Pascal Bastien

La femme d’à côté n’est pas une femme amoureuse

par Catherine Bizern

Je me souvenais de La Femme d’à côté, l’avant-dernier film de François Truffaut sorti en 1981, comme d’un film grotesque, ridicule, alors que pour beaucoup il semblait raconter l’histoire d’un amour fou, d’une femme amoureuse, tellement qu’elle s’évanouit lorsque son amant l’embrasse… et de ne retenir que le romanesque de la situation. Les jambes de Fanny Ardant descendant l’escalier, les fermetures à l’iris, les ombres portées à la fin du film, et jusqu’à l’utilisation de la musique qui intervient à chaque moment manifeste de ce qui devient un chemin de croix, La Femme d’à côté a tout du film noir.

In situ : Virginie Yassef

par Florence Andoka · visuels: Pierre Soignon

L’artiste fait de l’exposition une oeuvre à part entière et joue au mieux avec l’espace qui l’accueille. Ce nouveau récit se compose d’oeuvres polymorphes qui, telles les éléments d’une mystérieuse grammaire, ne semblent faire sens que dans leur agencement.

In situ : Cuba a la vista !

par Florence Andoka

Résultat d’une belle collaboration entre les membres de l’atelier de sérigraphie Superseñor à Besançon et les artistes havanais du Club de los Amigos del Cartel, l’exposition s’inscrit dans un programme de résidences croisées entre les deux villes. Les artistes bisontins, de retour de la Havane où ils ont présenté leur travail il y a quelques mois, nous permettent maintenant de découvrir la vitalité de la jeune scène graphique cubaine. Dans l’écrin dépouillé du musée des Beaux-arts, les créations sont présentées au côté d’une précieuse collection d’affiches qui retrace l’histoire du médium et ses spécificités, liées notamment à l’histoire géopolitique de l’île.

In situ : Peter Doig

par Alice Marquaille · visuels: The Monsoon Art Collection

La Fondation Beyeler lie ses récentes expositions Courbet et Gauguin avec cette monographie Peter Doig tissant un lien entre ces peintres du XIXe et notre époque. L’accrochage nous présente ses toiles grands formats, peintes avec un goût pour la matière et pour les grands maîtres. Des paysages aux couleurs chatoyantes, parfois habités de figures sans visage, avec des cadrages rendus oppressants par une mince percée de ciel génèrent un onirisme inquiétant. Au sous-sol, Peter Doig nous dévoile ses archives iconographiques et nous immerge dans des gravures qui font preuve d’une belle maîtrise technique pour magnifier les textures.

Focus : Corps de l’oubli

par Caroline Châtelet · visuels: Jean-Louis Fernandez

Initialement je pensais l’avoir, « l’angle », le fameux angle journalistique, pour aborder Avant que j’oublie : ce serait la faible représentation de la vieillesse au théâtre. Sauf qu’exposant l’idée à A., critique et dramaturge de son état, celle-ci me cita force contre-exemples, de Fin de partie de Samuel Beckett au travail du chorégraphe Alain Platel, en passant par Invisibles de Nasser Djemaï et jusqu’aux marionnettes du Stuffed Puppet Theatre. Ok, coup de rabot pour l’angle. Pour autant, difficile d’en démordre, il y a chez Vanessa van Durme une façon de représenter la vieillesse, et à travers elle la dégénérescence, extrêmement inhabituelle.

Focus : Sans principes ni morale

par Caroline Châtelet · visuels: Élisabeth Carechio

Lorsque paraît La Pluie d’été, cela fait 20 ans que Marguerite Duras a raconté pour la première fois l’histoire d’Ernesto. Avant le roman édité en 1990, le garçon a été au centre de deux productions : la première, Ah ! Ernesto, conte pour enfants publié en 1971 ; la deuxième, Les Enfants, film réalisé en 1985. Alors, bien sûr, il y a des variations d’un médium et d’une version à l’autre. Pour autant, l’histoire de ce garçon qui ne veut plus aller à l’école « parce qu’on [lui] apprend des choses [qu’il] ne sait pas », et dont la décision bouscule au plus haut point sa famille et son instituteur, est bien toujours la même.

Être ou ne pas être Charlie

par Caroline Châtelet · visuels: Pascal Ito

La transposition au théâtre d’une nouvelle, d’un roman, est toujours source de curiosité : comment l’équipe va-t-elle se saisir d’un texte non pensé pour le plateau ? Quels choix vont permettre de tirer d’un récit une dramaturgie ? Avec Des fleurs pour Algernon, nouvelle de Daniel Keyes publiée en 1959, l’adaptateur Gérald Sibleyras et la metteuse en scène Anne Kessler optent pour un monologue, laissant par ce biais toute la place au jeu de l’acteur.

Focus - Similar Way

par Antoine Oechsner de Coninck · visuels: Hadrien Wissler

Sans vertiges, Motorama continue son petit bout de chemin. Entamé en 2005, il est effectivement court mais clairement assumé : c’est le chemin du post-punk, teinté d’une coldwave tout droit venue du sud de Moscou et qui fait peau neuve dans son dernier album, Poverty.

