Numéro 21

The Shaking Ray Levis

par Yves Botz

Stratégie ou dérive, schizophrénie ou désir d'aventures? Le duo d'improvisateurs sudistes SHAKING RAY LEVIS s'affiche en toute (bonne) compagnie que ce soit au "Destroy All Music" festival d'Atlanta ou à la moins belliciste semaine Company 1994 organisée par Derek Bailey à Londres. Au lendemain de leur concert d'ouverture de Company Week avec Steve Beresford et Roger Turner, en attendant Dennis Palmer (synthétiseurs, électronique, voix) et Bob Stagner (batterie, percussions) dans le hall de l'Hôtel County, on imaginait qu'ils étaient bien capables de nous comparer les techniques instrumentales d'Albert Ayler et de Masami Akita ou l'art vocal de Costes avec celui de Billie Holliday, pour le moins... Ils ont joué les extrémistes en nous parlant de Dolly Parton, de l'école et des curés. Logique!

Paul Dolden

par Jérôme Noetinger

Compositeur, interprète, guitariste, Paul DOLDEN est né en 1956. On retrouve dans son travail certains aspects caractéristiques d'une nouvelle génération de compositeurs de musique électroacoustique: l'utilisation de tous les outils du studio audionumérique, la rencontre de la musique savante et populaire, la remise en cause d'Idées établies... Dans ses pièces pour bande, il s'attache (entre autre) à la transformation des timbres et à la réception physique du signal par l'accumulation de pistes sonores pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines. Les outils électroacoustiques sont utilisés pour atteindre un dépassement, pour réaliser ce qu'il serait impossible de faire en direct. L'interview qui suit a été réalisée par courrier et n'a pu être poursuivie, d'où certaines réponses sans réaction de la part de la revue. Des réponses sévères qui reflètent l'humeur d'un moment mais qui n'évitent pas la généralisation.

Gregory Whitehead

par Jérôme Noetinger

De la parole au cri en passant par tous les organes investis, Gregory WHITEHEAD dissèque ces opérations avec minutie. Il s'interroge également sur le langage des blessures, du corps, sur les problèmes de communication. Ecrivain, artiste sonore, il travaille principalement pour la radio qui devient pour lui beaucoup plus qu 'un "simple support de diffusion massive de l'information". Radio Eros, Radio Thanatos, Radio Utopìa... la radio devient le lieu d'une nouvelle mythologie.

Ellen Fullman

par Bruno Duarte

Avec une formation initiale en sculpture, l'artiste américaine Ellen FULLMAN (1957, Memphis, Tennessee) développe depuis de nombreuses années l'installation sonore qu'elle a nommée "The Long String Instrument". Sa démarche s'oriente vers une façon très particulière d'établir des relations avec l'espace, selon une recherche qui est à la fois intuition et technique, mouvement et forme. En effet, le fondement de son travail et de sa réflexion est justement contenu dans l'intention fondamentale de concevoir "la musique comme sculpture".

Musica a la Bolognese

par Pierre Durr

L'Italie, et principalement l'Italie du Nord, a souvent oeuvré pour les musiques sortant des sentiers battus (selon l'expression consacrée...). Déjà, dans les années 70, avec PICCHIO DAL POZZO, STORMY SIX - groupe auquel la revue Musiche vient de consacrer un substantiel article d'une vingtaine de pages dans sa dernière parution - un Demetrio STRATOS ou AREA... Plus proche de nous, l'action d'associations et d'une presse spécialisée perdurent un travail de fond. Un des hauts lieux de cette activité se situe notamment à Bologne et sa région, tant dans la diffusion (concerts, festivals) qu'en tant que réservoir de musicien.

Derek Jarman

par Yann Beauvais

Derek JARMAN est mort des suites du Sida le 19 février 1994, il avait 51 ans. La disparition de cet artiste polyvalent prive le cinéma britannique de l'un des ses créateurs le plus innovateur. En effet depuis 20 ans, Derek JARMAN a transformé la scène cinématographique de plusieurs manières, en s'inscrivant en rupture avec les genres dominant du cinéma expérimental et industriel des années 70.

Les disques Victo

par Albert Durand, Jérôme Noetinger

A Victoriaville, Québec, chaque année, saufen 93, se tient le FIMAV: Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville. Un Festival qui a de plus en plus valeur de référence auprès de la scène des musiciens souvent mentionnés dans nos colonnes. Or, s'il est question de Festival dans cette rubrique label c'est que les deux structures fonctionnent en étroite collaboration. Ainsi les Disques VICTO, parce que Victoriaville, s'abreuvent-ils souvent d'enregistrements "Uve", véritables "Moments Précieux", pour reprendre un titre cher à Anthony Braxton en duo avec Derek Bailey, afin de graver en nos mémoires des musiques particulièrement ardentes qui justifient le slogan du label: "Les Disques VICTO, pour entendre Tinentendu". Aujourd'hui, tous les titres initialement parus en "longjeux" ont été réédités en CD. Michel LEVASSEUR qui préside aux destinées du FIMAV et des Disques VICTO nous en dit plus.