire et de notre imaginaire, réactivant sans cesse d'anciennes angoisses et de vieilles peurs ?

Connaissez-vous, en Lozère, le « Col des Trois Sœurs » ? C’est par une nuit de vent et de neige qu’entre légende et fait divers, se sont à jamais perdues trois jeunes filles du village de La Villedieu ; trois sœurs qui ne voulaient qu’aller danser...

Ressentir la peur, savoir ce qu’est vraiment la mort, la quête de Jean est essentielle, car c’est à ce prix qu’il pourra enfin accéder au mariage (et à la sexualité!), et, par-delà, qu’il pourra devenir pleinement un homme.

Sur la plate-forme de l’omnibus, j’avais l’habitude de raconter aux voyageurs une his- toire nègre de revenants, et je laissais une pause juste à l’endroit le plus palpitant, à la fi ; cette pause était la partie la plus impor- tante de toute l’histoire. Si je m’arrêtais le temps voulu, je pouvais précipiter la fin, de manière à faire tressauter une jeune per- sonne impressionnable, à lui faire pousser un petit cri. C’était là mon but. Cette histoire s’appelait « Le Bras d’or » et se racontait ainsi : essayez vous-même, cherchez bien la pause, et placez-la comme il convient.

Un terrible massacre, des barques fantômes, un samouraï qui trouve le chemin des vivants, des défunts désireux d’entendre leur propre légende... tous les ingrédients sont là pour que naisse la peur.

Un monstre se trouve dans votre ville! Que ce soit sous les traits d'un clown au visage blanc ou ceux d'une mince silhouette aux bras trop longs, il vous guette, patient, du fond de vos peurs, près à surgir au coin de la première rue...

Les accidents nucléaires sont trop récents pour avoir fait l’objet de récits ; ils nous angoissent, plus qu’ils nous font peur! Et si, pour pouvoir en parler, il fallait créer un nouveau vocabulaire symbolique?

Naissance, métamorphoses et récupérations d’une peur collective qui n’a pas fini de faire trembler.