Une balade d’art contemporain

par Sandrine Wymann, Bearboz

Ernesto ne veut pas apprendre les choses qu’il ne sait pas. Ernesto a mieux à faire que de fréquenter l’école et d’écouter son maître. Ernesto va s’y prendre différemment pour devenir adulte, il va rachâcher. Inutile de lui faire la leçon, il n’en sera pas autrement, Ernesto est sûr de lui et déterminé. Pas l’opposition, pas de violence, pas de rébellion chez cet enfant tout droit sorti de la plume de Marguerite Duras en 1971 puis porté à l’écran par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet en 1982. Ernesto ne veut simplement pas apprendre ce qu’on lui enseigne à l’école. Il ne nous laisse pas d’autre choix que de lui faire confiance.

Rencontre : Lou Doillon

par Philippe Schweyer · visuels: Zélie Noreda

Rencontre improvisée dans les toilettes de la salle des Fêtes de Belfort avec Lou Doillon, présidente bienveillante du jury Eurocks One+One, lors du dernier festival EntreVues.

Rencontre : Vaudou Game

par Sylvain Freyburger · visuels: Brahim Aboulaich

Après Ebo Taylor ou Seun Kuti, le collectif Afro Spicy invite une nouvelle perle du funk africain au Noumatrouff. Vaudou Game, c’est la rencontre entre Peter Solo, charismatique chanteur et guitariste originaire du Togo, et cinq blancs-becs lyonnais imprégnés d’un son funk et soul millésimé, pimenté d’une fièvre toute tropicale. Le « jeu vaudou » du groupe met la salle mulhousienne en transe, la captive de ce groove s’étendant et se développant à l’infini relevé par la présence magnétique d’un homme qui entend rétablir a vérité et rien que la vérité sur le vaudou.

Rencontre : The Dø

par Emmanuel Abela · visuels: Christophe Urbain

Il est toujours appréciable de constater qu’un groupe garde la tête froide au fil des années. Et pourtant, le succès ou les tournées à répétition auraient pu avoir raison de The Dø. On le sait, Olivia Merilathi et Dan Levy ont laissé quelques plumes dans leur aventure commune. Ils ne forment plus ce joli couple à la vie comme à la scène, mais quand on les croise ensemble leur complicité reste totale.

Michel Butor, le mariage des mots et des images

par Florence Andoka · visuels: Nicolas Walterfaugle

"Il y a toujours en moi une nostalgie de la peinture qui me donne envie par mes textes de faire voir quelque chose".

Jean-Marie Blas de Roblès, élégance et décadence

par Natacha Anderson · visuels: Pascal Bastien

Il y a des romans d’éternelles et sombres introspections de leurs auteurs, qui finissent par nous faire bailler d’ennui. Il y a ceux qui prospèrent sur la sentimentalité et les ficelles éculées. Il y a bien sûr les grands écrivains qui scrutent avec sérieux le passé ou l’histoire contemporaine pour nous éclairer sur l’humanité et son destin. Mais quand Jean-Marie Blas de Roblès, auteur de Là où les Tigres sont chez eux, Prix Medicis 2008, déboule avec un nouveau récit, L’Île du Point Nemo, patatras. C’est toute la joie de lire enfouie depuis la fin de notre enfance qui surgit à nouveau. Des aventures extraordinaires, enfin !

Salim Bachi, de la désobéissance

par Vanessa Schmitz-Grucker · visuels: Catherine Hélie

Entretien

Nathalie Quintane s’attaque à la notion de “peuple ”

par Caroline Châtelet · visuels: Olivier Roller

Une fois n’est pas coutume, j’avais un titre bien avant d’écrire l’article, et même de réaliser l’interview. Ça s’appellerait « Nathalie Quintane, le bras armé de la littérature ». Sauf qu’avec ce début de mois de janvier, l’emploi de termes guerriers devenait moins anodin, un peu gênant, un brin crispant. Ça tombe bien, au final, il n’y aurait pas de titre spécifique.

L’intime en question

par Antoine Oechsner de Coninck · visuels: Lorena Fernandez

En mars prochain, Ant Hampton et Tim Etchells présentent The Quiet Volume et Regards à contre-jour à Strasbourg, deux performances qui ont déjà sondé de nombreuses villes dans le monde. Retour, avec Ant Hampton, sur la portée d’un tel art.

Trans-mission

par Cécile Becker · visuels: Christophe Urbain

Des Métamorphoses d’Ovide, Renaud Herbin, directeur du TJP à Strasbourg, avait déjà adapté les transformations d’Actéon et de Pygmalion. Il co-signe cette fois avec Christophe Le Blay, danseur et chorégraphe, Profils, déclinant le mythe de Cadmos. Plus attachée à la transmission, elle n’en est pas moins détachée du récit.

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