Luc Ferry

Luc Ferry aime notre époque. Loin d’être affolé par le progrès, le philosophe s’intéresse à toutes les évolutions scientifiques, sociétales, humaines qui traversent le XXIe siècle. La révolution engagée par l’intelligence artificielle le passionne. Ne lui parlez pas de déclin ou de décadence : le monde d’aujourd’hui est à ses yeux beaucoup plus respirable que celui d’hier. L’ancien ministre de l’Éducation n’est pourtant pas aveugle : il sait nos libertés fragiles. Il dénonce les ravages du wokisme qui neutralise le débat et alimente l’autocensure. Il nous met aussi en garde contre le narcissisme et la quête égoïste du bonheur qui détournent l’Homo democraticus des nombreux combats à mener, au premier rang desquels la sauvegarde des valeurs occidentales.

Auteur de Des mots et des actes, Jérôme Garcin y passe en revue le comportement des écrivains sous l’Occupation : ceux qui collaborent et ceux qui résistent, par la plume ou par les armes. Céline, Morand, Brasillach, Rebatet, Chardonne… ils sont nombreux à avoir choisi l’odieux. Dans les années quatre-vingt, un « bon chic collabo » s’empare du petit milieu littéraire, qui réhabilite ces écrivains sulfureux. Leur compromission avec l’Allemagne nazie, leur antisémitisme ou leur proximité avec Vichy ont des degrés divers, mais pour tous se pose le dilemme de la dissociation de l’homme et de l’œuvre. À la littérature, Jérôme Garcin a longtemps demandé « de l’aide », pas « des comptes ». Avec ce livre, il a changé de point de vue.

Un « état de siège auditif »